Le chef de l’Etat a annoncé les grandes lignes du référendum sur la Justice.
La Commission européenne, le Législatif communautaire, des pays partenaires et alliés, dont les Etats-Unis, ont demandé, cette semaine, au pouvoir de gauche à Bucarest de remettre sur les rails la réforme de la Justice, afin d’éviter la collision avec l’Etat de droit. Entre temps, le président roumain, Klaus Iohannis, a annoncé les thèmes qu’il allait soumettre au référendum sur la Justice, prévu le du 26 mai. Il s’agit d’interdire l’amnistie et la grâce dans le cas des infractions de corruption et de ne plus permettre au gouvernement d’adopter des décrets d’urgence en matière pénale, corroborée avec le droit d’autres autorités de saisir directement la Cour constitutionnelle au sujet de ces décrets. Le chef de l’Etat a demandé à la coalition au pouvoir, formée par le Parti social-démocrate et par l’Alliance des libéraux et des démocrates, de ne plus adopter de décrets d’urgence dans le domaine de la Justice et de la politique pénale d’ici la tenue de cette consultation populaire, car, à son avis, tout acte émis par l’Exécutif serait illégitime et contraire à l’esprit de la Constitution.
C’est aux citoyens de s’exprimer sur l’amnistie et la grâce appliquée aux infractions de corruption et sur la question des décrets d’urgence adoptés par l’Exécutif dans des domaines sensibles tels la législation pénale ou l’organisation du système judiciaire, a-t-il souligné. Klaus Iohannis: „La tolérance zéro à l’égard de la corruption, par l’interdiction de l’amnistie et de la grâce appliquée aux infractions de ce type, représente la voie correcte permettant de poursuivre la lutte contre la corruption. Les décrets d’urgence produisent des effets immédiats, ils ont même un caractère rétroactif en matière pénale et ne peuvent être attaqués directement devant la Cour constitutionnelle que par le Défenseur des droits. Il est temps que les citoyens décident de la nécessité que d’autres autorités aussi aient le droit de saisir la Cour constitutionnelle afin de stopper les effets des décrets non constitutionnels .”
Le Parti national libéral, principale formation politique d’opposition, qui soutient la tentative du président Klaus Iohannis de se faire reconduire à la tête du pays, juge bénéfique la démarche de celui-ci d’organiser un référendum sur la Justice. Le chef de file des libéraux, Ludovic Orban, s’est dit convaincu que la majorité des Roumains seraient favorables à son parti et au président Iohannis.
Cible permanente des critiques du président, le Parti social - démocrate a déclaré, dans un communiqué, ne pas s’opposer au référendum et attendre la formulation exacte des questions. Les sociaux-démocrates précisent pourtant qu’ils n’acceptent pas que la Roumanie soit pointée du doigt pour de faux problèmes dans le domaine de la Justice.
En ce qui le concerne, Călin Popescu-Tăriceanu, chef de l’Alliance des libéraux et des démocrates, membre de la coalition gouvernementale, donne des connotations électorales à la consultation populaire convoquée par le président au même jour que les élections européennes. Selon lui, ce qui préoccupe le plus le président Klaus Iohannis ce n’est pas la Justice, mais un nouveau mandat à la tête du pays. Pour Klaus Iohannis, affirme Călin Popescu-Tăriceanu, le référendum n’est qu’un tremplin vers le jeu politique, lui servant de faire un faux départ pour la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle.
Enfin, le président de l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, Kelemen Hunor, a affirmé qu’il s’attendait aux thèmes du référendum proposés par Iohannis et s’est dit favorable à l’élimination des décrets d’urgence.
Liens utiles
Copyright © . All rights reserved