Ces 6 dernières années, plus de 300 dauphins ont fini leurs jours piégés dans les filets de pêche...
Ces 6 dernières années, plus de 300 dauphins ont fini leurs jours piégés dans les filets de pêche. C’est ce qu’affirment les représentants de la Société d’exploration océanographiques et de protection du milieu marin “Oceanic Club” de Constanţa, après avoir mené des études sur la côte roumaine de la mer Noire. Perdus dans la mer par les pêcheurs ou bien abandonnés par les braconniers, ces filets causent la mort d’un nombre significatif de poissons et de dauphins. Voilà pourquoi l’équipe d’Oceanic Club a lancé, l’an dernier, le projet „Une mer libre pour les dauphins”, qui permette de ramasser les filets abandonnés par les braconniers et de créer un milieu marin propice à ces animaux.
Ces filets donnent du fil à retordre à tous les pays ayant accès à la mer, d’où la nécessité qu’ils mettent en place des mesures appropriées, affirme notre interlocuteur Răzvan Popescu Mirceni, président d’Oceanic Club: « Il est grand temps d’agir, d’autant plus que la Roumanie a signé, il y a une douzaine d’années, l’Accord sur la protection des cétacés de la mer Noire, de la Méditerranée et de la Zone Atlantique adjacente. Aucune démarche n’a été faite jusqu’ici au sujet des filets de pêche abandonnés que l’on retrouve en grand nombre. A l’échelle mondiale, il existe un mouvement qui se charge de ce phénomène connu sous le nom de “Ghost fishing” (la pêche fantôme). Nous avons pris contact avec nos confrères qui s’occupent de la mer Baltique et de la Méditerranée. Puisque nous ne disposons que d’une embarcation de petite taille et que seuls 8 scaphandriers nous aident, nous avons du mal à ramasser ne serait-ce que les plus de 130 tonnes de filets abandonnés que nous avons identifiés dans la zone pilote. »
Hormis les bénévoles, les compagnies environnementales seraient essentielles pour le succès de tels programmes, car, à en croire les représentants de l’organisation Oceanic Club, beaucoup de travail et quelques dizaines de milliers d’euros seraient nécessaires pour qu’il n’y ait plus aucun filet de pêche dans cette zone côtière de la ville de Constanta. «C’est un travail très difficile. Seulement entre mai et septembre dernier, on a eu 70 sorties en mer et réussi à extraire près de 4-4,5 tonnes de filets abandonnés identifiés. C’est–à-dire que bon nombre de ces filets ne sont pas réellement abandonnés mais perdus. Vu leur système de fonctionnement certains d’entre eux soit demeurent compacts soit on en retrouve des morceaux au fond des mers. Par exemple, la longueur d’une senne pour le turbot peut atteindre les 500 – 700 mètres. Mais elle peut se joindre à d’autres et en général il arrive qu’un tel filet ait 1,5 – 2 kilomètres. Au moment où on le tire dans le bateau, le filet s’accroche à des structures en tout genre, pierres et coquillages, et inévitablement on a du mal à récupérer ou identifier certains morceaux. »
Le dauphin est un mammifère protégé par la loi. Si dans les années ’50 on recensait en mer Noire près de deux millions de dauphins, à présent il n’en reste que quelques dizaines de milliers.
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