Un important dossier de corruption met sur le devant de la scène des noms retentissants du monde politique roumain.
Tête d'affiche de l'actualité roumaine pendant des années, la lutte contre la grande corruption est passée au second plan ces derniers temps. Perçue come fer de lance de cette lutte, l'ancienne cheffe de la DNA, Laura Codruţa Kovesi, avait été révoquée de ses fonctions par le président Klaus Iohannis, sous la pression de l'ancien pouvoir de gauche. Actuellement, Mme Kovesi est la cheffe du nouvellement créé Parquet antifraude européen.
Par ailleurs, le Conseil suprême de défense, dirigé par le même président Klaus Iohannis, a rédigé la dernière variante de la stratégie nationale de sécurité, en excluant la corruption de la catégorie des menaces contre l'Etat.
Néanmoins, de temps en temps, des dossiers retentissants touchent à leur fin et les tribunaux condamnent des personnalités marquantes de la politique roumaine, des médias ou du milieu roumain des affaires.
Ce jeudi ce fut le tour de l'affaire de la rétrocession illégale de l'ancienne ferme royale de Baneasa et de la forêt de Snagov, les deux près de la capitale, Bucarest. Le préjudice en a été estimé à plus de 140 millions d'euros. Une condamnation définitive à 7 ans de prison ferme concerne désormais l'homme d'affaires Remus Truica, ancien chef de cabinet influent de l'ex-premier ministre social-démocrate Adrian Nastase. S'y ajoute, le prince Paul de Roumanie, petit-fils de l'ancien roi Carol II de Roumanie, qui a écopé d'une peine de 3 ans et 4 mois de prison ferme. De même, un journaliste controversé, Dan Andronic de son nom, a reçu une peine de 3 ans avec sursis et 60 jours de travail au service de la communauté. S'y ajoutent l'ancien maire de la commune de Snagov (Apostol Muşat, 4 ans de prison ferme) et l'ancien préfet du département d'Ilfov, Nicolae Jecu, les deux responsables de la zone où se trouvent la ferme et la forêt.
La vedette de cette « équipe », Remus Truica, avait été déféré à la justice par la DNA pour constitution de groupe criminel organisé, trafic d'influence, blanchiment d'argent, complicité d'abus de fonction et corruption active. A son tour, le prince Paul est accusé, de trafic d'influence et de blanchiment d'argent. Selon les magistrats, il s'agit d'infractions commises entre 2006 et 2013, dans le but d'obtenir des biens d'une valeur considérable, revendiqués sans droit par le prince Paul. Les juges ont également décidé de la confiscation de plusieurs terrains détenus par Remus Truica à Snagov, alors que le prince se verra, lui, confisquer plus de 5 millions d'euros. Qui plus est, les inculpés doivent payer en solidaire à la régie de forêts Romsilva plus d'un million d'euros de dommages et intérêts. Enfin, la Haute Cour de cassation et de justice a disposé que le terrain de quelque 170.000 m carrés soit restitué à l'Etat. (Trad. Valentina Beleavschi)
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