Sommet du Conseil de l’Europe/Un Forum sur la sécurité à Bucarest/Grève générale dans l’enseignement roumain/Les prévisions économiques du printemps/75 ans de relations diplomatiques entre la Roumaine et Israël
Le président Klaus Iohannis a participé au Sommet du Conseil de l'Europe
Le chef de l'Etat roumain, Klaus Iohannis, a participé mardi et mercredi au quatrième Sommet du Conseil de l'Europe, qui s'est tenu à Reykjavik, en Islande, avec le but précis d'afficher une unité européenne. Sous le slogan « Unis autour de nos valeurs, unis pour l'Europe » la réunion a mis les projecteurs sur le contexte créé par la guerre en Ukraine. L'occasion pour le chef de l'Etat roumain de réaffirmer que les pays démocratiques soutiennent l'Ukraine et ses citoyens. « La guerre en Ukraine est une attaque aux valeurs et aux principes communs. Mais, cette crise, la plus sévère depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous a poussés à rester unis et déterminés à défendre notre mode de vie démocratique », a ajouté le dirigeant de Bucarest.
Et c'est toujours à Reykjavik qu'il a présidé, aux côtés du premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, la table ronde « Protéger la démocratie en des temps difficiles - risques, résilience et réengagement », précisant que, ces dernières années, le continent a dû relever de nombreux défis, à commencer par la lutte contre la pandémie de Covid-19, jusqu'à une vague massive de désinformation qui a permis au nationalisme exacerbé de refaire surface. Klaus Iohannis :
« Les discours qui incitent à la haine, notamment sur les réseaux sociaux, la désinformation, la manipulation, la violence envers les journalistes, les influences malignes - ce ne sont que quelques exemples des effets de ces crises sur l'Europe entière. Les valeurs démocratiques, l'espace civique, la liberté de la presse, la diversité et la démocratie libérale - toutes sont en train de subir des pressions sur le continent européen. »
Pour Bucarest, cette participation au Sommet en Islande a eu une signification à part, étant donné que cette année la Roumanie marque ses 30 ans d'adhésion en tant que membre de pleins droits au Conseil de l'Europe.
Un Forum sur la sécurité à Bucarest
Les conséquences de la guerre en Ukraine ont également fait débat, cette semaine, à Bucarest, dans le cadre du Forum de sécurité dans la région de la mer Noire et des Balkans. A cette occasion, le Premier ministre roumain, Nicolae Ciucă, a plaidé pour le renforcement de la présence de l'OTAN dans la région de la mer Noire, où, à cause des menaces de Moscou, les libertés de circulation maritime et aérienne sont mises en danger. Les responsables présents à l'événement se sont accordés sur le fait que tous les pays libres et démocrates devaient s'impliquer dans la reconstruction de l'Ukraine après la guerre, ce qui pourrait se traduire aussi par une éventuelle reconstruction de la République de Moldavie voisine. Présent au Forum de Bucarest, le chef du Législatif moldave, Igor Grosu, a mis en lumière la dynamique des réformes assumées par son pays et a exprimé son espoir que l'UE donne, d'ici la fin de l'année, son feu vert au démarrage du processus d'adhésion. Il a aussi salué l'aide constante que la Roumanie a offerte à Chisinau, aspect confirmé aussi par le Premier ministre moldave, Dorin Recean, lui aussi présent au forum.
Grève générale dans l'enseignement roumain
En Roumanie, les syndicats de l'Education nationale ont décidé de déclencher la grève générale à compter du lundi 22 mai, après avoir déjà observé une grève d'avertissement de deux heures, ce mercredi. Ils dénoncent l'échec des négociations avec les responsables de Bucarest, qui n'ont pas abouti sur des solutions à leurs revendications. Mécontents de vivre avec des revenus compris entre 2000 et 2600 lei par mois (environ 400 - 520 euros), les professeurs roumains demandent d'urgence un meilleur positionnement de leurs postes dans la future grille unique des salaires dans le secteur public. Estimant que le salaire d'un enseignant doit refléter son importance au sein de la société, ils demandent que leurs revenus soient différenciés en fonction des études effectuées, de l'ancienneté et du niveau hiérarchique. Il faut aussi que les salaires soient alignés annuellement sur le taux d'inflation, estiment-ils encore. Les syndicats demandent aussi le paiement des heures supplémentaire déjà effectuées par le personnel didactique et non-didactique, ainsi que des investissements annuels dans l'Education nationale, afin d'améliorer la dotation des écoles et leurs infrastructures.
De son côté, la ministre de l'Education, Ligia Deca, estime que la structure de l'année scolaire en cours et le processus éducationnel ne devraient aucunement être mis en danger par ces protestations et promet de lutter pour des salaires décents pour les professeurs, ainsi que pour un bon déroulement des cours et des examens.
Lundi, jour de grève générale, le Sénat de Bucarest donnera son vote final aux nouvelles lois sur l'Education, en tant que chambre décisionnelle.
Les prévisions économiques du printemps
Selon les prévisions les plus récentes de la Commission Européenne, la Roumanie s'enorgueillit d'une des meilleures croissances économiques de cette année, par rapport aux autres Etats-membres de l'Union, ainsi que d'un taux de chômage à la baisse. Plus encore, l'économie roumaine est stable et en voie de récupération, notamment grâce à la réduction des tarifs de l'énergie, mais aussi compte tenu de la consommation et des investissements. Concrètement, pour la Roumanie, la CE table sur une croissance de 3,2 % du PIB cette année et de 3,5 % l'année prochaine. Quant à l'inflation, qui était de 12 % l'année dernière, elle devrait baisser à un seul chiffre cette année. La CE prévoit également un taux de chômage de 5,4 % en 2023 et de 5,1 % en 2024. Enfin, elle s'attend aussi à une baisse du déficit budgétaire de la Roumanie en dessous de la moyenne européenne, soit 4,7 % cette année et environ 4,4 % l'année prochaine.
75 ans de relations diplomatiques entre la Roumanie et Israël
Cette semaine encore le Parlement de Bucarest a marqué, par une séance solennelle, les 75 ans de relations diplomatiques entre la Roumanie et l'Etat d'Israël. Pour la première fois, un président du Parlement israélien a tenu un discours devant les sénateurs et députés de Roumanie. Amir Ohana a souligné les liens profonds qui existent entre les deux pays et le fait que, ces 75 dernières années, les relations bilatérales ont été renforcées dans plusieurs domaines, tels la technologie, le tourisme ou l'économie. Il a aussi apprécié le fait que la Roumanie a été le seul pays de l'ancien bloc communiste à ne pas interrompre les relations diplomatiques avec son pays, bien que l'Etat d'Israël se soit trouvé en permanence dans un milieu hostile. A son tour, la présidente par intérim du Sénat de Bucarest, Alina Gorghiu, a souligné que la Roumanie était un exemple régional en matière de lutte contre l'antisémitisme et aussi concernant le processus d'assumer la responsabilité de l'Holocauste. De même, le président de la Chambre de députés de Roumanie, Marcel Ciolacu, a mis en évidence la relation spéciale entre les deux pays, fondée sur la tradition, l'amitié et le respect réciproque. Des membres du gouvernement étaient également présents à cette réunion solennelle du Parlement de Bucarest, ainsi que des diplomates accrédités à Bucarest et des représentants de la communauté juive de Roumanie. (Trad. Valentina Beleavski)
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