Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a eu, ce mercredi, des consultations avec les partis politiques représentés au parlement sur les modifications controversées opérées dans les lois régissant la justice roumaine.
Mercredi, au lendemain de son discours au Parlement européen où il avait réaffirmé que la Roumanie était un Etat de droit et que la lutte contre la corruption allait continuer, le président Klaus Iohannis a eu des consultations avec les partis politiques parlementaires sur le principal sujet de l'agenda public - les modifications, controversées, apportées par la majorité Parti social-démocrate (PSD) - Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), avec le soutien de l'Union démocrate des Magyars de Roumanie (UDMR), aux lois de la justice. La Commission de Venise avait antérieurement rendu un rapport où elle constatait que certains amendements importants, aux lois du statut des juges et des procureurs, de l'organisation judiciaire et du Conseil supérieur de la magistrature, pourraient affaiblir l'indépendance des magistrats roumains, du siège ou du parquet, ainsi que la confiance de la population dans le système judiciaire. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le président Iohannis croit que les lois de la justice doivent être repensées, modernisées et améliorées. Il plaide pour la reprise du processus législatif et demande à l'élément politique et prendre en compte les recommandations de la Commission de Venise. « Du point de vue politique, il est clair que nous avons besoin d'un accord entre les partis parlementaires afin de reprendre le cycle législatif pour améliorer la législation. Nous avons l'opinion finale de la Commission de Venise, dont les recommandations doivent être prises très très au sérieux. », a souligné le chef de l'Etat.
Le leader du PSD, Liviu Dragnea, ne partage pourtant pas l'idée de la reprise du processus législatif. Il existe, affirme-t-il, l'ordonnance d'urgence proposée, par le ministre de la justice, qui ferait les corrections nécessaires aux trois lois en question. « L'ordonnance 92, qui se trouve déjà au Parlement, faisant l'objet de la procédure parlementaire spécifique, contient une grande partie des recommandations de la Commission de Venise. C'est le ministre Tudorel Toader qui l'a proposée au gouvernement, suite à ses rencontres, à Strasbourg, avec des experts de la Commission de Venise. », a précisé le leader des sociaux-démocrates.
Le leader de l'ALDE et allié des sociaux-démocrates, Călin Popescu-Tăriceanu, considère qu'un accord avec le Parlement serait utile sur le thème de la justice et dont le principe soit la défense des droits et des libertés individuelles. Le Parti national libéral (PNL), principal parti d'opposition, partage le point de vue du président Iohannis, déclare le leader des libéraux, Ludovic Orban. « Il faut que les nouveaux débats prennent en compte les recommandations formulées par la Commission de Venise, les décisions de la Cour constitutionnelle de Roumanie concernant les Codes pénal et de procédure pénale, ainsi que tous les traités internationaux dont la Roumanie est signataire, les obligations internationales de la Roumanie. » a-t-il affirmé.
Egalement dans l'opposition, l'Union Sauvez la Roumanie (USR) annonce avoir déposé au parlement un projet de loi qui reprend toutes les recommandations de la Commission de Venise, tandis que le Parti du Mouvement populaire (PMP) est plus radical : il souhaite la démission du gouvernement actuel, définitivement compromis, selon le PMP, quant aux lois de la justice. L'UDMR se déclare prête à toute discussion sur le même thème, à condition que l'indépendance du système judiciaire ne soit pas affectée, alors que les minorités nationales autres que celle hongroise préféreraient qu'une commission spéciale mette en accord les points de vue de la Cour constitutionnelle roumaine et les recommandations de la Commission de Venise. (Trad : Ileana Ţăroi)
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