Avec 260 voix pour, le cabinet de coalition du premier ministre libéral Florin Cîtu a été investi mercredi dans la soirée.
La Roumanie a un nouveau gouvernement, aux pleins pouvoirs, résultant des élections du 6 décembre et soutenu par une coalition de centre-droit formée par le Parti national libéral, l'Alliance Union Sauvez la Roumanie-PLUS et l'Union démocrate magyare de Roumanie. Mercredi, la nouvelle majorité constituée à l'issue de négociations dures, qui ont impliqué l'harmonisation des programmes de gouvernance et le partage des fonctions ministérielles et parlementaires, a fait un tour de force et réussi à valider les 18 ministres et à investir le nouvel exécutif en un seul jour.
C'est l'expert en finances Florin Cîtu qui est premier ministre, celui qui, en tant que titulaire du portefeuille des Finances de l'ancien cabinet libéral minoritaire, a réussi à éviter le collapsus budgétaire auquel s'attendaient de nombreux commentateurs, lorsqu'ils prévoyaient les suites de la crise économique générée par la pandémie.
Les critiques accusent Florin Cîtu d'avoir excessivement endetté la Roumanie. Pour le nouveau premier ministre, les objectifs à court terme du nouveau gouvernement sont tout à fait clairs, tout comme le modèle de développement du pays que la coalition gouvernementale propose. « Tant moi-même que mon équipe nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre les deux objectifs déjà énoncés et sur lesquels tous les partis politiques concordent : dépasser au plus vite et dans de bonnes conditions la crise sanitaire et remettre l'économie sur les rails. La crise du Covid-19 a souligné le besoin d'appliquer un nouveau modèle de gouvernance publique et de développement économique et social. Dans ce contexte, la coalition de centre-droit propose un programme de gouvernance qui combine les mesures de sortie de crise aux politiques de développement à long terme pour construire une Roumanie normale à laquelle tout Roumain aspire. Le nouveau modèle de développement économique et social a au premier plan les investissements en tant que moteur du développement économique, censé générer la croissance économique la plus importante de l'Union européenne durant l'intervalle 2021-2024 », a déclaré Florin Cîtu.
Le principal acteur de l'opposition parlementaire sera le PSD, celui qui a d'ailleurs remporté le scrutin législatif, mais qui se trouve dans l'impossibilité de constituer une majorité vu qu'il est carrément politiquement isolé. Les sociaux-démocrates ont fortement critiqué le programme de gouvernance. Leur patron, Marcel Ciolacu, a annoncé que le PSD ferait une opposition totale - un avertissement qui vise directement son homologue libéral, Ludovic Orban.
« Le PSD ne votera jamais un tel gouvernement. Les Roumains ont désormais un seul et unique allié au sein du Parlement roumain - le PSD ! Nous allons défendre leurs droits, nous allons vous combattre dans les commissions spécialisées du Législatif, dans le plénum, partout. Monsieur Orban, souvenez-vous de ce que je vous dis aujourd'hui, ici, devant le Parlement de la Roumanie : vous avez espéré vous sauver, mais c'est à peine maintenant que commence le pire cauchemar que vous ayez jamais eu ! », a menacé Marcel Ciolacu.
Entre temps, le chef de l'État, Klaus Iohannis, a averti les nouveaux ministres que le public attendait désormais que les réformes promises soient réalisées, notamment dans le domaine des grands systèmes publics, afin de restructurer l'État et de réduire la bureaucratie. Une année après le début de son second quinquennat, le président roumain dispose pour la première fois de l'opportunité d'avoir un partenariat avec un gouvernement soutenu par une majorité stable, constituée autour du PNL, parti dont le chef de l'État est d'ailleurs issu.
Liens utiles
Copyright © . All rights reserved