Timisoara, le joyau du Banat

Nous allons partir aujourd'hui à la découverte de l'une des villes les plus connues de l'ouest de la Roumanie, la ville de Timisoara, chef-lieu de la région historique du Banat et berceau de la presse écrite en langue allemande (le premier journal en allemand de l'Europe centrale et de l'Est paraîtra à Timisoara en 1771). C'est toujours à Timisoara que sera fondée la première bibliothèque publique de l'empire des Habsbourg dotée d'une salle de lecture. Aujourd'hui la ville de Timisoara s'enorgueillit de ses trois théâtres publics, qui jouent dans les trois langues utilisées par cette population multiethnique de la région de Banat. D'ailleurs ? entre 1880 et 1914, la ville de Timișoara devenait, selon Simion Giurca, directeur de l'Association pour la promotion de Timisoara, la métropole la plus importante de la région :

Simion Giurca : « La ville sort du lot surtout grâce à son centre-ville, où se dresse un complexe architectural composé de trois places, la Révolution, la Liberté et l'Union, connectées entre elles. Cette zone est aussi la plus étendue zone piétonne de Roumanie. Au long de cette promenade vous retrouverez les hôtels de maître les plus anciens et les plus prestigieux de la ville. Ils ont été réhabilités récemment.  La synagogue néologue, progressiste, rattaché à ce courant caractéristique des juifs d'Hongrie, se trouve également dans cette zone. Le patrimoine architectural de Timișoara, de style sécession, baroque ou Art Nouveau scintille de tous ses feux. C'est là encore que l'on retrouve les cafés, les terrasses et les restaurants, où les gens peuvent s'asseoir un moment pour admirer la beauté du centre-ville. Place de l'Union, vous allez pouvoir admirer le Dôme catholique, érigé en 1736. Ou encore la cathédrale serbe, bâtie en 1750. C'est à partir de là, du centre-ville, que vous pourriez admirer l'évolution architecturale d'une véritable métropole multiethnique de l'Europe centrale ».

Place de la liberté se trouvent une partie de l'infrastructure militaire de l'ancien fort, le casino des officiers, le siège de l'ancien commandement militaire de la ville et l'ancien siège de la mairie de Timisoara.

Simion Giurcă, directeur de l'Association pour la promotion de la ville de Timișoara : « La Place de la liberté concentre les bâtiments administratifs de la vieille ville. Le lieu, magnifiquement rénové, accueille aujourd'hui nombre d'événements grand public. La Place de la Révolution, l'on parle de la révolution de 1989, car c'est à Timisoara que le régime communiste de Nicolae Ceausescu a commencé à vaciller sous la pression des masses révoltées, est devenue le symbole de cette révolution. C'est là que l'on trouve la cathédrale orthodoxe, l'une des plus belles cathédrales de Roumanie, dont la construction avait démarré en 1936 et s'était achevée après la Seconde Guerre mondiale, étant inaugurée en la présence du souverain, le roi Michel. En face de la cathédrale, vous découvrirez le bâtiment de l'Opéra de Timisoara, qui abrite les théâtres d'Etat, qui jouent dans les trois langues parlées par les ethnies historiques de la région. Il s'agit du Théâtre national, en langue roumaine, du Théâtre allemand et du Théâtre magyar. Avec l'Opéra, il s'agit du complexe culturel le plus important de la ville. »

Mais la ville de Timisoara n'est pas en reste lorsque l'on parle de son patrimoine muséal. Le Mémorial de la Révolution de 1989, le Musée d'Art, le Musée du Banat ou encore le Musée du village de Banat sont quelques-uns des joyaux de ce patrimoine.  

Simion Giurcă : « En sus des collections permanentes, les musées proposent des expositions itinérantes, et plein d'autres événements. Sur le canal Bega, les visiteurs peuvent prendre le bateau ou des pédalos, pour une promenade de plaisance à travers la ville. Cette année, Timisoara proposera deux marchés de Noël, l'un au centre-ville, l'autre près du musée du village de Banat. »  

Sachez aussi que Timișoara a été désignée capitale européenne de la culture 2023, avec le slogan « Allume les feux en toi, et illumine la ville ! ». Un slogan plutôt mobilisateur.  (Trad. Ionut Jugureanu)