L'espace Schengen et l'élimination du Mécanisme de coopération et de vérification pour la justice - deux priorités 2016 pour le gouvernement roumain, mais aussi bien pour l'UE?
Ces lundi et mardi, le premier ministre roumain, Dacian Cioloş, était en visite à Bruxelles pour rencontrer des responsables européens et anciens collègues d'institutions européennes, tels le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ou encore le président du Parlement communautaire, Martin Schultz.
Avec eux, l'ex-commissaire européen à l'Agriculture de la Commission Barroso a évoqué les principaux repères de son équipe gouvernementale roumaine, dont notamment l'organisation des élections municipales et parlementaires et, surtout, les réformes envisagées. L'on n'a pas oublié non plus la crise migratoire et, dans ce contexte, l'admission de la Roumanie dans l'espace sans passeports Schengen et la nécessité ou pas de maintenir le Mécanisme de coopération et de vérification en matière de progrès de la justice roumaine et de lutte anti-corruption.
L'occasion pour le chef du gouvernement de Bucarest de réitérer devant ses interlocuteurs la volonté de l'exécutif roumain de faire de la Roumanie un acteur plus déterminé et avec une contribution plus substantielle à la solution des dossiers européens sensibles. Dacian Cioloş: "Un de nos objectifs est d'amener la Roumanie à assumer son statut de membre de la communauté d'une manière proactive et à s'impliquer davantage dans les évolutions et les dossiers européens. Nous avons, en ce sens, évoqué deux sujets - la relation entre l'UE et le Royaume-Uni, d'une part, et la migration, de l'autre. Au moment où les décisions du Conseil européen arriveront au Parlement communautaire, celui-ci les débattra à partir d'arguments qui sont aussi ceux de la Roumanie".
Dacian Cioloş a précisé que Bucarest souhaite voir trouver les meilleures solutions afin que le Royaume-Uni reste au sein de l'UE, mais que certains éléments, qu'il juge essentiels, au sujet de la situation des travailleurs roumains de Grande-Bretagne, devront être clarifiés au Conseil européen qui se tient ces jeudi et vendredi, à Bruxelles. Le mécanisme visant à éliminer sur une période d'environ quatre ans les aides sociales britanniques pour les travailleurs issus d'autres pays communautaires devra comporter des critères précis et il devra également être une exception limitée précisément à la Grande-Bretagne, a dit le premier ministre roumain. Il ne faut surtout pas que ce système devienne une règle pour l'ensemble de l'Union, a-t-il encore précisé.
Par ailleurs, il a insisté sur l'entrée de la Roumanie dans l'espace de libre circulation Schengen. Dacian Cioloş a indiqué qu'il allait se rendre, début mars, aux Pays-Bas, pays ayant bloqué ce processus à plusieurs reprises, arguant les progrès insuffisants de la réforme judiciaire.
Le suivi de la justice roumaine doit prendre fin, a-t-il souligné: "Je pense que l'idée de lever le Mécanisme de coopération et de vérification a été comprise ici, à Bruxelles. Nous avons déjà nos propres mécanismes de contrôle, de même que la maturité nécessaire afin de poursuivre la lutte anti-corruption et de consolider le travail qui a été fait jusqu'à présent", a précisé le chef de l'exécutif roumain, faisant état de "signaux positifs" en ce sens, à l'issue des pourparlers avec les responsables communautaires. D'ailleurs, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'est dit persuadé que ce mécanisme serait éliminé avant la fin du mandat de son équipe, si la Roumanie continue de suivre les exigences de l'UE. (trad.: Andrei Popov)
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