Un tiers des Roumains n'a pas regardé le ciel une seule fois au cours de la semaine dernière, bien qu'ils se considèrent très proches de la nature.
Voilà le résultat d'une étude récente à la demande d'un fabricant de fenêtres. De même, l'Association internationale pour l'étude de la douleur a décrété 2021 Année mondiale contre les douleurs du dos.
Dans le monde, une majorité écrasante de personnes passe 5 000 heures par an le nez viré sur un écran, ce qui engendre des problèmes de dos de plus en plus graves. A ce sujet, un neurologue états-unien a donné une définition très intéressante pour décrire ceux qui passent beaucoup de temps les yeux rivés sur un écran et que l'on a baptisés « Head Downers Syndrome » (Le Syndrome des têtes baissées). Baisser la tête provoque des contractures et des douleurs musculaires, et ceux qui se plaignent d'éprouver de telles douleurs sont de plus en plus jeunes. Ainsi, nombre d'enfants et d'adolescents affluent dans les cabinets de kinésithérapeute, en espérant se débarrasser rapidement de cette douleur chronique. Cette douleur est imputable aux technologies, et a des conséquences nocives sur l'ensemble de notre corps.
Radu-Mihai Avram est kinésithérapeute au sein d'une clinique de rééducation neuro-psycho-motrice et nous parle des conséquences de notre posture inappropriée que nous sommes nombreux à avoir adopté sans en avoir conscience : « Il est vrai que nous passons aujourd'hui beaucoup de temps la tête baissée, et je parle ici surtout des jeunes et des enfants qui sont très friands de nouvelles technologies et de téléphones. Nous ne disposions pas de ces choses-là dans notre enfance. Ce sont elles qui génèrent des douleurs dans la colonne vertébrale. A force de passer autant de temps la tête baissée, sur notre téléphone par exemple, nous n'interagissons plus les uns avec les autres. Nous sommes préoccupés par le travail, par l'école, par toutes nos activités, et cela nous pousse à adopter, bien souvent, une mauvaise posture, asymétrique. Cela génère un déséquilibre de la colonne vertébrale ou à ce que nous appelons le système musculo-squelettique. »
Nous avons demandé au spécialiste Radu-Mihai Avram quels ont été les cas les plus graves qu'il ait vus : « Nous avons eu des cas très graves chez les enfants, les adolescents de 13 ou 18 ans, parfois encore plus jeunes. Mais les cas les plus graves sont souvent répertoriés chez les adultes. Par exemple le spondylolisthésis, un trouble des cervicales, des vertèbres, qui provoque la disparition de la lordose cervicale, c'est-à-dire la cambrure antérieure au niveau du cou. Dans les cas les plus graves, les vertèbres se déplacent, ou les noyaux des vertèbres se tassent, ce qui conduit à baisser davantage la tête vers l'avant. Les jeunes sont aussi confrontés à la discopathie lombaire. Certains enfants, très jeunes, souffrent de terribles douleurs. On parvient parfois à les atténuer grâce à un traitement médical approprié et à des séances régulières de kinésithérapie. »
Comment s'y prendre avec les enfants ? Voici quelques conseils d'un professionnel : « On les encourage dans un premier temps à être attentifs à leur posture. Dans la mesure du possible on les fait travailler sur leur téléphone. A chaque fois qu'ils prennent le téléphone ou d'autres dispositifs, nous les encourageons à se renseigner sur la bonne posture à adopter, qu'ils soient debout ou assis. Il faut éviter d'utiliser ces objets au lit ou assis dans un fauteuil, lorsque cela nous oblige à nous pencher ou à nous recroqueviller sur notre téléphone. En tant que parents, nous devons apprendre les bonnes postures et les leur transmettre. Je m'adresse ici aux parents, aux adultes : recherchez les angles à 90°. Entre le tronc et le fémur, entre le fémur et le tibia. La plante des pieds doit toujours former un angle de 90° avec l'avant du tibia. C'est comme cela que l'on maintient la bonne pression sur les articulations et les muscles. Nous pouvons aussi encourager les parents à pousser leurs enfants à se tenir sur leurs deux jambes. Cela permet de répartir équitablement le poids du corps et de garder le cou droit, le menton relevé et le cou le plus long possible. Cela permet d'étirer la colonne vertébrale, de maintenir les épaules légèrement en arrière, tout en maintenant une légère tension dans l'abdomen afin de ne pas pencher trop en arrière. Voilà ce que nous recommandons aux parents et aux enfants. »
Pour conclure, Radu-Mihai Avram nous parle de notre colonne vertébrale : « Si notre colonne vertébrale pouvait nous parler, voilà ce qu'elle nous dirait : ne cherche pas à résoudre tes problèmes rapidement. Pense à moi s'il te plaît, je suis là, et je ne suis pas indestructible. Je peux facilement me blesser. Il est si facile de se faire une lésion, mais beaucoup plus difficile de s'en débarrasser, cela peut prendre des années. C'est pourquoi il est important de bouger, de se muscler, d'adopter une bonne posture et une bonne hygiène de vie. Evite de porter des objets trop lourds, fais plusieurs allers-retours ou demande de l'aide, et n'oublie jamais que nous ne sommes pas en fer », a précisé le kinésithérapeute Radu-Mihai Avram au micro de RRI.
(Trad. : Charlotte Fromenteaud)
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