Deux hôpitaux de Roumanie ont temporairement une direction militaire, en raison des erreurs de management de leurs chefs civils dans le contexte de la pandémie de coronavirus.
Récemment, l'hôpital départemental des urgences de Deva (ouest) est devenu un foyer de coronavirus. La crise sanitaire ayant été mal gérée par sa direction, les autorités de Bucarest ont décidé de nommer un médecin militaire à la tête de l'institution, pour s'assurer que tout fonctionnera dans les meilleures conditions. En fait, l'ancienne direction de l'hôpital de Deva avait démissionné pour ne pas avoir pu faire face à la situation engendrée par les infections au coronavirus, a constaté le ministre de la Santé, Nelu Tataru, après une visite sur place. Il a précisé que la situation du personnel médical et auxiliaire serait examinée et qu'il fallait aussi décider de la manière de retour au travail pour les employés de l'hôpital se trouvant en confinement.
Nelu Tataru : « En ce moment, à l'hôpital de Deva, il n'y a pas de circuits. Et s'il y en a, ils ne sont pas respectés. Il faut voir quelle est la situation du personnel en confinement, une décision que chacun a prise à son gré, car il n'y a pas eu d'enquête épidémiologique menée par la Direction de santé publique. Nous allons tester l'ensemble du personnel médical. Les personnes valides reprendront l'activité médicale, dans la mesure où elles l'accepteront, mais dans un régime de semi-institutionnalisation. Ceux qui travailleront à cet hôpital passeront la nuit dans des hôtels et reviendront au travail le matin. Le matériel sanitaire, les équipements et les médicaments ne font pas défaut. L'hôpital aura une direction militaire uniquement tant cela s'avère nécessaire. »
Le ministre de la Santé estime que d'ici 3-4 semaines, il sera possible de revenir à un management civil à Deva.
Cette situation n'est pas singulière en Roumanie. En fait, c'est le second cas, après celui de Suceava (nord-est), dont l'hôpital départemental a été temporairement militarisé la semaine dernière. Là encore, les cas d'infection au nouveau coronavirus parmi les médecins et les patients s'étaient multipliés de manière alarmante, tout comme le nombre des décès causés par le COVID-19.
« Les enquêtes épidémiologiques en déroulement ont été interrompues et, à ce moment-là, il y a eu une la transmission communautaire et agressive du virus. Une fois que l'institution s'est procurée des équipements de protection et que le confinement a été imposé, ces foyers devraient diminuer », a expliqué le ministre de la Santé. Rappelons aussi que la ville de Suceava et 8 localités avoisinantes ont été placées en quarantaine fin mars, tant la situation y était grave.
Par ailleurs, l'hôpital militaire de Focşani (est) a repris son activité, après avoir été fermé fin mars, vu que des dizaines de personnes y avaient été testées positives au coronavirus. Quelques sections seulement y fonctionnent à présent, mais selon le résultat des tests, l'hôpital pourrait reprendre son activité normale vers la fin de la semaine en cours.
Selon la Direction médicale du ministère de la Défense nationale, les circuits fonctionnels élaborés par les épidémiologistes y ont été refaits, plusieurs désinfections à fond ont été effectuées ces derniers jours, si bien que l'hôpital de Focsani peut à nouveau recevoir des patients. (Trad. Valentina Beleavski)
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