L’association "Timişoara 2021, Capitale européenne de la culture" a démarré l’année par l’évaluation d’un appel à projets lancé en décembre 2018
« 2021 n'est pour moi que le début d'une transformation », déclare Simona Neumann, directrice exécutive de l'association Timişoara 2021, Capitale européenne de la culture. Une transformation qui demande des années de préparation bien réfléchie, une équipe soudée. Elle exige aussi du dialogue, le support des principaux financeurs et beaucoup de patience.
L'association a démarré l'année par l'évaluation d'un appel à projets lancé en décembre 2018. Intitulé Searchlight, le projet est une initiative culturelle d'implication participative du public. Simona Neumann explique :« A travers l'appel à projets Searchlight, nous avons souhaité impliquer le public, les associations et les institutions de culture qui n'étaient pas encore engagés dans la programmation de Timişoara 2021. Notre désir était d'ouvrir les opportunités de participation au programme culturel de la capitale et de promouvoir de nouvelles idées par rapport à celles déjà incluses dans le dossier de candidature. Nous cherchions des projets novateurs et durables, qui pouvaient aussi continuer après 2021. Et, bien évidemment, il fallait une dimension européenne à ces projets pour pouvoir les inclure dans un programme comme celui d'une capitale européenne de la culture. Nous avons reçu 72 candidatures pour les trois thématiques globales : Lieux, Gens, Connexions. Les trois jurys ont choisi 23 projets qui répondaient à tous les critères de sélection avec des budgets réalistes, basés sur du cofinancement. »
Il suffit de regarder la liste des 23 propositions qui ont remporté l'appel à projets pour observer une concentration d'idées inédites pour les trois thématiques. La plupart des opérateurs sont très habiles à jouer avec les lettres et les concepts et les résultats sont des plus surprenants. Il faut retenir que l'association « Timişoara 2021, Capitale européenne de la culture » ne finance pas les projets. Elle a uniquement un rôle d'« aimant » : attirer les personnes et les idées qui seront intégrées dans un projet cohérent en 2021. C'est Simona Neumann qui nous détaille le parcours des projets ayant passé cette sélection :« Nous allons faire une analyse avec le comité de l'association dont font partie, évidemment, les trois financeurs publics - la Mairie de la ville de Timişoara, le Conseil départemental de Timiş et le représentant du ministère de la Culture ainsi que les représentants du secteur privé. Nous analyserons les sources de financement de cette année et en fonction des résultats nous allons décider s'il est possible de lancer un deuxième appel à projets. Ceci est très important pour un programme de l'envergure de Timişoara 2021 - car il n'a pas seulement une couverture locale et nationale, mais aussi européenne. Le fait d'avoir reçu, deux années d'affilé, seulement 30% des budgets alloués à ce programme, nous a empêché d'embaucher plus de collègues dans l'équipe exécutive de la Capitale. Ces personnes auraient dû mettre en place, parmi d'autres, une relation plus soutenue avec la presse classique, mainstream, mais aussi avec les influenceurs virtuels. »
La relation avec la presse s'est transformée de manière harmonieuse estime Simona Neumann. Si au début il existait pas mal de suspicions et il y avait aussi des voix pour affirmer que Timişoara n'avait aucune chance de remporter le titre de Capitale européenne de la culture, l'attitude des journalistes, surtout des journalistes locaux, a considérablement changé depuis. Les journalistes de la presse classique, ainsi que ceux du milieu virtuel ont parfaitement compris le fonctionnement du programme. Encore plus, ils ont décidé de prendre position contre les voix critiques qui « avaient dépassé les limites de la civilité », selon Simona Neumann, pour défendre, avec des arguments valides, toute la programmation de Timişoara 2021. « Au-delà d'être de simples canaux de communication, dans le meilleur sens de cette expression, les journalistes deviennent même des ambassadeurs de Timişoara 2021. » D'ailleurs, les membres de l'Association Timişoara 2021 avaient été avertis que cette situation est habituelle pour les villes désignées à être Capitales européennes de la culture. Des accusations et des controverses apparaissent souvent. Simona Neumann :« Les attentes sont élevées et il y a des personnes qui n'ont pas le temps ou le désir de comprendre que ce type de programme est très bien surveillé depuis Bruxelles. Il existe des étapes que l'on ne peut pas brûler. Il y a des voix qui veulent tout ici et maintenant. Métaphoriquement parlant, les gens veulent déjà voir des feux d'artifices et des ballons. »
Si 2021 n'est qu'un début, alors il y en aura des ballons, plus colorés les uns que les autres, qui monteront dans le ciel de Timişoara. Et ceux qui éclateront en 2021, pour toutes sortes de raisons, généreront d'autres dans les années à venir. Capitale européenne de la culture n'est pas qu'un titre, mais une grande opportunité de changement offerte aux communautés. (Trad. Elena Diaconu)
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