L'association « Terra Dacica Aeterna », créée en 2007, rassemble un groupe de passionnés de reconstituions historiques, qui mettent en lumière la culture des Gètes et des Daces.
À l'antiquité, le territoire délimité par le Danube, la mer Noire, les Carpates et le bassin intra-carpatique était habité par les tribus des Gètes et des Daces. Des traces de leur civilisation matérielle ont été découvertes lors de fouilles archéologiques, les objets datant aussi bien d'avant que d'après la conquête romaine de la Dacie et la fusion daco-romaine ultérieure. Les armes occupent une place importante parmi ces objets, qui aident les archéologues à comprendre le niveau de développement des Gètes et des Daces, comparé aux Romains.
La présence des Romains au nord du Danube remonte au siècle I avant l'ère chrétienne. Une bonne partie des tribus des Gètes et des Daces avaient rejoint l'orbite de la civilisation romaine, mais d'autres refusaient le clientélisme romain. A la fin du premier siècle de l'ère chrétienne, le roi dace le plus rebelle était Decebal, qui régnait sur un territoire situé dans la zone de centre-sud-est de la Roumanie actuelle, dans les Monts Șureanu, des Carpates méridionales. Au bout de deux guerres menées par l'empereur Trajan en 101-102 et en 105-106, Decebal est vaincu et décapité et son royaume est conquis par Rome. C'était le point de départ de la synthèse daco-romaine, que les historiens considère comme la base/la fondation sur laquelle s'est formée le peuple roumain.
L'association « Terra Dacica Aeterna », créée en 2007, rassemble un groupe de passionnés de reconstituions historiques, qui mettent en lumière la culture des Gètes et des Daces. Pour que les gens se fassent une idée des armes employées par les belligérants dans les guerres daco-romaines d'il y a 1900 ans, Andrei Duduman, de l'association mentionnée, habillé en costume de guerrier dace, a présenté les armes des Daces, lors du vernissage de l'exposition « Dacia, ultima frontieră a romanității/La Dacie, dernière frontière de la romanité ». « C'est un guerrier dace, une sorte de commandant d'infanterie lourde. Pour tout tel guerrier, l'élément visuel le plus important était son bouclier. Pour réaliser celui que vous voyez, on s'est inspiré des images sculptées sur la Colonne de Trajan et dont des copies peuvent être admirées au lapidarium du Musée national d'histoire de Roumanie. Un second élément très important est l'épée de type celtique, dont le fourreau est décoré de motifs à retrouver sur le célèbre moule dace découvert à Sarmizegetusa. C'est une épée très légère, facile à manœuvrer. La cotte de mailles est un autre élément important, de protection du guerrier. Dans ce cas précis, c'est une cotte de mailles rivetée, pour un guerrier plus riche. Les rivets apportaient une meilleure résistance à cette armure contre les coups destinés à trancher ou, moins, à percer. Sur la tête, c'est un casque de type Spangenhelm, d'inspiration Sarmate, réalisé à base de bandes de fer. Dans sa partie civile, pour ainsi dire, le costume inclut des bijoux en argent, les célèbres clous daces. Ce costume en a trois, mais je sais qu'il y en a eu avec 5, 7 et 9, selon les moyens de celui qui portait le costume. Il y a aussi quelques perles de verre et, bien-sûr, des bagues en argent, des répliques d'objets découverts par les archéologues. Un élément très important, appartenant à un noble dace, est la très connue « sica-la dague» dace. »
A son tour, Lucian Vulpe a joué le rôle d'un légionnaire romain. : « Si les Daces n'avaient pas d'équipement standardisé, les éléments d'une même catégorie ne se ressemblant pas, chez les Romains tout était standardisé. L'armée romaine était une armée professionnelle, où tous les militaires s'habillaient et combattaient de la même façon. Le légionnaire romain typique avait une seule arme de base - l'épée Gladius ou le glaive, une arme de type ibérique, dont les origines se seraient trouvées en Espagne, utilisée le plus souvent non pas pour des duels, mais pour transpercer l'adversaire. Car les légionnaires étaient nombreux et ne pouvaient pas bouger beaucoup. Chaque légionnaire se protégeait en enfilant une « lorica segmentata », une cuirasse articulée très flexible, très mobile, composée de bandes de fer, très facile à réparer durant le combat. Il avait aussi un casque qui le protégeait très bien contre les armes recourbées ou droites des Daces. Après la première guerre daco-romaine, le casque romain a été renforcé, deux bandes de fer étant ajoutées au milieu pour assurer une meilleure protection contre les falx (épées) des Daces. A tout cela s'ajoutait le bouclier romain, décorés d'ailes et du nom de la légion, dans ce cas précis il s'agit de la Vème Légion Macedonica, dont la garnison se trouvait à Turda. Le légionnaire romain chaussait des caligae, les sandales romaines classiques. Celles d'un centurion avaient une décoration plus riche et leur qualité était meilleure que celle des simples légionnaires. Il portait aussi une tunique et une cape appelée pennula, qui le protégeait de la pluie et du froid. »
Les Daces et les Romains, avec leurs armes et leurs habits, sont revenus à la vie au Musée national d'histoire de Roumanie, à Bucarest. Un monde disparu que des passionnés du passé font revivre devant nos yeux. (Trad. Ileana Taroi)
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