2016 - défis, points d'interrogation

2016 - défis, points d'interrogation La communauté internationale se doit avant tout de régler les problèmes qui ont dominé l’année dernière, à savoir la menace terroriste, le flux migratoire, la situation en Syrie...

En 2016, la communauté internationale se doit avant tout de régler les problèmes qui ont dominé l’année dernière, à savoir la menace terroriste, le flux migratoire, la situation en Syrie. L’écho des attentats de Paris, aux retombées majeures, ne s’étant pas encore éteint et la situation en Syrie restant compliquée, vu que le groupe terroriste Etat islamique a renforcé ses positions, il y a peu d’espoirs de voir disparaître la principale cause de l’exode des réfugiés.

 

Combien vulnérable est l’Europe ? Iulian Chifu, directeur du  Centre de prévention des conflits et d’Alerte précoce et ancien conseiller présidentiel en charge des affaires stratégiques et de sécurité, trouve qu’à présent toute vulnérabilité de chacun des 28 concerne l’ensemble de l’Union européenne: « Nous avons vu ce qui s’était passé dans certains quartiers de Bruxelles et ce qui se passe dans certaines zones de France. Dans la foulée de l’attaque terroriste du Bataclan, à Paris, les autorités françaises ont déployé des forces armées pour effectuer des contrôles et pour essayer de liquider ou de maîtriser les foyers de criminalité, de radicalisme, d’islamisme, de djihadisme. Nous vivons dans une Europe où les fusils d’assaut et les matériels explosifs réussissent à circuler et sont utilisés pour monter des attentats terroristes, bref, où l’ennemi est désormais intra-muros. »

 

Iulian Chifu met en garde contre le fait que nous n’avons plus affaire à des « loups solitaires », comme ce fut le cas par le passé, mais à des attaques  coordonnées, à une véritable guérilla, menée à l’arme automatique au cœur même des capitales européennes. Pourtant, puisque le monde est désormais averti, la réaction des structures européennes de sécurité est toute autre. "L’UE doit relever, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, de nombreux défis de taille. Ceci étant, nous avons besoin d’une approche pragmatique et réaliste. Or, de ce point de vue, je crois que les Pays Bas, qui exerceront la présidence tournante de l’UE les six premiers mois de 2016, seront capables d’assurer l’équilibre nécessaire entre pragmatisme et principes" - a pour sa part affirmé Federica Mogherini, haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'Union européenne.

 

Le rôle–clé de la présidence néerlandaise consistera à modérer les discussions des 28 sur des thèmes forts importants. Selon le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, la crise migratoire surtout attend une solution urgente: « Je suis quelque peu irrité par le fait que, dans la crise des réfugiés, toutes les responsabilités pèsent sur les épaules des Etats de l’Europe Occidentale, que beaucoup de pays de l’Est n’acceptent pas de réfugiés et que nous n’ayons pas encore solutionné le problème de la frontière extérieure, plus exactement la frontière de la Grèce avec le reste du monde, aspects très importants outre l’accord avec la Turquie. Il faut coopérer si l’on veut mettre fin à l’extrémisme. Je vous assure que nous aurons une présidence très pragmatique, ciblée sur la solution des problèmes communs. »

 

En 2016 nous regarderons très attentivement vers les Etats Unis, en pleine année électorale, mais aussi vers l’Est, vers les décisions prises par une Russie impliquée dans plusieurs conflits et appelée à gérer aussi une situation financière assez difficile, alors que les sanctions européennes à son encontre ont été prolongées ou même amplifiées. Pour la Roumanie, 2016 est aussi une année électorale, rappelle l’analyste politique Iulian Chifu : « C'est une année extrêmement importante. Il s'agit du premier cycle électoral après les élections présidentielles de 2014 et, selon moi, les élections de cette année marqueront substantiellement l'évolution de la Roumanie jusqu'au centenaire de l'Etat moderne, national et unitaire qui sera marqué en 2018. Dans cette perspective, nous avons deux grandes forces politiques, puissantes, solides, dans une confrontation inégale avec les autres acteurs politiques qui pourraient accéder au Parlement en dehors de ces deux grands blocs. Certes, tout dépend de la manière dont la direction des deux formations politiques sera gérée, si elles sauront se rajeunir, s'ouvrir, se repenser et se rapporter aux impératifs moraux exigés par les protestataires, après l'incendie du club Colectiv. Je pense qu'il s'agit d'un tournant pour la Roumanie, d'un moment qui nous marquera les vies pour les quatre prochaines années. Je pense que les Roumains - dans la mesure où ils ont de l'appétit pour la politique - doivent s'impliquer activement dans ce changement. »

 

De l'avis du président roumain, Klaus Iohannis, le principal enjeu de 2016 est le regain de confiance des Roumains dans la politique et dans sa capacité à mener la société dans la bonne direction. Klaus Iohannis : « La reconstruction de la confiance dans la classe politique est le thème principal que je propose pour 2016, le regain de confiance dans les institutions démocratiques, l'acte politique, les partis et les élus. Je me fais le porte-parole de la volonté de renouveau manifestée par nos concitoyens. »

 

Dans le même temps, le chef de l'Etat roumain souhaite que les autorités de Bucarest sachent faire en sorte pour que le vote de la diaspora se déroule dans de bonnes conditions. "La Roumanie éduquée devrait être le nouveau projet du pays", a-t-il encore conclu. (trad.: Ligia Mihăiescu, Mariana Tudose, Andrei Popov)


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Publicat: 2016-01-01 13:15:00
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