Célèbre critique de film, surnommée "La Voix" pour avoir doublé plus de 5 000 films depuis l'époque communiste jusqu'à présent, a récemment été récompensée de l'Ordre des arts et des lettres au grade d'Officier.
La célèbre critique de film Irina Margareta Nistor, celle que l'on appelle "La Voix" en Roumanie pour avoir doublé plus de 5 000 films depuis l'époque communiste jusqu'à présent, a récemment été récompensée de l'Ordre des arts et des lettres au grade d'Officier. La décoration lui a été remise par l'ambassadrice de France en Roumanie, SE Laurence Auer, lors de l'ouverture de la 25e édition du Festival du film français à Bucarest.
Nous avons interrogé Irina Margareta Nistor sur le cheminement qui l'a menée là : « Si on aime beaucoup une langue, comme le français, et si on aime le cinéma, cela nous fait entrer dans un film où il ne nous adviendra que de bonnes choses. C'est comme un très beau film, que nous prenons tous plaisir à regarder. »
Alors que toute sa carrière s'est faite dans le cinéma, Irina Margareta Nistor n'est pas diplômée d'une école de film. Elle nous explique son parcours universitaire : « D'un côté, je n'ai pas pu passer l'examen en cinéma, car on n'organisait d'examen d'entrée pour la section de critique de film que tous les deux ans. D'un autre côté, ma mère était professeure de français, j'ai donc choisi de faire langues étrangères, et j'ai aussi opté pour l'anglais. C'est très important d'être diplômée en langues étrangères, cela permet de découvrir le monde et les films autrement. Et ça ouvre des débouchés ! Sans parler d'autres langues, je crois que j'aurais eu plus de difficultés à sortir du chômage, à un moment donné. »
La Voix, que tous les Roumains connaissent, nous a expliqué comment elle perçoit le fait d'être reconnue par des millions de personnes. Irina Margareta Nistor : « J'ai reçu énormément de compliments. J'ai l'impression que c'est un pays avec une mémoire très vive, si 30 ans après, les gens se souviennent encore de moi. D'accord, je comprends, ils étaient jeunes à l'époque, et peut-être qu'une partie d'entre eux se rendaient compte des manques qu'ils subissaient. J'ai récemment reçu un message sur Facebook qui m'a beaucoup flattée et qui disait : si un extraterrestre venait me voir et me demandait ce qu'est le cinéma, je lui dirais de regarder Irina Nistor dans les yeux quand elle parle de films avec tant de passion. J'ai trouvé ça très beau, car j'aime vraiment le cinéma. Là, par exemple, j'ai très hâte d'entrer dans la salle voir le film. J'ai beaucoup apprécié le fait de recevoir cette décoration juste avant le début d'un festival de film. »
Pour Irina Margareta Nistor, les récents succès des réalisateurs roumains dans les festivals internationaux s'inscrivent dans une évolution tout à fait naturelle : « Si on leur pose la question, ils ont tous eu des modèles, et qui sont souvent les mêmes. Il s'agit de Lucian Pintilie, d'Alexandru Tatos, de Liviu Ciulei, de Stere Gulea. Le point de départ est là. Et je crois aussi qu'ils ont eu un désir très fort d'inventer quelque chose de nouveau et de mettre la Roumanie sur les cartes. Avant, on détestait vraiment quand, dans un programme de cinéma, on passait de la Pologne à la Russie, en occultant complètement la Roumanie. »
Nous avons également demandé à Irina Margareta Nistor quel genre de film réussit aux réalisateurs roumains contemporains : « Ils réussissent très bien les films à prix, les films de festivals. Mais j'aimerais vraiment qu'ils réussissent les films et populaires et à prix. Je vais vous donner l'exemple le plus évident. En plus, ça me rend très fière, car il a reçu lui aussi la même médaille. Il s'agit de Radu Mihăileanu, qui a réalisé « Le Concert ». Le film a gagné quelques Césars et puis c'est un film qui guérit toute dépression. Je le recommande à chaque fois que quelqu'un me demande ce qu'on peut regarder pour tout oublier. »
Nos félicitations vont à Irina Margareta Nistor pour cette récompense. La Voix cinéphile est toujours, et avec enthousiasme, à nos côtés. (Trad. Elena Diaconu)
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