L’invité de cette édition de notre rubrique est le metteur en scène Mihnea Chelaru, innovateur réputé de l’art des sons.
Trois productions du Théâtre national radiophonique - Radio Roumanie sont nommées au prix du meilleur spectacle de théâtre radiophonique, accordé par l'Union théâtrale de Roumanie UNITER : Un secol de teatru românesc la- Revanşa memoriei interzise/Un siècle de théâtre roumain à Chişinău - la revanche de la mémoire interdite, sur un scénario de Mariana Onceanu, Radio Noir. Povestiri polițiste (Sezonul 1)/Récits policiers (Première saison), une dramatisation radiophonique de Mihnea Chelaru, et Cazul Tudor Vladimirescu/ Le cas Tudor Vladimirescu, sur un scénario de Gavriil Pinte. L'invité de cette édition de notre rubrique est le metteur en scène Mihnea Chelaru, innovateur réputé de l'art des sons, ses créations ayant reçu de nombreuses récompenses à des festivals internationaux prestigieux, tels que le New York Festivals World's Best Radio Programs ou le concours « 60 Sec Radio » de Montréal.
Dans l'entretien d'aujourd'hui, Mihnea Chelaru parle de sa passion pour le théâtre radio et de l'adaptation radiophonique de cinq récits inclus dans l'anthologie Noir de București/ Noir de Bucarest, sortie aux Éditions Tritonic. Les cinq épisodes, réalisés en 2021, ont été diffusés simultanément sur la station de radio nationale « România Actualități/Roumanie Actualités » et sur la plate-forme eteatru.ro, dans la section podcast. Mihnea Chelaru est l'auteur de l'adaptation du texte, de la mise-en-scène et du design ou de la conception sonore de ces productions, inspirées par les textes des écrivains Bogdan Hrib, Tony Mott, Dan Radoiu, Daniel Timariu, Ștefan Decebal Guță. « Tout d'abord, je suis fan de ce genre littéraire, le roman noir, et quand j'en ai découvert du roumain et de très bonne qualité, j'ai tout de suite voulu réaliser cette série radio. J'en ai donc parlé à Attila Vizauer, le rédacteur en chef de la rédaction « Théâtre national radiophonique », ainsi qu'à l'écrivain et éditeur Bogdan Hrib. Les deux ont aimé mon idée, disons, et c'est comme ça que cette série est née. J'ai choisi le titre « Povestiri polițiste. Sezonul 1/Récits policiers. Première saison » justement parce que j'espère pouvoir continuer ce projet avec une deuxième et une troisième saison. Le lancement enligne a fait doubler le trafic sur la page eteatru.ro, ce qui montre, à mon avis, l'intérêt du public pour les histoires policières. Et je peux même dire que ça nous a apporté un public nouveau, car beaucoup de gens ont redécouvert le théâtre radiophonique durant la pandémie. » , a-t-il dit.
Mihnea Chelaru a le mérite d'avoir introduit l'enregistrement mobile ou en direct (« on location ») dans son domaine d'activité en Roumanie. Cela se passait en 2008, lorsqu'il a enregistré le spectacle « Le barbier de Séville », mis en scène par Toma Enache. D'autres spectacles sont venus s'ajouter (« Argentina », mis en scène par Ilinca Stihi, « Metamorfoza », mis en scène par Ion Andrei Puican, « Over the Rainbow », mis en scène par Mihnea Chelaru et Ion Andrei Puican, « Sărmanul meu tată », mis en scène par Attila Vizauer), bénéficiant de la même technique d'enregistrement, ce qui leur a valu des prix à des festivals internationaux spécialisés. « La jeune génération est habituée à une circulation rapide de l'information, grâce notamment au développement des médias enligne. J'ai remarqué, y compris aux festivals internationaux auxquels j'ai participé, que les productions les plus appréciées duraient 40 minutes maximum. Si elles sont plus longues, même les gens de la profession ont du mal à rester concentrés, quelle que soit la qualité de la production. Quant à moi, comme j'ai une formation en réalisation cinématographique, j'ai essayé de pousser le son de théâtre radiophonique vers le son de cinéma, tout en gardant les éléments profitables du premier. Vous savez, mon père a travaillé lui-aussi à Radio Roumanie, il a fait de l'illustration musicale dans la même rédaction du Théâtre national radiophonique, donc moi j'ai été élevé à ce genre de spectacles. Et je n'aimais pas du tout entendre en même temps une voix, qui semblait être enregistrée dans un espace intérieur, et le gazouillement d'oiseaux pris à l'extérieur ; je n'arrivais pas à saisir le lien entre ces éléments. C'est ce qui m'a fait vouloir placer l'acteur dans l'environnement réel, de façon à ce que le tableau soit parfait et crée l'impression que tout est enregistré dans un même endroit. », a-t-il souligné.
La pandémie a, parait-il, fait redécouvrir le théâtre radiophonique au grand public. Mihnea Chelaru confirme le regain d'intérêt pour ce genre d'art. « J'ai remarqué cette tendance dans de nombreux pays. Par exemple, en Russie, en Norvège ou au Canada, les radios publiques avaient fermé leurs sections de théâtre radio. Or, avec le retour de l'intérêt du public pour ce type de productions, certaines sections ont repris le travail et produisent à nouveau des spectacles. Même chose en Amérique, où le genre avait disparu il y a une dizaine d'années ; ces derniers temps, le théâtre radio reprend des couleurs grâce à de nombreux producteurs privés qui s'y sont lancés, en plus des stations nationales. Cette année, Radio Roumanie organisera une nouvelle édition du Festival international de théâtre radiophonique Grand Prix Nova, qui existe depuis près de dix ans. Vous y rencontrerez des gens passionnés, qui aiment le théâtre radiophonique. », a souligné le metteur en scène et illustrateur sonore Mihnea Chelaru, de Radio Roumanie. (Trad. Ileana Ţăroi)
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