L’ancien joueur et entraineur de football roumain Victor Piţurcă est enquêté dans un dossier de corruption
Pendant les années les plus difficiles de la pandémie de COVID-19, 2020 et 2021, les hôpitaux ont procédé à des dépenses extraordinaires, afin de pouvoir faire face à la vague de cas de cette maladie. Quand même, quelques acquisitions du système public ont éveillé des suspicions, fait qui n'est pas inhabituel dans un pays où les contrats avec l'État sont toujours les plus profitables. Les procureurs anti-corruption se sont donc saisis et les résultats de leurs enquêtes commencent à voir le jour, impliquant aussi des personnes publiques de grande notoriété.
Lundi, la Direction Nationale Anticorruption a placé en grade à vue l'ex sélectionneur de l'équipe nationale de football, Victor Piţurcă, et le directeur de Romarm, la principale compagnie qui importe et exporte des produits militaires, Gabriel Țuțu. Leur dossier vise l'acquisition de plusieurs lignes de production non conformes et la vente de masques de protection au ministère de la Défense, pendant la pandémie. Une des entreprises qui avaient fait ces livraisons appartenait à Alex Piţurcă, le fils de l'ex sélectionneur. Du coup, Victor Piţurcă est soupçonné d'avoir utilisé son influence personnelle pour faciliter à son fils l'accès aux contrats.
En ce qui concerne Gabriel Ţuţu, les procureurs l'accusent d'abus de pouvoir avec des conséquences extrêmement graves, de trafic d'influence sous forme continue et faux intellectuel. Selon les enquêteurs, entre mars 2020 et septembre 2021, dans le contexte de la pandémie de COVID-19, Gabriel Ţuţu, en tant que directeur général de Romarm, se serait associé avec des entreprises dont faisait partie une société dirigée par Victor Piţurcă. Les conditions de l'association étaient désavantageuses pour sa compagnie, car elles comportaient deux contrats d'acquisition publique visant l'achat de sept machines non conformes de production de masques de protection.
Le préjudice causé à Romarm, c'est-à-dire à l'Etat, aurait dépassé les 8,6 millions de lei, soit plus de 1,7 millions d'euros. Selon les procureurs, Gabriel Ţuţu aurait demandé aux représentants des sociétés impliquées dans les acquisitions mentionnées d'introduire un de ses amis dans un circuit commercial de livraison de masques de protection non conformes au Ministère de la Défense, même si celui-ci ne déroulait pas d'activités commerciales réelles concernant le contrat de livraison, mais sous forme d'un contrat de consulting. En échange, le suspect aurait fait croire qu'il pouvait influencer les fonctionnaires du Ministère de la Défense afin qu'ils attribuent les contrats directement, sans suivre les procédures publiques. Il aurait reçu par un intermédiaire 50 000 lei, soit l'équivalent de 10 000 euros.
Quant à Victor Piţurcă, ce n'est pas sa première condamnation, si les accusations contre lui sont confirmées. Il a déjà écopé d'une peine d'un an de prison avec sursis pour faux témoignage.
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