Les commissaires de la garde de l’environnement de Roumanie ont formulé pour la première fois une plainte pénale contre une société commerciale accusée d’avoir enterré des déchets
La Roumanie est dépassée du point de vue logistique par les importations illégales de déchets, alors que des centaines de conteneurs entrent quotidiennement en Roumanie, avertit la Garde nationale de l'environnement. L'année dernière, l'institution a réussi à opérer seulement 3 000 contrôles aux postes frontières et n'a démarré que 41 dossiers pénaux. Entre temps, de grandes quantités de déchets importés arrivent constamment dans les décharges de la Roumanie, où la taxe de dépôt est de beaucoup inférieure à celle pratiquée en Europe de l'Ouest.
Une solution possible serait d'augmenter ces taxes à un niveau comparable à celui des pays de l'Occident, mais aussi de renforcer les contrôles et de sanctionner les coupables, affirment les commissaires de la Garde de l'environnement. Rien qu'au cours des quatre premiers mois de cette année, les autorités ont vérifié plus d'un millier de transports de déchets. Une partie de ces conteneurs ont été immobilisés dès leur entrée en Roumanie, alors que dans le cas d'autres, les autorités ont formulé des saisines pénales et appliqué des amendes. Les problèmes les plus fréquents enregistrés dans le transfert de déchets sont liés aux erreurs commises dans les documents qui accompagnent les déchets ou bien à la différence entre ce qui est écrit dans les documents et la cargaison qu'ils accompagnaient.
C'est dans ce contexte qu'une plainte pénale a été formulée pour la première fois pour l'infraction d'enterrement des déchets. Le ministère de l'environnement a annoncé qu'après un contrôle fait début mai dans un centre de triage des déchets dans le 3e arrondissement de la capitale - centre géré justement par une société de la mairie d'arrondissement - les commissaires de la Garde d'environnement ont découvert sur un terrain de 4 000 mètres carrés, des indices clairs du fait que les déchets de construction avaient été enterrés. Il s'agit, entre autres, de déchets de plastique, de carrelage et de produits en bois. Le fonctionnement de la décharge sans avis environnemental a été sanctionné par une amende de quelque 6 000 euros.
Rappelons-le, le Parlement de Bucarest a voté une loi qui vise à arrêter tant l'incinération illégale des déchets, que leur enterrement. L'acte législatif, qui sera promulgué par le chef de l'Etat, introduit des mesures particulièrement sévères qui visent tant les entreprises que la population, instituant des peines de prison ferme allant de 3 à 5 ans, soit les plus dures que la Roumanie ait jamais appliquées dans ce domaine. Les initiateurs du projet rappellent le fait que l'arrêt ou du moins la réduction du phénomène de l'incinération illégale des déchets est un objectif particulièrement important pour la santé des citoyens.
D'ailleurs, une étude européenne a dévoilé une réalité extrêmement dangereuse : une fois brulé, le plastique contenu dans l'électroménager est 4 000 fois plus toxique que la fumée produite part le feu de bois. Malheureusement, en Roumanie, la pratique de l'incinération de différents objets pour en extraire le métal en vue de la commercialisation, est assez répandue à travers le pays. Son impact sur l'environnement et la santé publique est extrêmement inquiétant, rappellent les signataires de la loi. Depuis 2019 et jusqu'à présent, plus de 870 tonnes de déchets ont été brûlées en Roumanie, des matériaux composites pour la plupart. A noter aussi qu'à travers la Roumanie plus de 29 000 personnes meurent prématurément chaque année pour des raisons associées à la pollution. (trad. Alex Diaconescu)
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