30 ans depuis la révolution anticommuniste de décembre 1989/Le gouvernement Orban engage sa responsabilité sur le projet de budget 2020./Le président Klaus Iohannis dresse le bilan et prête serment./Les premières sentences dans le dossier Colectiv
30 ans depuis la révolution anticommuniste de décembre 1989
Les Roumains marquent ces jours-ci les 30 années écoulées depuis la révolte anti-communiste éclatée à Timisoara, dans l'ouest du pays, en décembre 1989, avant de se propager par la suite dans toutes les grandes villes roumaine et culminer par la fuite de Nicolae Ceausescu. La Roumanie est le seul pays ex-communiste où le passage vers la démocratie s'est fait violemment et où les anciens dirigeants ont été assassinés. L'historien, Constantin Corneanu, directeur scientifique de l'Institut de la Révolution roumaine, affirme qu'à l'époque, toute l'Europe avait le regard tourné vers la Roumanie en attendant le changement de régime de Ceausescu: « Pratiquement, toute l'Europe était dans une grande attente, sorte de réaction aux propos du président français de l'époque, François Mitterrand. Le 23 novembre 1989, dans une allocution au Parlement européen, le leader français affirmait "à présent, on n'attend que la voix du peuple roumain" après que tous les autres peuples étaient dans la rue aussi bien à Prague, à Varsovie, que dans le Berlin de l'Est, à Budapest ou encore à Sofia. Les Roumains étaient donc restés les seuls à ne pas bouger et tout le monde avait les yeux rivés sur nous pour voir si on est capable de faire bouger les choses. Et on l'a été, mais à quel prix! »
Par ailleurs, le Parlement européen a voté jeudi, à Strasbourg, à une large majorité, une résolution sur la commémoration des 30 ans écoulés depuis la révolution anticommuniste de décembre 1989 en Roumanie. Conformément à ce document, le Parlement européen commémore et rend hommage aux victimes de la révolution et à leurs familles, en soulignant que leur sacrifice a permis la transition de la Roumanie vers la démocratie, l'Etat de droit et vers l'économie de marché ainsi que l'adhésion ultérieure du pays à l'OTAN, en 2004, et à l'UE en 2007. Les parlementaires européens sollicitent à l'Etat roumain d'intensifier ses efforts pour que toute la lumière soit faite sur les événements de décembre 1989. La commémoration des trente années écoulées depuis la chute du communisme en Roumanie a été marquée cette semaine par une séance festive au Parlement de Bucarest.
Le gouvernement Orban engage sa responsabilité sur le projet de budget 2020
Le gouvernement roumain a parachevé le projet de budget sur 2020, tout en décidant d'engager sa responsabilité politique devant le Parlement de Bucarest en vue de son adoption - une première pour la Roumanie. Le futur budget tablera sur une croissance économique de 4,1%, sur un déficit budgétaire de 3,6% et sur un taux d'inflation de plus de 3,1%. Peu de temps après la décision du Parti national libéral (PNL) et mécontent que le document ne sera pas soumis aux débats et au vote du Parlement, le Parti social-démocrate (PSD) - le plus grand parti parlementaire, en opposition - a menacé de contester le projet à la Cour Constitutionnelle. Dans une interview à Radio Roumanie, le premier ministre Ludovic Orban a affirmé que l'engagement de la responsabilité représentait l'unique moyen pour que le budget soit adopté avant la fin de l'année. Le premier ministre a de nouveau affirmé que les salaires dans la fonction publique seraient majorés à partir de l'année prochaine et il a passé en revue quelques mesures censées permettre de faire des économies au budget: « Nous avons décidé de geler les indemnités des dignitaires, de réduire de 30% les subsides dévolues aux partis politiques et puis, d'interdire le cumul du salaire et de la retraite dans le secteur public. »
Le gouvernement envisage pour l'année prochaine une hausse de 23% du budget de la sécurité sociale et une majoration des pensions de retraite, à l'exception des celles minimales des ceux qui n'ont pas cotisé.
Le président Klaus Iohannis dresse le bilan et prête serment
Deux jours avant l'inauguration de son un second mandat à la tête de l'Etat roumain, le président Klaus Iohannis a dressé le bilan de ses cinq années d'activités. Sur l'ensemble des objectifs qu'il s'est donnés, le chef de l'Etat a rappelé les efforts faits pour maintenir la Roumanie sur la voie pro-européenne et démocratique, en se bataillant contre toute menace censée détourner le pays de sa trajectoire occidentale. Sur le plan national, le principal objectif fut d'assurer le bon fonctionnement des autorités publiques.
Par ailleurs, Klaus Iohannis a rappelé que contribuer à la création d'une Roumanie éduquée c'était un nouveau projet qui lui tenait au cœur. Sur le plan économique, le président a tenu à rappeler ses efforts pour stopper les dérapages et maintenir le dialogue constructif qu'il a mené avec le milieu d'affaires.
Les premières sentences dans le dossier Colectiv
Le Tribunal de grande instance de Bucarest a rendu lundi un premier jugement dans l'affaire de la boîte de nuit bucarestoise Colectiv, détruite en octobre 2015 par un incendie qui a fait 64 morts et plusieurs centaines de blessés. L'ancien maire du 4-e arrondissement, Cristian Popescu-Piedone, a été condamné à 8 ans et 6 mois de prison ferme pour abus de fonctions relatif à la délivrance des avis de fonctionnement pour la discothèque Colectiv. Les trois patrons de la boîte de nuit devront purger 11 ans et 8 mois de prison ferme pour homicide involontaire en forme aggravée, coups et blessures involontaires en forme aggravée et non-observation des mesures légales de santé et de sécurité au travail. Les patrons de la compagnie d'artifices ont été condamnés à 12 ans et 8 mois de prison ferme, respectivement 3 ans et 6 mois de prison, et deux pyrotechniciens - à 9 ans et 8 mois, et respectivement à 10 années de prison ferme. Deux sapeurs-pompiers de l'Inspection pour les situations d'urgence de Bucarest, qui ont vérifié la discothèque Colectiv sans prendre les mesures légales pour faire respecter les normes de sécurité, ont été condamnés à des peines de 9 ans et 2 mois de prison ferme. Les personnes condamnées dans ce dossier doivent verser, en solidaire, des dommages-et-intérêts de plus de 50 millions d'euros aux survivants et aux familles des victimes.
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