« Ça raconte Sarah » - Prix Goncourt 2018 - le choix de la Roumanie

« Ça raconte sarah » - prix goncourt 2018 - le choix de la roumanie "Un roman de début, avec une formidable force littéraire..."

« Un roman de début, avec une formidable force littéraire, et qui pose un certain nombre de questions qui nous concernent de manière directe, qui interpellent la société roumaine », c'est un passage repris de la déclaration du jury, composé d'étudiants provenant des 7 universités roumaines, le même jury qui a proclamé le nom du nouveau Goncourt roumain, prix littéraire arrivé en 2018 à la septième édition. Et le choix roumain s'est porté sur le roman « Ça raconte Sarah » de Pauline Delabroy-Allard, paru aux Editions de Minuit. La décision du jury a été annoncée dans ne conférence de presse accueillie par l'Institut français de Bucarest, en présence de  Michèle Ramis, l'ambassadrice de France en Roumanie, mais également d'Hélène Roos, conseillère pour la Coopération et l'Action culturelle et directrice de l'Institut français de Roumanie, ainsi que de François-Henri Désérable, le président français du jury et lauréat 2017 du Goncourt roumain, de Simona Sora, écrivaine et présidente roumaine du jury, et enfin de Despina Jderu, représentante du jury étudiant. 


Andrei Popov, chargé de Communication de l'Institut français de Bucarest et grand ami du Service français de Radio Roumanie internationale, nous en dit plus : « L'événement attire d'une édition à l'autre de plus en plus de jeunes. C'est d'ailleurs un événement à destination des jeunes et pour la littérature, bien évidemment, une occasion de lancer sur le marché roumain des auteurs français d'envergure, même si certains sont très jeunes aussi. Des auteurs remarquables, bénéficiant actuellement d'un véritable engouement des lecteurs. »  


Lancé en 2013 sous le patronage de l'Académie Goncourt, « Le Prix Goncourt - le choix de la Roumanie » offre une estrade aux étudiants en Langue et littérature française des plus importantes facultés de profil du pays, des universités de Brașov, Bucarest, Cluj-Napoca, Craiova, Iași, Sibiu et Timișoara. Pendant 9 mois, les étudiants lisent, critiquent et débattent, d'abord au niveau régional, puis à travers des représentants, au niveau national, les 15 œuvres en lice pour le Goncourt. 


Ecoutons Despina Jderu, la représentante du jury étudiant : « C'est pour la troisième année que je fais partie du jury et c'est pour la deuxième fois que j'endosse la charge de présidente. J'avais déjà participé à une initiative semblable, avec mes élèves du Lycée français de Bucarest, et qui s'appelle Observator Lyceum, une version de ce qu'est en France le Goncourt des lycéens. Comparaison n'est pas raison, mais je ne puis m'empêcher de remarquer que les deux jurys, autant celui de l'Observator Lyceum que celui du Goncourt - le choix de la Roumanie, sont formés par des jeunes. Dans les deux cas, les débats ont été passionnants et d'un très bon niveau. Mais je crois que rassembler ces jeunes, les motiver, les tuyauter, c'est ce qui a été le plus simple. La difficulté pour eux, qui ont un excellent niveau et qui ont un bagage ample de lectures diverses, a été de faire un choix de quelques titres. Parce que, dans les deux cas, le choix a été difficile, les œuvres qui étaient en lice étaient exceptionnelles. Prendre part aux jurys, qu'il s'agisse du Goncourt roumain ou de l'Observator Lyceum, c'est être capable de consentir à l'effort d'un exercice critique hors normes. Et il est vrai que ceux qui ont fait partie du jury lisent beaucoup de littérature contemporaine, ils se sont déjà fait remarquer dans le domaine littéraire, ils prennent part à des colloques consacrés à la littérature contemporaine. C'est l'une des raisons pour laquelle j'estime que nous avons un avenir littéraire ».


Au long de ses cinq années d'existence, le Prix Goncourt - le choix de la Roumanie a contribué à l'affirmation de nouveaux critiques littéraires, spécialisés en littérature française et francophone contemporaine, il a créé une attente de la part du lecteur roumain, et il a décidé des maisons d'éditions qui misent sur des auteurs français contemporains. Les cinq lauréats des éditions précédentes ont tous été traduits et publiés par des maisons importantes du monde de l'édition. 



Andrei Popov, chargé de Communication de l'Institut français de Bucarest : « C'est que j'apprécie par-dessus tout à cet événement, c'est qu'il prouve que les jeunes, dont on prétend qu'ils ne sont plus intéressés par la littérature, sont au contraire extrêmement concernés par tout ce qui paraît de nos jours. Plus encore, leurs avis, leurs critiques, leurs commentaires sont surprenants. Ils font preuve d'une maturité formidable, et on le remarque dans la manière dont ils justifient leur choix. J'espère de tout cœur que cette initiative se poursuive et qu'elle attire de plus en plus de jeunes». 


« Il s'agit d'une histoire d'amour sensuelle et violente. L'apparition de Sarah dans la vie de l'auteure inonde la première partie du livre d'une énergie et d'une passion débordantes, alors que, dans la seconde partie, on suit le drame que traverse l'auteure, essayant de s'en sortir, mais sans y parvenir. Il s'agit d'un roman qui ose, d'un récit qui tient le lecteur en haleine ». C'était la motivation du jury roumain pour son choix de cette année.   (Trad. Ionut Jugureanu)


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Publicat: 2018-12-08 13:42:00
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