Le déconfinement se produira peut-être plus tard que prévu en Roumanie / Le projet de loi sur l’autonomie du Pays sicule, adopté tacitement par la Chambre des députés, a été rejeté par le Sénat roumain
Coronavirus en Roumanie - Déconfinement ou pas le 15 mai, les Roumains devront encore attendre pour connaître la réponse. Selon le premier ministre Ludovic Orban, quatre scénarios sont envisagés pour après cette date : de prolonger, une troisième fois, l'état d'urgence, d'instituer l'état d'alerte, d'instaurer des règles épidémiologiques spéciales ou rien de tout cela, si la situation ne demande plus d'activer un régime d'exception. Le chef du gouvernement roumain a expliqué que la décision sera prise plus près de la date en question, en fonction de l'évolution de la pandémie de Covid-19. Précédemment, le président Klaus Iohannis avait déclaré que l'assouplissement de certaines restrictions ne voulait aucunement dire que les Roumains allaient revenir à leur vie d'avant la pandémie, car le danger était encore présent. Le ministre de la Santé Nelu Tătaru a lui aussi souligné que la Roumanie n'avait pas encore atteint le pic de la pandémie et qu'il s'attendait à voir redescendre, d'un jour à l'autre, le nombre de nouveaux cas rapportés quotidiennement. Jusqu'ici, plus de 12.000 cas d'infection au nouveau coronavirus ont été confirmés en Roumanie, dont 3.500 qui ont guéri. Environ 2.200 ressortissants roumains ont été testés positifs au Sars-Cov-2 à l'étranger, la plupart d'entre eux en Italie.
Minorités - Le président Klaus Iohannis a critiqué durement l'adoption tacite, par la Chambre des députés, du projet de loi sur l'autonomie du Pays sicule, région au centre-est de la Roumanie qui recueille la moitié de la communauté hongroise du pays. Le chef de l'Etat a annoncé qu'il ne promulguera pas une telle loi. Selon le projet initié par l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), cette région où vivent les Sicules, un groupe ethnique de langue hongroise, devrait avoir sa propre organisation administrative et le hongrois comme langue officielle. Il s'agit des départements de Covasna et Harghita et d'une partie du département de Mureş qui s'uniraient pour former une région autonome. Le projet avait reçu l'avis négatif du Conseil législatif et du Conseil économique et social, ainsi qu'un avis négatif consultatif du gouvernement. Mais la date limite pour débattre et voter le texte en question est passée sans débat et sans vote et le processus appelé « adoption tacite » s'est enclenché : le projet de loi a été adopté par défaut par la Chambre des députés. Le Sénat, l'assemblé décisionnelle en cette matière, a été appelé au vote et a rejeté le projet mercredi, sans, toutefois, que cela arrête les disputes politiques. Le président de la Chambre des députés et chef de fille des sociaux-démocrates, Marcel Ciolacu, a déclaré que son parti avait voté contre cette loi dans les commissions spéciales. Mais de son côté, le Parti national libéral (PNL) soutient que cette adoption tacite est en fait un accord politiqué entre le Parti social-démocrate et l'UDMR. Avant le vote du Sénat, l'Union sauvez la Roumanie (USR) a annoncé que ses sénateurs voteraient contre l'autonomie du Pays sicule et qu'elle était de toute façon contraire à la Constitution roumaine. D'après le président du Parti du mouvement populaire (PMP) Eugen Tomac, l'adoption tacite de ce projet de loi représente « une des plus graves humiliations que le Parlement pouvait apporter au peuple roumain et à la Roumanie, un signal de faiblesse d'un point de vue politique. »
Sondage - L'effondrement de l'économie est un danger plus important que l'épidémie de coronavirus, c'est ce que pensent 70% des Roumains questionnés par l'Institut roumain pour les sondages d'opinion (IRSOP). La plupart des participants à l'étude estiment que la pandémie ne disparaîtra pas et que les gens vivront avec la crainte qu'une aggravation de la situation sanitaire soit possible à tout moment. La peur et la dépression persistent chez plus de la moitié de la population interrogée. 55% des Roumains estiment que le gouvernement fait bien son travail, voire très bien. Toutefois, un tiers seulement apprécient le travail du Parlement. L'altruisme n'est pas forcement à la hausse, constatent les auteurs de l'étude, car seulement 27% des participants ont l'impression que les Roumains sont devenus plus généreux pendant cette période. Le sondage a été réalisé par téléphone du 22 au 25 avril sur un échantillon représentatif de 710 personnes de plus de 18 ans. La marge d'erreur est d'environ 3,7%.
Coronavirus dans le monde - De plus en plus de pays annoncent l'allégement des restrictions imposées pour luter contre la propagation du nouveau coronavirus. En France et en Grèce, les écoles rouvriront graduellement à partir du 11 mai, alors qu'en Italie et en Espagne les élèves resteront chez eux jusqu'à l'automne prochain. Les hôtels polonais accueilleront les touristes cet été et la Bulgarie, la Grèce et la Turquie ont l'intention de démarrer la saison touristique le 1er juillet. Les équipes espagnoles de football reprendront leurs entraînements le 4 mai et les Portugais visent sur des calendriers de reprise différents pour chaque discipline sportive. Aux Etats-Unis, alors que le pays a dépassé un million de cas d'infection au Sars-Cov-2, le président Donald Trump demande aux producteurs de viande de maintenir leur activité. Plusieurs abattoirs avaient fermé, mais le gouvernement fédéral s'est engagé à fournir de l'équipement de protection aux salariés du secteur.
Météo - En Roumanie, les températures restent élevées notamment sur le sud et l'est, mais le temps est plutôt instable. Des orages sont à attendre localement dans le nord, nord-est, centre et sur le relief jusqu'à jeudi soir. Le vent soufflera fort sur le sud-est du territoire. Les températures maximales iront de 16 à 28 degrés.
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