Effets de la protestation antigouvernementale de Bucarest./ Réactions après la manif de la diaspora./ La peste porcine se répand./ Résultats décevants des équipes roumaines de football.
Effets de la manifestation antigouvernementale de Bucarest
Les deux semaines écoulées depuis la manifestation antigouvernementale de la diaspora de Bucarest, le 10 août, n'ont pas apporté des clarifications sur les incidents violents enregistrés ce soir-là. Les procureurs militaires ont reçu des centaines de plaintes déposées par des personnes ayant subi les effets de l'intervention des gendarmes et l'identification des auteurs des actes violents n'est pas encore finie. Ce jeudi, le colonel Cătălin Paraschiv, commandant de la Brigade spéciale d'intervention de la gendarmerie et coordinateur de l'intervention en force de ses hommes lors de la manif, a été entendu au Parquet général. Antérieurement, dans une déclaration à la presse, la ministre de l'Intérieur, Carmen Dan, avait d'abord adressé des excuses à tous les civils et les militaires, victimes des incidents violents du 10 août. Elle avait ensuite présenté la succession des événements et une synthèse de ce qu'elle a appelé « les fausses informations et les mensonges » diffusés en ligne et dans les médias.
Mardi, lors de son audition au parlement, Mme Carmen Dan a affirmé qu'en tant que ministre, elle n'avait pas eu d'attributions opérationnelles durant la manifestation. Elle a aussi précisé que le rapport remis par les structures compétentes, qui lui sont subordonnées, serait mis à la disposition de la Chambre des députés au moment où la procédure parlementaire serait bouclée. L'opposition de droite, selon laquelle la ministre de l'Intérieur devrait démissionner, s'est déclarée mécontente du fait que le rapport en question soit confidentiel, mais aussi de l'absence de la préfète de Bucarest à l'audition parlementaire. De ce fait, personne n'a été en mesure d'expliquer la motivation à l'origine de la décision de faire intervenir les gendarmes de la manière dont ils l'ont fait. Selon l'opposition, la ministre Carmen Dan essaie de passer sous silence la responsabilité de la gendarmerie pour l'utilisation des gaz irritants et les actes de brutalité contre les manifestants pacifiques. Le Parti social-démocrate, principale composante de la coalition gouvernementale, dénonce, en revanche, une tentative supposée de renverser par la force le gouvernement légitime du pays.
Réactions après la manif de la diaspora
Dans une première réaction, deux semaines après les événements, la première ministre Viorica Dăncilă, a accusé l'opposition d'avoir tenté de prendre le pouvoir par des moyens non démocratiques, après son échec électoral. Mme Dăncilă affirme avoir remarqué un assaut continu contre des institutions de l'Etat, la gendarmerie en étant la première cible, et a demandé aux ministres et aux chefs des institutions qu'elle coordonne d'éviter « cette spirale du conflit ».
Le leader du Parti national libéral, principal parti d'opposition, Ludovic Orban, lui a répliqué en lui reprochant de ne pas assumer la responsabilité pour les actions en force des gendarmes et pour leurs effets sur les protestataires. « Il n'existe pas de spirale du conflit nourrie par l'opposition, par le biais du PNL ou du président Klaus Iohannis ; il n'y a que la spirale des mensonges et des abus dans lesquels s'enlisent le leader du PSD, Liviu Dragnea, la première ministre, Viorica Dăncilă, la ministre de l'intérieur, Carmen Dan et tous ceux qui ont donné l'ordre de réprimer les protestations et de blesser les participants à la manif antigouvernementale », a affirmé Ludovic Orban dans un communiqué.
Les événements du 10 août sont une occasion, pour les décideurs de Roumanie, de réfléchir et d'identifier les modalités de faire évoluer les structures spécialisées, depuis l'organisation, les droits et la formation des personnels, jusqu'aux leviers de contrôle et les moyens utilisés, considère le général français Bertrand Cavallier, expert de la mise en œuvre et du rétablissement de l'ordre public qui connaît bien le système d'ordre public de Roumanie. Ancien officier de la Gendarmerie nationale de France, le général Cavallier s'est entretenu avec les membres de la Commission « Défense, ordre public et sécurité nationale » de la Chambre des députés de Bucarest.
La peste porcine se répand en Roumanie
Un quart des départements de la Roumanie sont touchés par l'épidémie de peste porcine africaine. Les plus de 700 foyers du virus ont été identifiés par les autorités dans le sud-est et le nord-ouest, notamment dans des élevages individuels. Plus de 120 mille cochons ont été confisqués et tués. La Fédération nationale des fermiers Pro Agro demande au gouvernement d'analyser au sein d'un Conseil suprême de défense de la Roumanie la situation générée par la propagation du virus de la peste porcine qui affecte gravement la production de viande en Roumanie. Selon les représentants de la Fédération, dans les départements touchés, un état d'urgence devrait être institué, parce que les entreprises ayant investi dans l'élevage des cochons sont au bord de la faillite. Les pouvoirs publics poursuivent leurs actions visant à prévenir la propagation de la maladie, dont la permission de chasser les sangliers et les chacals du delta du Danube, porteurs du virus.
Résultats décevants des équipes roumaines de football
Jeudi, dans la phase des matchs-aller des play-offs de la Ligue Europa au football, le champion de Roumanie, CFR Cluj, et le vice-champion, FCSB, ont été par leurs adversaires respectifs. Le CFR est l'auteur d'une contre-performance historique, étant la première équipe roumaine à être battue par le Luxembourgeois Dudelange, score final 2 à 0. Les bucarestois de FCSB se sont inclinés, 3 à 1, devant les Autrichiens de Rapid Vienne. Les matchs retour auront lieu le 30 août. Si aucune de ses deux équipes ne réussit à se qualifier, la Roumanie n'aura pas de représentantes dans les compétitions continentales de football. (Trad. Ileana Taroi; Ligia Mihaiescu)
Liens utiles
Copyright © . All rights reserved