La commissaire européenne à la politique régionale, Corina Creţu, critique sévèrement le gouvernement roumain pour l’absence des projets par lesquels la Roumanie pourrait attirer des fonds communautaires.
A Bucarest - nouvel épisode de ce que les commentateurs appellent « la guerre des roses », faisant allusion aux roses qui figurent sur l'emblème du Parti Social Démocrate (PSD), principale formation politique de la coalition au pouvoir en Roumanie. Elle-même Roumaine, elle-même membre du PSD, soutenue par l'ancien premier ministre et leader des sociaux-démocrates, Victor Ponta, à obtenir son mandat à Bruxelles, la commissaire européenne au développement régional, Corina Creţu, critique de plus en plus sévèrement le gouvernement de Bucarest, dirigé actuellement par Viorica Dăncilă.
Corina Creţu dit percevoir comme une insulte le manque de projets dans le domaine de l'infrastructure, pour lesquels la Roumanie pourrait bénéficier de fonds européens. Dans le domaine des transports, le plus vulnérable et en même temps nécessaire, Bucarest a raté deux milliards d'euros et pour la période 2014-2020, des efforts sont faits à Bruxelles pour éviter le désengagement des fonds. Corina Creţu:« Nous disposons de fonds pour financer des études de faisabilité ; aucune demande n'a été adressée. En 2021, nous pouvons prévoir le début des travaux de construction de l'autorouteTârgu-Mureş - Iaşi. Malheureusement, nous avons vu que dans la réunion du gouvernement, le cabinet a annoncé son intention de construire cette autoroute en partenariat public-privé. Nos spécialistes n'agréent pas cette approche, car cela signifie une dépriorisation des investissements. Nous avons toute la bonne volonté, mais tant qu'il n'y a pas de projets, nous n'avons pas quoi analyser et, par conséquent, quoi financer. Je voudrais vous annoncer publiquement que ne j'accepte plus des insultes de la part du gouvernement roumain vis-à-vis de mon travail ».
A Bucarest, Călin Popescu Tăriceanu, leader de l'Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), deuxième formation politique de la coalition au pouvoir, affirme accueillir les déclarations de la commissaire européenne sans aucune réserve et se déclare convaincu de sa sincérité et de ses bonnes intentions. Le ministre social-démocrate des Finances, Eugen Teodorovici, reconnaît, de son côté, que les retards enregistrés dans l'absorption des fonds européens ont un impact négatif sur le budget d'Etat. Il affirme pourtant que les projets dont parle Corina Creţu attendent encore le feu vert des experts:« Actuellement, ces projets sont en train d'être vérifiés, analysés par une structure appelée jaspers, réunissant des experts de la Banque Européenne d'Investissements et d'autres structures, qui, malheureusement font le travail avec beaucoup de lenteur et ne s'empressent pas d'envoyer à Bruxelles les demandes de financement. Le principal problème, c'est que si ces demandes de remboursement n'arrivent pas à temps, ils retarderont l'allocation des fonds européens respectifs, le budget d'Etat sera affecté et nous allons enregistrer un déficit ».
Selon la presse de Bucarest, le refroidissement survenu entre Corina Creţu et ses collègues de Bucarest aurait aussi des raisons politiques. Le mandat de la commissaire européenne s'achève l'année prochaine et son parti ne lui a même pas proposé une place sur la liste des candidats aux élections parlementaires de mai prochain.(Trad.Dominique)
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