Le projet du budget de l’Etat 2021 et celui de la Sécurité sociale sont désormais sur la table du Parlement de Bucarest. Entre temps, les protestations syndicales se poursuivent.
Après d'intenses négociations pour l'allocation des fonds aux différents ministères de la coalition de centre-droit, au pouvoir, les projets des deux actes normatifs, d'après lesquels seront réglementées cette année les finances et l'économie de la Roumanie, arrivent devant le Parlement. Le vote au plénum du Législatif sur le budget d'État et sur le budget de la Sécurité sociale est prévu pour le début de la semaine prochaine, tout en étant précédé par un calendrier de débats très chargé aux commissions spécialisées du Parlement.
Composée du Parti national libéral (PNL), de l'alliance entre l'Union Sauvez la Roumanie (USR) et le parti PLUS, et de l'Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR), la coalition au pouvoir a décidé de ne pas présenter d'amendements aux documents en question et de voter les projets dans la forme déjà adoptée par l'Exécutif.
Le leader libéral, Ludovic Orban précise : « On peut y apporter des améliorations après les 6 premiers mois de mise en oeuvre, ou bien on a la possibilité de faire un collectif budgétaire. Mais, de mon point de vue, le budget est conçu de nature à faire démarrer les moteurs du développement économique : investissements, croissance de l'utilisation des fonds européens, aide pour le milieu privé à travers différents programmes. »
Dans l'opposition, le Parti social-démocrate (PSD) et l'Alliance pour l'Union des Roumains (AUR) ne cessent de critiquer le budget de cette année, le considérant comme un budget d'austérité. Les sociaux-démocrates y ont déjà déposé de nombreux amendements.
De l'avis de leur vice-présidente, Gabriela Firea, ces modifications s'alignent sur la réalité quotidienne des Roumains : « Tous nos collègues à travers le pays ont proposé des amendements. Ceux-ci ne sont pas une critique à l'adresse du gouvernement, mais représentent la réalité du pays. Nous avons même essayé de renoncer à certaines propositions qui n'étaient pas trop urgentes, justement pour donner la priorité à des mesures extrêmement nécessaires aux différentes communautés. »
Entre temps, les contraintes financières ont été mises au point au Parlement, par la loi des plafonnements, adoptée mercredi par la Chambre des députés en tant qu'assemblée décisionnelle, après validation au Sénat. Parmi elles : un déficit qui ne peut pas dépasser les 7,16% du PIB et des dépenses avec le personnel du secteur public qui doivent rester en-dessous des 9,8%. De son côté, l'opposition affirme que ces niveaux ne permettront pas au pays de se développer, alors que les représentants du pouvoir insistent sur le fait que c'est tout ce que la Roumanie peut se permettre dans une année de pandémie, où il faut mettre en avant les investissements et la relance de son économie.
En attendant le vote du Parlement, les syndicats poursuivent leurs protestations contre les mesures d'austérité budgétaire. Une centaine de syndicalistes de la Fédération Publisind, affiliée au Bloc national syndical, qui représente quelque 35 000 salariés de nombreux secteurs d'activité, ont protesté devant le siège de la Présidence de la République. Ils demandent l'élimination des iniquités salariales du secteur public, l'application des dispositions de la loi des salaires dans le secteur public, ainsi que la mise en place d'un salaire minimum en rapport avec l'évolution des prix à la consommation. Parallèlement, les cheminots ont continué à manifester devant le siège du ministère des Transports, demandant des investissements dans la modernisation de l'infrastructure ferroviaire et l'application du statut du personnel ferroviaire, soit une loi qui permet de majorer de 30% à 40% leurs salaires, sans oublier de meilleures conditions de travail. (trad. Valentina Beleavski)
Liens utiles
Copyright © . All rights reserved