Parmi les coups de cœur de l'actuelle édition, mentionnons l'artiste britannique John Constable, une exposition spectaculaire d'affiches coréennes, des tableaux du peintre roumain Ștefan Popescu, et bien d'autres encore
La Xe édition du Pavillon d'art Art Safari
La dixième édition d'Art Safari a ouvert ses portes le 22 septembre au Palais Dacia-Romania, dans la vieille ville de Bucarest. Les cinq expositions mises en place pourront être visitées jusqu'au 11 décembre prochain. Parmi les coups de cœur de l'actuelle édition, mentionnons notamment une incursion dans l'univers de l'artiste britannique John Constable (1776-1837), grand nom du paysagisme anglais, une exposition spectaculaire d'affiches coréennes, des tableaux portant la signature du peintre roumain Ștefan Popescu (1972-1948) ou encore du jeune paysagiste urbain, Mihai Mureșan. Pour plus de détails sur cette nouvelle édition d'Art Safari, nous avons invité au micro la directrice du pavillon, Ioana Ciocan :
« Je vous recommande vivement de venir au Palais Dacia- România pour voir une exposition issue des collections du Victoria and Albert Museum, un des musées les plus importants au monde. Il s'agit d'une exposition impressionnante de John Constable qui a le don de nous surprendre aussi bien par la valeur des toiles exposées que par ce ressenti bien connu, qui se déclenche à chaque fois lorsqu'on a la chance de visiter les grands musées du monde. C'est grâce au partenariat qu'Art Safari a conclu avec le Victoria and Albert Museum, que nous pouvons avoir l'impression d'avoir un grand musée ouvert à Lipscani, au cœur de Bucarest. A part John Constable, je voudrais mentionner l'exposition Ștefan Popescu, un peintre, artiste et graveur multi-primé en France. Réalisée en partenariat avec le Musée de la ville de Bucarest, cette exposition présente l'artiste dans une hypostase de peintre voyageur. Vous aurez l'occasion d'admirer des tableaux peints en Roumanie, en France, au Maroc, en Albanie ou en Egypte. Il s'agit du seul artiste roumain trois fois à l'affiche de la Biennale de Venise. Grâce à lui, le nom de Popescu sera désormais associé à la peinture. Une autre exposition est celle de Lilian Theil, une artiste surprenante, née en 1932, à Brasov et qui fait de la peinture à l'aiguille. Il s'agit de broderies très intéressantes où l'artiste utilise la méthode de l'appliqué. Par le choix des broderies, la commissaire d'exposition, Ilaria Raluca Demetrescu surprend cette artiste dans des moments importants de notre histoire récente : la pandémie, des funérailles, des mariages, des histoires d'amour, des scènes érotiques, autant de thèmes auxquels Lilian Theil s'attaque. Et puis, nous avons l'exposition de Mihai Mureșan qui vient de Cluj, programmée par le professeur Ioan Sbârciu. Cette école de peinture n'a plus besoin de d'être présentée tant la renommée internationale de ses artistes est grande. Et, à en croire le professeur Ioan Sbârciu, « Mihai Mureșan s'ajoutera à cette longue liste qui nous parvient de Cluj ».
Est-ce difficile d'organiser un événement artistique si complexe dans un contexte politique et économique particulièrement problématique, marqué par la guerre, la pandémie, la crise des transports et la flambée des prix? Ioana Ciocan témoigne :
« Oh que oui. Il nous a fallu plusieurs années pour négocier la signature du partenariat avec le musée V&A de Londres et cela, avec le soutien de l'Ambassade britannique à Bucarest et de toute une équipe enthousiaste. J'espère donc que tous ceux qui aiment Constable, et je pense ici à tous les Européens, prendront l'avion à destination de Bucarest pour voir cet artiste ».
Poursuivons les discussions du pavillon international d'Art Safari 2022, en compagnie de Ioana Ciocan quib nous présente brièvement l'exposition coréenne qui, selon elle, surprendra certainement le public amateur d'art.
« La Corée du Sud expose un art très différent de celui auquel nous sommes normalement habitués. A savoir une exposition d'affiches inspirées de l'alphabet coréen. Des affiches extrêmement colorées, vibrantes et minutieusement réalisées par l'artiste Byoungil Sun qui sera lui-même présent à Bucarest pour une série d'ateliers avec des étudiants des beaux-arts. Et puis, on a encore d'autres surprises comme par exemple les deux installations d'art contemporain de Mihai Mureșan, l'une placée dans le hall central et l'autre au deuxième étage, dans le cadre de sa propre exposition. Et parce que nous organisons un safari, il y aura, bien évidemment une jungle ».
A la fin de notre discussion, Ioana Ciocan dévoile ses trois ouvrages préférés de cette nouvelle édition :
« Puisque cette année aussi, l'événement comporte deux pavillons - celui international avec deux expositions et celui national avec trois expositions, notre suggestion serait que les visiteurs parcourent le musée en plusieurs jours. Maintenant, s'il fallait choisir trois ouvrages exposés, je dirais « Leaping Horse », un tableau de John Constable issu des collections du musée Victoria and Albert, après une des affiches de Byoungil Sun qui lui fut inspirée par une gravure de Dürer et ensuite, un tableau fabuleux peint par Rembrandt et qui a servi de source d'inspiration à Constable. Comme quoi, ça vaut vraiment la peine de venir sur Bucarest, ne serait-ce que pour l'unique occasion d'admirer au même endroit l'art de Constable, de Gainsborough, de Turner, Rembrandt et Dürer. »
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