Ferentari : le quartier le plus pauvre et le plus mal famé de la capitale roumaine.
Pour les Roumains des 4 coins du pays, le quartier bucarestois de Ferentari est synonyme de violence, saleté et pauvreté. D'ailleurs, le il figure au top 10 des plus mauvaises destinations de vacances au monde, selon le tabloïd britannique Daily Mail. Ce quartier bucarestois est également connu pour le grand nombre de vols de voitures recensés, par le haut niveau de criminalité organisée, pour ses pickpockets, pour la vente et la consommation de drogue, mais aussi pour son architecture pour le moins « éclectique ». A tout cela s'ajoutent les gangs de malfaiteurs roms et notamment les confrontations entre eux. Ferentari est un mélange de bâtiments vieux et nouveaux, témoignant de ses différentes périodes historiques, pendant lesquelles il n'a jamais dépassé son statut de périphérie de la capitale roumaine.
Situé dans l'extrémité sud du 5e arrondissement, dans le sud-ouest de Bucarest, le quartier de Ferentari s'est formé vers la fin du 19e siècle sur un périmètre dominé par des jardins potagers, parsemé de maisons paysannes et de bâtiments utilisés dans la fabrication du vin et de l'alcool.
A commencer par le 20e siècle, la population du quartier croît et son aspect ressemble à celui de toutes les autres zones périphériques de la capitale roumaine : ruelles étroites et petites maisons sises sur un des côtés de la propriété, ombragées de pergolas de vigne. Dans la structure de ce tissu, on peut identifier aussi des constructions plus récentes, édifiées après la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles, plusieurs immeubles à 4 étages dits « soviétiques », bâtis à la fin des années '40 et au début des années '50. Plaqués de briques rouges, ils entourent une cour intérieure, étant prévus initialement de magasins, d'aires de jeux et même d'une salle de cinéma, une sorte de ville en miniature, une oasis soviétique au beau milieu d'une périphérie roumaine.
L'expérimentation architecturale et sociale se poursuit deux décennies plus tard par la construction vers 1975 d'une HLM à 10 étages selon le modèle des cités françaises. Tout près de celui-ci se trouve un pâté de HLMs à quatre étages qui ont amplifié la renommée négative du quartier. Bâtis également au début des années 1970, ces immeubles classés à régime 2 de confort, selon les normes de l'Etat communiste, se sont beaucoup dégradés après la chute du régime pour devenir les pires logements de la capitale roumaine. Vu que leurs locataires, dont la vaste majorité sont des Roms, n'ont pas de contrats avec les services communaux, les déchets s'accumulent au bord de la rue, alors que les branchements illégaux au réseau électrique se multiplient.
Et pourtant, à quelques centaines de mètres de ce véritable ghetto contemporain on peut apercevoir aussi des maisons neuves multicolores et délimitées par de hauts enclos en tôle. Collé aux briques rouges des blocs soviétiques se trouve un très chic immeuble d'appartements d'une dizaine d'étages, érigé par des entrepreneurs contemporains. Il est en face d'une cantine sociale.
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