Comédienne roumaine qui a reçu la Bourse Alex Leo Șerban et doublement nominée au Prix Gopo qui récompense le meilleur du cinéma roumain
L'année dernière, Ioana Bugarin montait sur la scène du Festival International du Film Transilvania (TIFF) pour accepter sa récompense - la Bourse Alex Leo Șerban - pour ses rôles dans les films « Mia rate sa vengeance » (réalisation Bogdan Theodor Olteanu) et « Otto le Barbare » (réalisation Ruxandra Ghițescu)
Cette année, ces mêmes rôles lui ont valu une double nomination aux Prix Gopo : l'une dans la catégorie de la Meilleure actrice en rôle principal, pour le rôle de « Mia », l'autre - pour la Meilleure actrice dans un second rôle pour « Laura ».
Et ce n'est pas tout, cette année, Ioana Bugarin revient sur les écrans en tant que protagoniste du film « Miracol » (Miracle) de Bogdan George Apetri, Prix du Meilleur Long Métrage au TIFF 2022, dans la catégorie « Journées du film roumain », un film qui a reçu de longues éloges de la presse américaine juste après sa sortie. Sans oublier qu'Ioana Bugarin s'est aussi faite remarquer dans la sérié « Ruxx » récemment diffusée par la chaîne HBO.
A 25 ans seulement, notre invitée d'aujourd'hui s'enorgueillit déjà d'une belle carrière cinématographique, et d'une carrière théâtrale tout aussi impressionnante. Elle, actrice du Théâtre Odeon de Bucarest qui l'a embauchée suite à son rôle d'Ophélia dans le spectacle « Hamlet » mis en scène par Dragoș Galgoțiu. On l'a retrouve donc à l'affiche de plusieurs pièces de ce fameux théâtre bucarestois, telles « Juliette sans Roméo » (de Bogdan Teodor Olteanu), « Henri IV» (de Vlad Cristache) ou « Persona » (de Radu Nica). Et on ne saurait achever cette liste des succès d'Ioana Bugarin sans vous dire aussi qu'elle fait partie de la coproduction internationale « Itinéraires. Un jour le monde changera », mise en scène par Eugen Jebeleanu, récompensée du prix de la Meilleure mise en scène et déclarée « meilleur spectacle de 2019 » par les critiques roumains de théâtre.
Autant de rôles à succès déjà au palmarès de la jeune actrice Ioana Bugarin. Dans les minutes suivantes elle nous parle de sa formation à la Royal Academy of Dramatic Art - l'Académie royale d'art dramatique de Londres, de ses plus récents rôles et de la manière dont elle choisit ses personnages. Mais pour commencer, elle nous raconte un moment plein d'émotion, lorsqu'elle est montée sur la scène du TIFF pour recevoir son prix :
« Ce fut un grand honneur pour moi, je ne m'y attendais pas du tout. Je me rappelle encore, les organisateurs du Gala TIFF ne cessaient de m'inviter au Gala, alors que moi, je leur disais que je n'avais pas de raison d'y participer. Ils m'envoyaient des messages et réitéraient leur invitation et moi je leur donnais la même réponse. Mais une fois arrivée là, j'ai tout compris. Toutefois, mon objectif n'a jamais été de gagner des prix, ni lorsque j'étais en début de carrière, ni au moment où j'ai opté pour un projet. C'est-à-dire que pour moi, le plus important c'est de trouver des rôles qui me représentent et qui me stimulent. Evidemment, chaque personne a besoin de reconnaissance et c'est merveilleux, c'est incroyable d'être reconnu. Mais, comme je viens de le dire, pour moi, ce n'était pas un objectif en soi. »
Dans les long-métrages « Mia rate sa vengeance » (réalisation Bogdan Theodor Olteanu) et « Otto le Barbare » (réalisation Ruxandra Ghițescu), Ioana Bugarin joue le rôle principal et réussit à incarner deux personnages extrêmement différents.
Mia est une jeune actrice qui parle de la condition de la femme dans le milieu urbain et de l'importance de son autonomie. Par contre, dans « Miracle », Cristina Tofan est apparemment attirée par la vie au couvent où elle souhaite se retrouver elle-même. Puis, autre défi dans « Otto le Barbaire » : Laura, la jeune adolescente dépressive qui finit par se suicider. Ioana Bugfarin nous parle de ses rôles :
« Je crois que j'ai eu beaucoup de chance et j'ai été au bon endroit au bon moment. Sans doute, le contexte m'a été favorable aussi, mais tous ces rôles, je les ai obtenus en passant des castings. Puis, à mesure que j'ai commencé à jouer, les réalisateurs ont compris quelle était la direction qui m'intéressait en tant qu'artiste et ils m'ont recherchée surtout pour des rôles que je trouve aussi à mon goût. En quelque sorte j'ai découvert les choses qui m'intéressaient à mesure que j'avançais dans la vie. La discrimination de genre en est une. C'est une discrimination qui parfois se manifeste de manière très subtile. Des écrivaines féministes m'ont aidée aussi à m'auto-définir. Je les ai découvertes à Londres, lorsque j'étudiais à la Royal Academy of Dramatic Art. C'est ainsi que j'ai réussi à verbaliser les aspects qui me préoccupaient. La manière dont on parle des femmes est très importante, tout comme la manière dont on les présente. Et la culture a ce pouvoir de nous former, de changer un peu notre manière de voir le monde. C'est pourquoi il a toujours été très important pour moi de choisir des histoires qui me représentent et auxquelles je puisse me consacrer totalement. Et je suis reconnaissante de pouvoir dire que j'ai réussi jusqu'ici. »
Parler des femmes sous tous leurs aspects - voici la mission très noble et difficile en égale mesure que se donne la jeune actrice roumaine Ioana Bugarin. Sa carrière ne fait que commencer et nous attendons avec impatience et curiosité ses prochains rôles.
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