Festival Studio, le rendez-vous des écoles de théâtre

festival studio, le rendez-vous des écoles de théâtre L'Université d'Arts de Târgu-Mureş a récemment accueilli des événements dédiés aux jeunes étudiants en art dramatique

L'Université d'Arts de Târgu-Mureş a lancé, dans la seconde partie du mois de novembre plusieurs événements de haut niveau, adressés en premier lieu aux jeunes qui étudient l'art de comédien, de metteur en scène et d'auteur dramatique, en deuxième et troisième cycle. Des événements qui facilitent l'échange des savoirs, le développement des compétences, car c'est bien ces étudiants-là qui vont façonner le théâtre de demain. Il s'agit du « Festival International Studio - le rendez-vous des écoles de théâtre », et encore de « Transylvania Playwriting Camp » et « Fabulamundi. Playwriting Europe. Beyond Borders », tous des événements auxquels Radio Roumanie Internationale s'était jointe, en qualité de partenaire média. 


Aussi, entre les 18 et 25 novembre 2018, les modernes locaux de l'Université d'Arts, mais également les planches du Théâtre Studio et du Théâtre Studio 2.1 ont accueilli la 4e édition du Festival International Studio - le rendez-vous des écoles de théâtre. 10 universités de profil, roumaines et étrangères, ont rejoint l'événement. Oana Leahu, professeure d'universités et doyenne de la Faculté d'Arts de langue roumaine de l'Université d'Arts de Târgu-Mureş, croit savoir que, dès sa première édition, ce festival s'est posé comme un haut lieu du rendez-vous théâtral, un carrefour des savoirs, un événement joyeux et ludique. « C'est d'abord une joie pour les organisateurs, car il s'agit bien de la joie lorsque l'on est en mesure d'offrir aux jeunes comédiens un lieu de rendez-vous, une occasion de se rencontrer. Mais cela fait la joie des universitaires aussi, parce qu'il est merveilleux de pouvoir rencontrer des étudiants de plusieurs universités, d'assister à des représentations concoctées dans ces universités, et puis, comptons aussi sur la joie des participants, des spectateurs, du public, car qu'est-ce qu'il y a de plus beau que d'être jeune, de partir en vadrouille, de rencontrer des artistes. Ce sera un samedi de travail, de réflexion, de questionnement, mais surtout un samedi joyeux. »  


L'édition de cette année s'est démarquée des précédentes, vu notamment le grand éclectisme des formes d'expression artistique présentées par les différentes écoles d'art du comédien, dans leurs spectacles.  La professeure Oana Leahu : « Chaque spectacle essaye de tenir le pas avec son temps. On n'enseigne plus du tout dans nos universités de ce que l'on pourrait appeler de l' « ancien théâtre ». Tout le monde essaye de s'accrocher au temps présent, et cela me semble valoir la peine de le souligner. De même que les étudiants cherchent à cultiver non seulement l'expressivité vocale, mais encore l'expressivité corporelle et toutes les qualités qui mènent, à la fin, à la véritable performance sur les planches. Et puis, le répertoire choisi est très vaste, très éclectique, mixant les différentes formes d'expression artistique : depuis le théâtre de marionnettes et jusqu'à la danse théâtralisée et au music-hall. Mais je crois qu'il est important à ce que les jeunes, leurs profs gardent leur fraîcheur d'esprit.» 


Des autres projets de l'Université d'Arts, mentionnons Transylvania Playwriting Camp, issu d'un partenariat avec les Etats-Unis, et Fabulamundi, un projet européen. Ces deux magnifiques projets ont accompagné cette année le Festival Studio. Oana Leahu: « Avec ceux de Lark Play Development Center de New York nous anime une expérience de dix ans.  Une résidence artistique commune est organisée tous les deux ans. Chaque promotion d'étudiants de troisième cycle en écriture dramatique a l'occasion de vivre cette expérience. Fabulamundi est un projet plus récent, mais que je souhaite durable. Alors, cette année, c'est ainsi qu'on a voulu organiser le Festival, mettant ensemble les deux événements : Fabulamundi et la résidence d'écriture dramatique. Et puis, cette année, s'est ajoutée une autre composante, que l'on adore :   « Focus - Regie », à travers laquelle on essaye d'attirer les sections de metteurs en scène des universités d'art de Roumanie, pour qu'elles y présentent leurs productions. » 


John Clinton Eisner este cofondateur et directeur artistique du théâtre Lark. Il connaît la Roumanie depuis 12 ans, travaillant à Bucarest et à Târgu-Mureş track engleză: « J'adore Târgu-Mureş, qui est une ville de province, où il y a moins d'attractions qui te fassent perdre du temps. On peut se concentrer sur son travail. Les gens sont sérieux, mais l'atmosphère est détendue et favorable à l'essor de nouvelles idées.  Par ailleurs, la pression de la compétition est absente. Lorsque l'Université avait lancé son programme de 3e cycle, on trouvait des écrivains qui avaient une formation de metteur en scène. Ils ne connaissaient pas grand-chose de l'écriture de théâtre, et ils ont trouvé leur voie. Les gens étaient plus retenus, plus timides, c'était difficile de les faire raconter ce qu'il leur trottait dans la tête, mais lorsqu'on y arrivait, c'était énorme, des choses intenses et profondes. De nos jours le programme a pris son envol et il est à sa vitesse de croisière. Les gens parlent plus volontiers d'eux-mêmes, du monde qui les entoure, de ce qu'ils pensent et de ce qu'ils veulent obtenir par l'écriture. Je crois que le fait que le programme attire des écrivains d'un tel niveau, qu'il offre ce cadre à la formation d'un dramaturge, c'est bien la preuve indubitable de sa réussite. »


 Invité à Târgu-Mureş à plusieurs occasions, comme représentant le Théâtre Lark, le dramaturge Rajiv Joseph a lancé cette année, sous la bannière du Festival Studio, la version en roumain de sa pièce « Décrire la nuit »,  réalisée dans le cadre de la maîtrise d'écriture dramatique de l'Université d'Arts de Târgu-Mureş. « Décrire la nuit » a obtenu le prix Obie Award de la meilleure pièce de théâtre, lancée en première. Le texte, traduit par l'universitaire Anda Cadariu, part de deux événements historiques : la catastrophe aérienne de Smolensk où, en 2010, le président polonais et une bonne partie des membres de son  gouvernement de l'époque perdaient la vie, puis du journal, récemment mis à jour, de l'écrivain et journaliste russe Isaac Babel, témoin, en 1920, de la guerre polono-soviétique. La traduction en roumain et en hongrois du texte ramène à un tiers la durée de la pièce. Le dramaturge Rajiv Joseph: « Le fait de travailler ensemble, traducteurs, metteurs en scène et comédiens, sur un texte, jusqu'à l'obtention d'une œuvre carrément hongroise, respectivement roumaine, cela a fait modifier la pièce d'un bout à l'autre. La pièce a pratiquement été réécrite. J'ai reçu de nouvelles perspectives, dont je ne pouvais même pas rêver aux Etats-Unis. Ce sont de nouveaux éclairages offerts par des gens qui ont baigné dans une culture beaucoup plus proche de l'Union soviétique que je ne l'aie jamais été. Des questions ont fusé de toutes parts. J'ai essayé d'apporter des réponses appropriées à chaque fois, et d'adapter le texte. Depuis que j'ai commencé à fréquenter cette ville, j'ai énormément appris sur mon travail. J'y ai retrouvé de l'ethos, et j'admire l'exigence avec laquelle on questionne le texte. Pour tout cela, j'en suis reconnaissant. Je ne pense pas que cette pièce aurait pu être jamais jouée pour de vrai, surtout aux Etats-Unis. Le fait d'avoir pris part à cette résidence, c'est quelque chose de formidable. »  
(Trad. Ionut Jugureanu)


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Publicat: 2018-12-15 11:40:00
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