En Roumanie, la plupart des personnes qui ont perdu l'emploi du fait de la pandémie sont âgées de 45 à 54 ans, proviennent du milieu rural et ont une éducation précaire.
La plupart des personnes qui ont perdu l'emploi du fait de la pandémie sont âgées de 45 à 54 ans, proviennent du milieu rural et ont une éducation précaire. C'est ce que révèle une enquête IPSOS réalisée du 11 au 17 mai 2020. Selon cette étude, 19% des répondants ont perdu leur emploi, 16% ont été placés au chômage partiel, 14% ne travaillaient pas avant la pandémie et continuent d'être désoeuvrés. Enfin, 27% des sondés affirment que l'épidémie de Covid-19 n'a amené aucun changement dans leur travail.
Dans bien des domaines, le télétravail a été de mise. La grande majorité des télétravailleurs habitent la capitale, Bucarest et ont fait des études supérieures. Parmi eux, les femmes sont majoritaires, tout comme les jeunes de 18 à 34 ans et les diplômés. 22% des questionnés ont continué de se rendre au travail. Les domaines les plus stables son les technologies de l'information, les ressources humaines et le marketing.
Dragoș Gheban, cogérant de la plateforme de recrutement hipo.ro, nous a livré une radiographie du marché roumain de l'emploi. Les salariés des secteurs tels que la comptabilité et les finances, les transports, le tourisme, les centres d'appel cherchent activement de nouveaux jobs, même hors du champ de leur formation initiale.
Dragoș Gheban : "L'analyse que nous avons faite sur le portail des carrières hipo.ro met en évidence les domaines les plus riches en offres d'embauche, en ce moment. Il s'agit, tout d'abord, des technologies de l'information, logiciels et équipements de télécommunications confondus. Vient ensuite le domaine financier-bancaire et des assurances. En troisième position se situent les relations avec les clients, les services de support y compris. La liste continue avec les ventes, qui ont beaucop progressé dernièrement, suivies par l'ingénierie, la production, les acquisitions, la logistique et les ressources humaines. Nous estimons qu'avec la reprise d'activité dans le secteur de l'hôtellerie, de la restauration et des cafés, HoReCa, le nombre d'opportunités va accroître. Bien des gens ont perdu leurs emplois et puis les entreprises activant dans ce domaine auront besoin de personnel pour faire face à une saison estivale qui s'annonce assez chargée. Les ventes iront croissant elles aussi parce que la production reprendra, petit à petit. A notre avis, ces deux derniers domaines vont connaître une croissance réelle. "
Dragoș Gheban nous a également parlé de la foire virtuelle de l'emploi récemment lancée, à l'intention des jeunes, par la plateforme de recrutement hipo.ro : "Nous avons de bonnes nouvelles pour les jeunes aussi. Nous venons de lancer une foire virtuelle de l'emploi, qui concentre plusieurs centaines d'opportunités s'adressant à cette catégorie de candidats. Nous conseillons aux jeunes de consacrer plus de temps au processus de recrutement et de postuler pour plusieurs programmes pour être sûrs de ne pas rater cet été et de gagner ainsi du temps pour leur carrière professionnelle".
D'un point de vue émotionnel, après la panique initiale, c'est l'inquiétude qui s'est installée surtout chez les femmes. 40% des répondants se sont dits optimistes, tandis que 38% ont déclaré que la pandémie a pesé lourd sur leur moral et qu'elle leur a induit le stress. Plus informés et pragmatiques, les hommes supportent mieux le stress émotionnel. Par contre, les femmes s'avèrent plus inquiétées et réservées quand il s'agit d'un plan d'adaptation. Ceux qui travaillent dans la production sont plus terre à terre et plus optimistes, alors que les travailleurs du secteur tertiaire sont plus tendus, inquiets. D'autre part, ces derniers ont le sentiment de se trouver dans une situation privilégiée par rapport à ceux qui travaillent dans d'autres domaines.
48% des personnes ayant travaillé à distance durant le confinement, affirment vouloir bien même souhaiter très fort retourner sur leur lieu de travail. 18% des sondés déclarent le souhaiter peu ou très peu. Les moins enclins à retourner au travail sont les jeunes de 25 à 45 ans, les diplômés et les employés habitant la capitale. 49% des Roumains qui ont travaillé à domicile pendant le confinement avouent s'être sentis inconfortablement, voire même très inconfortablement, lorsqu'il a fallu regagner le lieu habituel de travail. Un autre aspect extrêmement important est celui du niveau des salaires sur le marché de l'emploi. Idée partagée par 39% des sondés, alors que 38 % des répondants trouvent que les cours de perfectionnement professionnel sont fort importants.
Les mesures concrètes prises par le gouvernement roumain ont aidé le marché de l'emploi. La ministre du travail Violeta Alexandru, a annoncé le maintien des mesures de soutien aux catégories professionnelles les plus durement touchées par la crise sanitaire. Il s'agit des travailleurs de l'hôtellerie et de la restauration, du tourisme et du domaine artistique.
Violeta Alexandru : "En premier lieu, à l'initiative du ministère du Travail et de Protection sociale, le gouvernement a été d'accord avec la prolongation des mesures de soutien à certaines catégories de personnes. Ces mesures, adoptées durant le confinement, visent l'octroi de l'allocation familiale, le stimulant d'insertion accordé aux parents qui acceptent d'écourter leur congé parental légal, le stimulant pour les personnes se trouvant en congé d'accommodation en vue de l'adoption d'un enfant. Les bénéficiaires de cette prolongation sont ceux qui travaillent dans des secteurs où les restrictions n'ont toujours pas été levées. C'est le cas des restaurants ou du domaine artistique, par exemple. Les personnes dont le congé pour garde d'enfant arrivait à échéance continueront donc de toucher les indemnisations mentionnées tant que les restrictions frapperont leurs emplois ». (Trad. Mariana Tudose)
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