Meubles verts et créatifs

meubles verts et créatifs Les meubles et, plus récemment encore, les aménagements intérieurs sont de plus en plus importants pour les Roumains, qui commencent à s'engouer pour le mobilier écologique et, plus encore, pour le mobilier de luxe en bois recyclé

Les producteurs de mobilier de Roumanie ont réalisé l’année dernière des exportations se montant à 2,2 milliards d’euros. Les importations de meubles se sont chiffrées, elles, à 608 millions d’euros seulement, l’industrie du meuble figurant parmi les seuls domaines économiques de Roumanie ayant enregistré un excédent commercial de plus d’un milliard d’euros. L’Allemagne figure parmi les principaux importateurs de meubles de Roumanie. Selon les données fournies par l’Association des producteurs roumains, la valeur des meubles importés par l’Allemagne en 2016 a progressé de 7% par rapport à 2015, s’élevant à 427,5 millions d’euros, ce qui représentait 20% du total des exportations de mobilier de notre pays en 2016.

 

Dans ce domaine aussi les préférences des consommateurs ne cessent de changer et les innovations engendrent de nouvelles tendances. Les meubles et, plus récemment encore, les aménagements intérieurs sont de plus en plus importants pour les Roumains. Les consommateurs s’orientent de préférence vers les meubles multifonctions et vers les couleurs neutres, qu’ils peuvent adapter plus facilement à l’ambiance. Le mobilier écologique gagne aussi du terrain. Des entrepreneurs ont apporté une autre nouveauté: le mobilier de luxe en bois recyclé.

 

Ayant participé il y a 3 ans à la compétition d’idées et de nouveaux formats d’affaires « Fabriqué au Pays d’André », Cristian Branea a gagné 32.000 euros. Il a investi cet argent dans une affaire sociale. Secondé par deux amis, il a ouvert un atelier de production de meubles à partir de bois recyclé à Măneşti, dans le comté de Dâmboviţa (dans le sud du pays). L’idée a porté ses fruits : leurs meubles sont arrivés dans les pays les plus éloignés du monde.

 

Cristian Branea nous raconte les débuts de ce projet. « L’idée m’est venue il y a un certain temps, lorsque j’ai décidé d’aménager mon propre appartement. Je voulais déjà monter ma propre affaire, après plusieurs années où j’avais travaillé pour des corporations et des ONGs. Je rêvais d’une affaire dans le domaine des industries créatives et j’avais remarqué cette tendance, dans les aménagements intérieurs, à utiliser le bois recyclé. C’est ainsi qu’est née l’idée de produire du mobilier de ce genre. Beaucoup de gens récupèrent le bois provenant de vieilles maisons démolies, ainsi que des briques et tout autre matériau susceptible d’être réutilisé. Nous employons du bois de chêne, nous utilisons donc les poutres en chêne massif. Les personnes que j’ai embauchées proviennent de milieux défavorisés : ce sont soit des chômeurs de longue durée, soit des personnes de plus de 45 ans qui n’ont plus travaillé depuis longtemps ou des jeunes qui n’ont jamais eu d’emploi. Et ils habitent tous en milieu rural. »    

 

Les jeunes entrepreneurs envisagent de créer une marque à eux, proposant des meubles à design moderne et minimaliste, des produits simples, naturels, en bois massif. Cristian Branea : « Nous utilisons uniquement du bois massif et nos produits ne sont pas en bois récupéré. Nous utilisons du noyer, du cuivre, du laiton, du marbre mais notre philosophie est d’utiliser des matériaux nobles, de valeur et en quantités considérables. Nous avons des collections de tables, tables à café, bibliothèques, corps à tiroirs, accessoires, lampes et nous essayons constamment de développer notre gamme de produits. Nous fabriquons des tables à dîner, qui sont nos produits qui se vendent le mieux et c’est d’ailleurs notre gamme de produits la plus variée. Il s’agit d’objets de grande valeur qui rapportent beaucoup. Pour la Roumanie, les prix ne sont pas trop bas, compte tenu du travail et des matériaux que nous utilisons, mais nous essayons de maintenir un prix accessible. Pour ce qui est de nos produits qui se vendent aux Etats-Unis, les marges commerciales vont jusqu’à 400%. Une de nos tables se vend aux Etats-Unis pour 8000 euros, alors qu’à Bucarest on peut l’acheter pour 2 ou 3 mille euros. »

 

L’affaire a commencé avec des produits personnalisés pour restaurants, bars et cafés et a pris de l’essor suite aux recommandations des clients. Mais la plupart des commandes sont venues suite aux participations aux foires de mobilier : « Nous nous sommes lancés à la « Foire du meuble de Bucarest », aux pavillons Romexpo en 2014, par une première série d’objets conçus par nous. Après quoi, durant la première année, nous avons réalisé presqu’exclusivement des produits customisés, et c’est durant cette période que nombre d’architectes et de designers d’intérieurs de Roumanie nous ont rendu visite. Et c’est à ce moment que les commandes ont commencé à arriver et il s’agissait dans leur vaste majorité de produits customisés. Puis, en 2015, nous avons participé à la première foire internationale de Cologne, lorsqu’un changement complet de notre clientèle a eu lieu. C’est à partir de ce moment que nous avons commencé à vendre à l’exportation 90% de notre production. Nous avons des clients aux Etats-Unis, en Arabie Saoudite et en Malaisie. Dès le début, nous avons pensé que c’était la direction que nous devrions suivre, parce que les objets que nous produisons sont à grande valeur ajoutée et de grandes dimensions, qui entrent uniquement dans certains intérieurs. Lorsque je conçois ce genre de mobilier, je pense aux lofts newyorkais. De toute façon, nous savions dès le début que c’était la direction à suivre et peu à peu nous nous sommes rendu compte qu’il existait aussi une demande et un marché en Roumanie. C’est pourquoi depuis quelques semaines nous avons ouvert notre propre boutique à Bucarest. »

 

Par conséquent, l’affaire sociale avec du mobilier réalisé en bois recyclé est assez profitable. C’est une activité qui rapporte, voilà pourquoi les investissements continueront. Les entrepreneurs souhaitent faire croitre cette affaire et créer des emplois. Cristian Branea : « Nous avons conclu chaque année sur des profits à la hausse. L’activité est profitable et je crois qu’à présent nous n’avons pas de compétition sur le marché intérieur. Même si nous ne sommes pas une marque connue, nous nous sommes rendu compte qu’il y a une demande considérable pour nos produits. Le monde a besoin de produits de grande valeur et il ose les acheter dans une marque autochtone. C’est un genre de mobilier tout à fait spécial. Souvent, nous travaillons avec des techniques complètement novatrices pour cette industrie. Par exemple, nos produits les plus spectaculaires sont fabriqués en brûlant le bois. Ce sont des pièces noires que nous combinons souvent avec le laiton pour réaliser des pièces intéressantes… Fin mai, nous devrons participer à une foire à New York. C’est la première fois que nous participons à une foire à l’extérieur de l’Europe. Jusqu’ici, les Etats Unis ont constitué notre meilleur marché. »

 

Parmi les priorités de cette affaire figure aussi la diversification de la gamme de produits par différentes combinaisons de matériaux, par des collaborations avec des architectes et des designers visant à réaliser des projets sur commande ainsi que par la promotion de la boutique bucarestoise, afin d’élargir les ventes sur le plan local. (trad. : Dominique, Alex Diaconescu)


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Publicat: 2017-04-25 19:22:00
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