- Rencontres importantes à Bucarest / Les autorités s’efforcent de soutenir l’économie et la population / Les cas de Covid-19 - de nouveau à la hausse en Roumanie / Montée de l’inflation
Rencontres importantes à Bucarest
Dans le contexte de la guerre à la frontière roumaine, le président Klaus Iohannis a poursuivi cette semaine la série de rencontres avec des dirigeants occidentaux, mais aussi avec des présidents des États voisins. Ils ont réitéré la nécessité urgente de renforcer l’ensemble du flanc oriental de l’OTAN, dans le contexte de la situation sécuritaire actuelle, que le chef de l’Etat a qualifiée de particulièrement « préoccupante ». Klaus Iohannis :
« Nous avons besoin de toute urgence d’un renforcement substantiel et équilibré de l’ensemble du flanc est, d’une présence avancée, unitaire et renforcée. C’est pourquoi la Roumanie s’efforce d’accroître encore plus la présence militaire alliée dans notre pays. »
Présent à Bucarest, le président estonien Alar Karis a déclaré que l’Estonie et la Roumanie travaillaient ensemble pour atteindre les objectifs de défense communs de l’Europe et qu’il était nécessaire de réduire la dépendance à l’égard des ressources énergétiques russes. Dans le même temps, l’Estonie soutient la poursuite de l’application de sanctions à la Russie. Après avoir rencontré le chef de l’Etat roumain, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a souligné que l’UE devait agir rapidement sur l’évolution des prix du gaz et de l’électricité, et les gouvernements de Madrid et de Bucarest ont décidé de travailler ensemble pour adopter des mesures urgentes. Avec le président de la Bulgarie, Rumen Radev, Klaus Iohannis a discuté à Bucarest de la situation sécuritaire grave générée par l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine ainsi que de la diversification des sources d’énergie et des voies de transport. Ces thèmes ont dominé aussi les pourparlers que M Iohannis a eus avec le chef de la diplomatie italienne, Luigi di Maio. Ensemble, les deux responsables politiques ont exprimé leur soutien à la mise en place de nouvelles sanctions censées maintenir le niveau de pression sur la Russie. Luigi di Maio a apprécié la manière dont la Roumanie gère l’actuelle situation particulièrement difficile et a remercié les autorités roumaines et la société civile pour le soutien offert aux réfugiés. A l’occasion des entretiens de Bucarest, le président roumain a attiré l’attention sur le fait que la République de Moldova voisine a besoin du soutien de l’Europe pour une meilleure gestion du flux des réfugiés. Lors d’un déplacement à Chisinau, mercredi, Klaus Iohannis a réitéré le soutien complet de la Roumanie à un règlement politique de la situation en Transnistrie, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République de Moldova à l’intérieur des frontières reconnues à l’international et sans porter atteinte au parcours européen du pays. A son tour, la cheffe de l’Etat moldave, Maia Sandu, a affirmé avoir besoin du soutien des pays partenaires pour relever les défis engendrés par la guerre en Ukraine. Et elle d’apprécier la décision prompte des autorités roumaines de mettre en place un corridor vert censé permettre le transfert des réfugiés qui depuis la frontière moldo-ukrainienne se dirigent directement vers l’UE. Entre temps, la frontière roumano-ukrainienne est prise d’assaut chaque jour par des dizaines de milliers de réfugiés, dont la plupart transitent la Roumanie. Quelque 500 000 réfugiés ukrainiens sont entrés en Roumanie depuis le début du conflit, il y a plus de trois semaines.
Les autorités s’efforcent de soutenir l’économie et la population
Dans le contexte de la guerre à la frontière roumaine et des spéculations qui se font jour sur cette toile de fond, les autorités discutent des mesures qui s’imposent pour soutenir l’économie et la population. Et ce dans le contexte de l’augmentation des prix de l’énergie, des carburants et des denrées alimentaires. Le ministre de l’Agriculture, Adrian Chesnoiu, assure qu’il n’y a pas de risque de crise alimentaire ni de déséquilibres majeurs de ce point de vue en Roumanie. En plus, dit-il, la Roumanie a également la capacité d’exporter. Adrian Chesnoiu a déclaré à Radio Roumanie que la pandémie et la hausse des prix de l’énergie et du gaz avaient affecté l’économie dans son ensemble, y compris l’industrie alimentaire. Adrian Chesnoiu :
« Du point de vue des stocks, la Roumanie est assurée. Premièrement, dans les réserves de l’État, nous avons des quantités suffisantes de denrées alimentaires et de céréales pour qu’une crise ne survienne pas avant la nouvelle récolte. Dans les entrepôts des agriculteurs et des transformateurs ainsi que des négociants en céréales, il existe des quantités importantes de blé et de tournesol, une situation qui assure nos besoins de consommation jusqu’à la nouvelle récolte. »
À l’ordre du jour de la coalition au pouvoir figuraient cette semaine l’élimination de la TVA sur les aliments, le plafonnement des prix de l’énergie et la réduction des droits d’accise sur les carburants. Le cabinet a annoncé qu’il prolongerait d’un an les mesures de soutien à la population, qui comprennent des plafonnements des prix de l’électricité et du gaz.
Les cas de Covid-19 - de nouveau à la hausse en Roumanie
Après la levée de l’état d’alerte en Roumanie, le 9 mars dernier, et la suppression de toutes les restrictions sanitaires, voilà que la tendance des cas de contamination est de nouveau à la hausse. Plusieurs milliers de Roumains ont contracté le virus ces 24 dernières heures. La situation n’est pas propre à notre pays, affirment les autorités, qui soutiennent que la levée des restrictions a provoqué partout un accroissement du nombre des cas, sans que le nombre de décès ou de personnes en soins critiques soit préoccupant. D’ailleurs, le nombre de Roumains hospitalisés pour des raisons de Covid est de 50 % plus bas que celui enregistré en début du mois, tandis que seulement quelques centaines de patients se trouvent dans les unités de soins intensifs suite à une contamination au coronavirus. Quant aux décès, ils se comptent maintenant par dizaines.
Montée de l’inflation
Étant donné qu’au cours du dernier mois aussi, des hausses de prix ont été enregistrées en Roumanie pour toutes les catégories de marchandises alimentaires, non alimentaires et de services, le taux annuel de l’inflation a augmenté en février à plus de 8,5 % – a annoncé l’Institut national de la statistique. Les spécialistes disent que les effets de l’inflation se feront sentir à la fois au niveau des revenus de la population et en termes d’évolution de l’économie, vu qu’elle est encore basée, en grande mesure, sur la consommation. Le porte-parole de la Banque nationale, Dan Suciu, remarque toutefois qu’il s’agit d’un phénomène général, que la hausse est relativement faible par rapport au mois précédent, et nettement inférieure à celle des autres pays de la région. Selon Dan Suciu, la Roumanie se situe maintenant à la moitié du classement des Etats de l’Union européenne, étant donné que l’année dernière, elle a connu l’inflation la plus élevée.
(Trad. : Ioana Stăncescu, Ligia)