L’ancien ministre libéral de l’environnement, Costel Alexe, est soupçonné de corruption.
A Bucarest, l'ancien ministre en charge de l'environnement, des eaux et des forêts au gouvernement libéral précédent, Costel Alexe, est enquêté pour corruption, le chef de l'Etat, Klaus Iohannis, ayant accepté la demande formulée en ce sens par la Direction nationale anticorruption, dans le cadre d'une procédure obligatoire dans le cas des hauts dignitaires. Costel Alexe, titulaire du portefeuille de l'environnement de novembre 2019 à novembre 2020, est à présent le président du Conseil départemental Iaşi, le fief libéral le plus puissant de Moldavie, province de l'est de la Roumanie, économiquement moins développée et politiquement tenue d'une main de fer par les sociaux-démocrates.
Selon les procureurs anticorruption, M. Alexe est soupçonné de prise de pots-de-vin et d'instigation à la dilapidation, au cours des mois de mars et avril 2020, lorsqu'il aurait demandé au directeur d'une usine sidérurgique de lui donner une certaine quantité de produits de tôle, afin de s'acquitter de ses attributions professionnelles. Il s'agissait de l'allocation gratuite de certificats d'émissions de gaz à effet de serre à l'usine sidérurgique en question et du contrôle des mesures prises par la même entreprise pour fermer une décharge non-conforme. Les 22 tonnes de produits de tôle mentionnés, qui auraient valu 103.000 lei (plus de 20.000 euros), auraient été livrés et reçus en deux tranches, sur le site d'une société commerciale gérée par un membre de la famille de l'ancien ministre, affirment les enquêteurs. Tout de suite après que la DNA a demandé le feu vert pour déclencher la poursuite pénale à son encontre, Costel Alexe a déclaré faire confiance à la justice et souhaiter la finalisation de cette démarche. « Je n'ai pas demandé ni accepté, durant toute mon activité publique, des biens, en enfreignant la loi. », se défend l'homme politique libéral. Et lui d'ajouter qu'il n'allait pas parler publiquement du déroulement de l'action judiciaire et qu'il avait l'intention d'étudier les accusations dont il fait l'objet, et de coopérer en toute transparence avec les organes judiciaires.
Le Parti national libéral, principale composante du gouvernement de coalition installé à Bucarest à la fin de l'année dernière, traverse ainsi une période délicate, car M. Alexe est aussi le chef de la filiale Iaşi du parti. Par ailleurs, à la différence de leurs adversaires sociaux-démocrates, les libéraux ne se sont pas exposés à la critique publique en bloquant au Parlement ou par d'autres voies les enquêtes ouvertes contre des leurs. Le plus important dans toute cette histoire c'est que la DNA donne des signes de vie, après la période de léthargie dans laquelle elle avait plongé après la destitution de sa patronne, Laura Codruţa Koveşi, devenue entre temps le premier procureur en chef européen. Rappelons que la révocation de Mme Kövesi, en juillet 2018, par le président Iohannis sur une décision de la Cour constitutionnelle, a été jugée abusive par la Cour européenne des droits de l'homme. (Trad. :Ileana Ţăroi)
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