Paul Jamet (France) - Un paysan écrivain de Roumanie

paul jamet (france) - un paysan écrivain de roumanie Découverte d'un talent dans un endroit inattendu

C’est une histoire racontée par la presse, mais que j’ai trouvé fascinante, c’est pourquoi je vous la propose. Il a été emprisonné par les communistes, a vendu sa terre et vit avec 400 lei (85 euros) par mois pour la liberté de la parole. Même s’il dit de lui qu’il n’est qu’un paysan qui a fait peu d’études, Pavel Păduraru a écrit – et publié – de nombreux livres.

 

Il vit dans une commune du nord de la Roumanie comme simple agriculteur. Les gens de l’endroit connaissent bien son appétit pour la lecture. Il fréquente la bibliothèque communale tous les jours et lit des heures d’affilée. Pavel Păduraru a fait un geste qui a laissé le monde du village médusé : il a vendu tout ce qu’il possédait pour faire de la littérature. Avec un talent littéraire à part, il écrit de tout, à commencer par des poésies jusqu’aux romans réalistes – la plupart sont des romans qui impressionnent par leur réalisme brutal. Pavel Păduraru s’inspire de tout ce qui l’entoure, il écrit sur sa vie telle qu’elle est et sur la vie des gens. Beaucoup d’écrivains le connaissent. Il a publié 15 livres. « L’Homme-oiseau », un roman sur la vie des moines dans les monastères de l’époque communiste, est sa création la plus appréciée. L’auteur ne se considère pas un écrivain. Il dit de lui qu’il est un paysan passionné de littérature, un autodidacte. Il a été agriculteur toute sa vie. Fasciné par la culture, il a lu énormément, avec avidité. « Je suis un agriculteur des lettres, des mots », aime-t-il dire. Même sa vie est un sujet de roman.

 

A 18 ans, il écrit des vers à une jeune femme. C’est alors qu’il découvre que ses écrits pouvaient plaire. Malheureusement, ces vers sont considérés subversifs par la censure communiste et il passe par la case prison à 18 ans. Il refuse d’écrire pour la propagande, et après cet épisode, ne faisant plus confiance à personne, il cache tout ce qu’il écrit. Il écrit surtout pour lui et a renoncé à tout, même à sa vie privée, pour la liberté d’écrire. « Cette liberté de la pensée, de l’écriture, personne ne peut vous la prendre », dit Pavel Păduraru.

 

Après 1990, la liberté de parole acquise, l’auteur n’avait pas d’argent pour publier ses écrits. Il a renoncé à tout pour la liberté d’écrire et de publier. Pour ses 15 livres, il a vendu ses quelques hectares de terrain et presque tout ce qu’il possédait. C’était la terre de ses ancêtres, c’était dur pour lui de le faire, mais il en a gardé une petite poche qu’il porte sur lui à tout moment. Maintenant, il vit d’une retraite d’agriculteur de seulement 400 lei, l’équivalent de 85 euros, mais il dit qu’il est heureux de pouvoir lire et écrire. Avec cette pension de retraite, il achète des livres. Voilà l’histoire contemporaine d’un écrivain paysan de Roumanie.  


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Publicat: 2018-11-23 12:46:00
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