Quelques pistes de réflexion en marge des questions de MM Jacques Augustin, Michel Minouflet, Gilles Gautier et Paul Jamet, de France ainsi que Nouari Naghmouchi et Abdelhamid Djebbari, les deux d’Algérie, et Gilles Létourneau, du Canada...
Les spécialistes en psychologie opinent que beaucoup de Roumains ne connaissent pas « la culture du bonheur », mais uniquement celle de la consommation, et que bien des fois, nous allons en vacances seulement pour montrer aux autres que l’on peut se détendre.
En effet, fin juillet, le président de la Fédération des patronats du tourisme roumain, Mohammad Mourad, affirmait dans un entretien que : « en Roumanie, nous avons un grand problème, par rapport à tout autre pays latin : nous n’avons pas la culture du bonheur. » Et d’expliquer que d’habitude, une fois arrivés sur leur lieu de vacances à la mer, les époux commencent par se disputer les deux premiers jours ! Donc ils sont fâchés. S’il fait beau, les choses se passent bien. Sinon, ils vous posent la question de savoir pourquoi l’eau de la mer est trop froide. Sa conclusion, c’est qu’ils ne pensent pas qu’ils sont en vacances, et qu’ils devraient profiter de chaque moment. Et aussi que le bonheur, c’est une vraie culture.
Les psychologues estiment que ce type de comportement du touriste roumain part de son niveau culturel, de celui de ses attentes. En fait, les gens se conduisent en vacances comme le reste du temps. Mais l’attitude du tour-opérateur et de toutes les autres personnes avec lesquelles le vacancier entre en contact compte aussi. De ce fait, beaucoup de Roumains choisissent des vacances à l’étranger, et constatent la différence.
Vous vous demanderez peut-être pourquoi les Roumains vont encore en vacances, s’ils n’en profitent pas vraiment ? Ils ont surtout la culture de la survie, et celle du bonheur n’a donc pas toute sa place, estime le Pr Dumitru Borţun, spécialiste dans la psychologie de la communication. Eh bien, il y en a qui vont en vacances même parce que s’ils n’allaient pas, les voisins pourraient penser qu’ils n’ont pas d’argent pour les vacances… Cela relève du prestige social. C’est un sujet de discussion au bureau ; comment dire : « je suis resté à la maison » ? Et donc ils y vont pour faire semblant de s’y trouver bien ! Mais en fait, ils ne peuvent pas, parce qu’ils n’ont pas la culture du bonheur.
Et alors comment beaucoup de nos concitoyens passent-ils leur temps ? En faisant des grillades et en buvant de la bière – des plaisirs que le professeur qualifie de « primitifs » et qui n’apportent pas de joie. Au contraire, les gens sont plus dépressifs et plus tristes, après. Pourquoi ne pas choisir autre chose ? Parce que la pyramide de nos besoins est très basse, parce que nous ne sommes pas arrivés au besoin de reconnaissance sociale, d’inclusion sociale, ni au besoin de s’accomplir, explique Dumitru Borţun à adevarul.ro.
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