La deuxième session parlementaire ordinaire de l’année a démarré en Roumanie, peu de temps après la rupture survenue au sein de la coalition au pouvoir.
A Bucarest, la première journée de la session parlementaire ordinaire d'automne a été marquée par la démission du leader de l'Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), Călin Popescu Tăriceanu, de la direction du Sénat. L'ancien partenaire au gouvernement du Parti social-démocrate (PSD) avait déjà annoncé sa démission la semaine dernière, en même temps que sa décision de quitter la coalition au pouvoir.
Călin Popescu Tăriceanu a estimé qu'il a été correct, équilibré et neutre en tant que chef du Sénat, mais qu'il ne pouvait pas garder la fonction. Călin Popescu Tăriceanu : « J'ai pris ces fonctions comme représentant d'une alliance politique et il me semble normal de les quitter maintenant que l'alliance en question a cessé d'exister. »
Néanmoins, et de manière surprenante, il se peut qu'ALDE garde la tête du Sénat par le vice-président du parti, Teodor Meleşcanu, courtisé par le PSD lui-même. Viorica Dăncilă, cheffe de file des sociaux-démocrates et première ministre, explique : « C'est ALDE qui avait cette fonction et nous avons voulu montrer que nous sommes corrects jusqu'au bout. J'ai aussi discuté avec mes collègues lors de la réunion avec le président de la Chambre des députés et il y a eu un vote au Sénat. »
Teodor Meleşcanu considère que son élection comme président du Sénat serait bénéfique à ALDE. Teodor Meleşcanu : « Cette position est une garantie du fait qu'ALDE ne sera pas soumise à une quelconque pression. Au contraire, elle offrira à mes collègues une perspective d'avenir. »
Sur la scène politique roumaine, tout a un prix et tout se négocie. La tranquillité d'ALDE pourrait être obtenue en échange du soutien politique accordé au gouvernement minoritaire du PSD, menacé à être renversé par motion de censure. Le principal parti d'opposition, le Parti national libéral (PNL), a annoncé qu'il négociera avec tous les partis, à l'exception du PSD, pour augmenter les chances d'adoption de la motion. Le président du PNL, Ludovic Orban : « Le début de la session parlementaire marquera aussi le lancement de négociations avec l'ensemble des formations politiques et des groupes représentés au Parlement de la Roumanie, excepté, bien évidemment, les groupes du Parti social-démocrate. En ce qui nous concerne, le texte de la motion de censure, élaboré par le Parti national libéral, fera l'objet de pourparlers avec tous les groupes parlementaires. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de six autres formations ou groupes parlementaires qui doivent s'associer avec le Parti national libéral dans cette démarche visant à écarter ce gouvernement du pouvoir. »
Toujours dans l'opposition, l'Alliance formée par l'Union Sauvez la Roumanie (USR) et le Parti de la liberté, de l'union et de la solidarité (PLUS) continue de solliciter la tenue d'élections anticipées, comme condition à son association à un nouvel exécutif. Le leader d'USR, Dan Barna, a affirmé que c'était là l'unique modalité de constituer une nouvelle majorité parlementaire qui puisse promouvoir les réformes dont le pays a besoin. Dacian Cioloş, le leader de PLUS, a souligné de son côté la nécessité d'un cabinet de transition qui gère les affaires nationales jusqu'aux éventuelles élections anticipées. On ne saurait exclure de cette bien compliquée équation parlementaire Pro România, parti formé de dissidents du PSD et dirigé par l'ex-premier ministre Victor Ponta, le Parti du mouvement populaire, l'Union démocratique des Magyars de Roumanie ou encore les députés des minorités nationales. Par tradition, ces derniers donnent leurs votes au gouvernement. (Trad. Elena Diaconu et Mariana Tudose)
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