La pandémie de coronavirus a alimenté la corruption au sein de l’Union européenne, indique une enquête de l’organisation non gouvernementale Transparency International.
La pandémie de coronavirus a eu pour conséquence, entre autres, l'amplification de la corruption dans le secteur de la santé. L'organisation non gouvernementale Transparency International vient de publier les résultats d'une enquête qu'elle a menée au sein de l'Union européenne et qui montre une perception accrue de la corruption parmi les citoyens des 27. Ce baromètre européen de la corruption a été réalisé, entre les mois d'octobre et de décembre 2020, sur un échantillon de 40 000 habitants des États du bloc communautaire.
Moins de la moitié des personnes interrogées considère que les autorités ont fait preuve de transparence dans la gestion de la crise. En France, en Pologne et en Espagne, 60% des répondants ou plus estiment que la gestion de la pandémie par leurs gouvernements respectifs a manqué de transparence. Les services de santé sont particulièrement touchés par la corruption. Selon le rapport de Transparency International, « les soins médicaux ont été un terrain propice à la corruption,alors que les gouvernements s'efforçaient de gérer la pandémie de Covid-19 ». Bien que 6% seulement des personnes interrogées aient déclaré avoir versé des pots-de-vin pour accéder à des soins, 29% disent avoir recouru à leurs relations personnelles pour obtenir un accès privilégié. Selon l'étude mentionnée, le fait de recevoir un vaccin contre la Covid-19 ou un traitement médical avant ceux qui en ont besoin d'urgence met en danger d'autres vies.
Les pots de vin dans le secteur de la santé sont le plus souvent rapportés en Roumanie (22%) et en Bulgarie (19%), tandis que le recours aux relations personnelles était le plus fréquent en République tchèque (54%) et au Portugal (46%). Par ailleurs, la Hongrie et la Pologne sont perçues comme ayant utilisé la crise sanitaire comme prétexte pour miner la démocratie, en mettant en place des mesures qui affaiblissent les institutions démocratiques. En Allemagne, plus de 60% des répondants estiment que le gouvernement est sous l'influence de groupes d'intérêts privés. À l'échelle de l'UE, plus de la moitié des personnes interrogées pensent la même chose à propos de leur propre gouvernement.
D'ailleurs, un tiers des Européens interviewés par Transparency International considèrent que la corruption s'est maintenue au même niveau ou s'est creusée dans leurs pays respectifs. Les auteurs du rapport soulignent le fait que les acteurs de la scène politique ont perçu la crise comme une occasion de faire du profit, l'argument étant le lobbying pour l'achat de masque de protection. L'ONG demande aux gouvernements des 27 de redoubler d'efforts afin de garantir une sortie de la pandémie équitable et juste. Michiel van Hulten, directeur de Transparency International pour l'Union européenne, attire l'attention sur le fait que les résultats de l'enquête sur la perception de la corruption à l'intérieur du bloc communautaire doivent être vus comme un signal d'alarme à l'adresse des gouvernements nationaux et des institutions de l'UE. (Trad. Ileana Ţăroi)
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