Le Parquet poursuit ses investigations sur les violences de rue d’il y a deux mois, à Bucarest.
Les procureurs civils ont annoncé, jeudi, avoir identifié et retenu de nouvelles personnes parmi ceux qui, le 10 août dernier, avaient frappé des gendarmes. Convoquée par des organisations de la diaspora et marquée par des heurts entre certains des participants et les forces de l’ordre, la protestation a fini par être atomisée par l’intervention musclée de la Gendarmerie. Des centaines de personnes, des deux camps, ont été blessées et plus d’un millier de protestataires, pacifiques pour la majorité écrasante, dont des femmes et des enfants, ont inhalé des gaz lacrymogènes.
Selon un communiqué du Parquet près le Tribunal d’instance du Secteur 1 de Bucarest, qui mène l’enquête dans une affaire pénale au sujet des actes de violence contre la Gendarmerie, deux hommes ont été retenus pour outrage et pour trouble à l’ordre public, voici deux mois. Vendredi, le tribunal a ordonné leur arrestation pour 30 jours. L’un d’eux est accusé d’avoir frappé un gendarme avec les pieds, et l’autre, d’avoir employé un morceau de métal pour agresser physiquement un autre membre des forces de l’ordre. Peu de temps après le meeting, les enquêteurs avaient réussi à identifier aussi celui qui, au milieu d’un groupe qui agressait physiquement une gendarmette, lui avait volé son pistolet. La ministre de l’Intérieur, la sociale-démocrate Carmen Dan, accusait, toutefois, voici deux semaines, le fait que les procureurs ne convoquaient pas ceux qui avaient perpétré des violences pour les auditionner, même si la Police avait identifié des dizaines d’agresseurs, et les éléments probatoires avaient été déposés au Parquet.
De l’autre côté de la barricade, des protestataires pacifiques tombés victimes du déchaînement des gendarmes lancent des accusations similaires au pouvoir de gauche. Ils craignent que ce dernier ne bloque l’enquête du Parquet miliaire au sujet des personnes responsables de l’excès de zèle des forces de l’ordre. En septembre, quatre personnages de la hiérarchie de la Gendarmerie ont été officiellement mis en accusation pour complicité d’abus de fonctions et comportement abusif. Pourtant, les victimes souhaitent connaître aussi l’identité de ceux qui les ont frappées de coups de matraque, qui les ont foulées aux pieds et leur ont lancé des jets de gaz lacrymogènes à quelques centimètres du visage.
La semaine dernière, les violences de la protestation antigouvernementale et la situation de la justice et de l’Etat de droit en Roumanie ont fait l’objet d’un débat au Parlement européen, après avoir été examinées aussi par le l’assemblée législative roumaine. La Chambre des députés a débattu la motion simple du Parti national libéral, le plus grand parti de l’opposition de droite, à l’adresse de la ministre de l’Intérieur. Intitulée « Les matraques du parti social-démocrate à la figure de la démocratie roumaine », elle accusait Mme Carmen Dan d’avoir coordonné les actions répressives. Au parlement, la ministre a réitéré sa conviction que l’intervention des gendarmes avait été légale et a assuré que les coupables des violences répondraient de leurs actes devant la loi. C’est aussi ce que la société civile et la presse de Bucarest demandent avec toujours plus d’insistance. (Trad.: Ligia)
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