La pandémie de coronavirus a accentué la corruption en Roumanie.
Le contexte pandémique a alimenté la corruption en Roumanie, fait savoir la Direction nationale anticorruption et les fonds de l'Etat ne sont pas toujours arrivés à destination, c'est à dire dans les hôpitaux pour acheter des équipements de protection, des appareils ou des médicaments. La Direction nationale anticorruption a ouvert pas moins de 168 dossiers pénaux visant des infractions liées à la pandémie et à la vaccination fictive. Selon l'institution, la Roumanie a déroulé l'enquête la plus ample de l'UE et découvert que 3 000 faux certificats de vaccination avaient été délivrés au poste-frontière de Petea, dans le nord-ouest, par des personnels corrompus du système sanitaire. A présent, la moitié des dossiers ouverts l'année dernière sont toujours en cours de déroulement, mais dans 8 dossiers, 22 inculpés ont déjà été déférés à la Justice. Parmi eux, le directeur de la compagnie nationale Unifarm, un des principaux distributeurs de produits pharmaceutiques de Roumanie, Ionel Eugen Adrian, qui aurait demandé, selon les procureurs, plus de 700 mille euros pour accorder à une société privée un contrat visant l'achat de plus de 700 000 masques chirurgicaux non-conformes et d'autres équipements de protection.
Crin Bologa, procureur en chef de la DNA explique : « Durant des périodes de crise, la corruption ne fait que prospérer. Dans ces circonstances, il est tout à fait normal de dérouler beaucoup de dossiers visant les marchés publics durant la pandémie et la corruption durant la pandémie. Au cours des années 2020 et 2021 nous avons enregistré plus de 160 dossiers relatifs à la situation épidémiologique. A présent nous travaillons sur 88 dossiers et 68 personnes ont été mises en accusation. »
Le responsable de la DNA a ajouté que différents équipements en provenance de pays tels la Turquie, la Chine et autres sont arrivés en Roumanie.
Les autorités cherchent les raisons pour lesquelles des équipements non-conformes ont été achetés pour des sommes exorbitantes, tout en transgressant les procédures en vigueur. A l'occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption le 9 décembre, Crin Bologa affirmait que l'activité de la DNA était fortement touchée et limitée par le fait que la législation roumaine n'a toujours pas été corrigée.
Et cela même si la Commission européenne avait demandé à maintes reprises aux autorités de Bucarest d'intensifier la lutte contre la corruption. Ce qui plus est, depuis l'adhésion à l'UE en 2007, la Commission a suivi les réformes effectuées par la Roumanie dans les secteurs de la Justice et de la lutte contre la corruption par le biais du mécanisme de coopération et de vérification, un cadre important pour le suivi des progrès dans le domaine. L'été dernier, l'ONG Transparency International tirait la sonnette d'alarme, exhortant les gouvernements de l'UE de « redoubler d'efforts pour garantir une sortie correcte et équitable de la pandémie en cours ». Selon l'organisation, la perception de la majorité était que la Santé avait été touchée par la corruption et que la fréquence des pots de vin dans le système sanitaire était plus élevée en Roumanie et en Bulgarie.
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