Pâques est la fête la plus importante du christianisme. Les chrétiens orthodoxes et catholiques la célèbrent chaque année à des dates différentes, calculées en fonction de deux phénomènes astronomiques.
Pâques est la fête la plus importante du christianisme. Les chrétiens orthodoxes et catholiques la célèbrent chaque année à des dates différentes, calculées en fonction de deux phénomènes astronomiques. En l'an 325, le Concile œcuménique de Nicée fixait Pâques au premier dimanche après la pleine lune suivant l'équinoxe de printemps. Chaque année, le Patriarcat orthodoxe d'Alexandrie calcule la date des fêtes pascales et la communique aux autres églises chrétiennes du même rite. Cela n'est qu'un repère pour comprendre la variation de cette date, car, après le Concile de Nicée, tant le calendrier chrétien que l'interprétation du cycle cosmique ont subi de nombreuses modifications.
Delia Suiogan, ethnologue à l'Université du Nord, de la ville de Baia Mare (nord-ouest de la Roumanie) explique : « L'équinoxe de printemps est l'élément commun du calcul de la date des fêtes pascales, quel que soit le calendrier : le julien utilisé par les orthodoxes, ou le grégorien utilisé par les catholiques. Les deux calendriers sont séparés par un écart de 13 jours. Dans les deux calendriers, l'équinoxe de printemps a donc lieu à deux dates différentes, le 8 et le 21 mars, ce qui joue dans le calcul de la pleine lune et, par conséquent, de la date de la fête de Pâques. Ce que nous devons retenir de tout ça c'est qu'à la différence de Noël, Pâques est une fête qui se rapporte à la Lune et non pas au Soleil. »
Les préparatifs pour la Résurrection du Christ commencent avec le Carême, qui est la période de dévotion à Dieu, de jeûne et d'abstinence la plus longue et la plus sévère imposée par l'Église orthodoxe. Ces préparatifs font référence aux quarante jours passés par le Christ dans le désert, avant de commencer son activité messianique. La Pâque juive, Pessah, célèbre la délivrance de l'asservissement du peuple juif à l'Égypte et sa fuite vers la terre promise, Canaan. La fête de Pâques chrétienne est une célébration de l'espoir, une promesse de résurrection spirituelle et de vie éternelle après la mort.
Sabina Ispas, directrice de l'Institut d'ethnographie et de folklore « Constantin Brăiloiu » de Bucarest, ajoute des détails : « Le Jeudi saint est le dernier jour de commémoration des morts. Autrefois, dans certaines zones du sud de la Roumanie, les habitants se rendaient au cimetière où ils pleuraient les défunts, encensaient les tombes et allumaient des feux, qui évoquaient la lumière. Le feu était une expression de l'énergie divine, qui se manifestait à travers les événements des jours et des nuits à venir. Durant cette période, chaque soir, après le coucher du soleil, dans les églises, l'on assiste aux Denii (n.a. services religieux spécifiques de la Semaine Sainte). Le Jeudi saint, l'on officie Denia des 12 Évangiles. Ce même jour, la tradition voulait que dans chaque maison l'on peigne les œufs, que l'on sacrifie l'agneau pascal et que l'on prépare la pasca (une tarte au fromage doux et aux raisins secs, spécifique pour cette fête). Tout cela avait une charge symbolique et allégorique, qui annonçait la l'événement de la Résurrection. Le Vendredi saint marquait la Mise au tombeau. Les gens mangeaient peu ou jeûnaient. Des feux étaient allumés dans les cours des églises, comme durant la nuit de la Résurrection. »
Bien que solennelle, Pâques reste une fête de la joie. Le sacrifice du Christ Rédempteur, pour offrir à l'humanité la vie éternelle, est un événement qui a changé l'histoire de l'humanité et que les fidèles chrétiens assument chaque année, en célébrant la Résurrection.
Le repas pascal a une charge rituelle et symbolique, rappelle Sabina Ispas : « Dans la société roumaine traditionnelle, personne ne travaillait plus le Samedi saint. Les gens se préparaient moralement et spirituellement, pas pour faire la fête, mais pour vivre cet événement exceptionnel. Ils remplissaient aussi le panier de Pâques. Dans la tradition roumaine, la nourriture préparée pour une fête devait absolument être bénie avant de la consommer. Ce panier de Pâques était donc une forme de bénédiction de tous les plats qui allaient être servis au repas pascal, un repas festif et rituel, dont la composition devait respecter un code alimentaire particulier, et inclure bien évidemment les œufs durs peints. »
L'œuf peint est parvenu aux temps modernes par la filière judaïque. Un œuf jaune et des herbes amères étaient mis au centre du plateau posé sur la table de Pessah. L'œuf de Pâques est traditionnellement peint en rouge vif. On pouvait le décorer aussi de petites croix, d'épis de blé, de poissons stylisés, ou, plus récemment, de feuilles de plantes diverses. À présent, l'atmosphère pascale urbaine est complétée par des décorations de plus en plus inventives - des couleurs telles que vert, bleu, violet, doré ou argenté, des motifs et des dessins surprenants - mais qui n'ont rien à voir avec la fête de Pâques. (Trad. Ileana Ţăroi)
Liens utiles
Copyright © . All rights reserved