Le marché roumain du gaz a été entièrement libéralisé. Quels en sont les effets ?
A partir de ce 1er juillet, le marché du gaz de Roumanie est entièrement libre, ce qui devrait mener à une intensification de la concurrence et à une baisse des prix. Il n'y a pourtant pas de changement dans la facture des consommateurs privés, puisque les offres des grands fournisseurs sont les mêmes, constate dans une analyse l'agence nationale de presse Agerpres.
Théoriquement, depuis 2007, les clients roumains ont la possibilité de changer leur fournisseur de gaz et de bénéficier des avantages d'un marché libéralisé, mais en effet, peu d'entre eux l'ont fait, puisque le prix minimum était toujours fixé par l'Autorité nationale de réglementation dans le domaine de l'énergie. C'est un mécanisme qui n'existe plus depuis ce 1er juillet, et les consommateurs privés ont la possibilité d'étudier les offres du marché et de choisir le meilleur prix. Agerpres souligne pourtant que la libéralisation intervient lorsque le marché de l'énergie est extrêmement concentré avec 90% des consommateurs abonnés à deux des compagnies du marché. Ces entreprises ont envoyé des offres avec des tarifs inchangés et au cas où il n'y a aucune réponse de la part des clients, les offres entrent automatiquement en vigueur.
Et pourtant, les autorités affirment que les tarifs pour la population devraient baisser puisqu'à la bourse, les cotations du gaz à délivrer dans la seconde moitié de cette année sont inférieures aux niveaux enregistrés jusqu'ici. La semaine dernière, le ministre de l'Energie, Virgil Popescu, déclarait que la population devrait payer des factures moindres de 10% à 15%, suite notamment à la libéralisation du marché. Il a déclaré être assez déçu par la réaction des fournisseurs, notamment des grandes compagnies à grande part de marché, qu'il accuse d'avoir essayé de profiter du fait que le Roumain lambda est assez conservateur et ne s'informe pas correctement. Il a averti que si les grands fournisseurs ne baissent pas les prix, la Loi de la concurrence permettait au gouvernement d'intervenir sur le marché pour une période de six mois.
Pour leur part, les représentants du régulateur national admettent le fait qu'un certain temps devrait s'écouler avant que le consommateur puisse sentir cette libéralisation dans sa poche. « La libéralisation aura des effets bénéfiques sur les consommateurs domestiques, mais pas à partir de demain, puisque le marché est dominé par un nombre restreint de fournisseurs », a affirmé Zoltan Nagy-Bege, vice-président du régulateur.
L'effet secondaire sera le renforcement de la confiance des investisseurs, a-t-il ajouté. Reste à voir ce qui suivra vu que plus de la moitié des Roumains ne savent pas ce qu'est la libéralisation du marché gazier, selon un sondage d'opinion récemment publié. Ce qui plus est, un des fournisseurs de gaz de Roumanie vient de calmer l'enthousiasme des autorités affirmant qu'à présent, sur le marché roumain, il n'y a pas assez de gaz disponible à des prix raisonnables et à long terme, pour que les factures des Roumains puissent baisser après le 1er juillet.
Ce sont des propos « légèrement arrogants », selon le ministre de l'Energie, Virgil Popescu. Certains fournisseurs ont profité d'une position dominante sur le marché et choisi de ne pas réduire les prix que payent les consommateurs finaux, puisqu'ils achètent le gaz aux producteurs à des prix beaucoup plus bas, affirme le responsable de Bucarest. Et le marché de l'énergie devrait lui aussi passer à la libéralisation au début de l'année prochaine. (Trad. Alex Diaconescu)
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