Les relations Bucarest – Chişinău en pleine année électorale

les relations bucarest – chişinău en pleine année électorale Les relations entre la Roumanie et la République de Moldova voisine varient selon les enjeux des élections à venir dans l’ex-république soviétique.

Candidat à sa propre succession, le président socialiste pro-russe Igor Dodon ne cesse de faire des déclarations souvent contradictoires. Mardi, dans le cadre d'une réunion avec les ambassadeurs moldaves à l'étranger, il a déclaré que l'application de l'Accord d'association avec l'UE, signé en 2014 par le gouvernement pro-occidental de l'époque, demeurait une des priorités de la politique extérieure de la République de Moldova. Outre la consolidation des relations avec l'Union Européenne, le président moldave a souligné l'importance des relations bilatérales avec Moscou et avec Bucarest. Il a rappelé qu'en avril, la République de Moldova marquera les 10 ans depuis la signature d'un accord de partenariat et de coopération stratégique avec la Roumanie. A présent, a souligné Igor Dodon, il n'y a pas de sujet difficile ou de contradiction entre Chişinău et Bucarest. 


Plus prudent, le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a déclaré devant ses homologues européens que les actions de la République de Moldova devaient être attentivement et rigoureusement suivies. Selon des experts de Chişinău, cités par les correspondants de la Radio publique roumaine, les autorités socialistes moldaves ne font que mimer la mise en œuvre de l'accord avec Bruxelles. Leurs déclarations ne seraient pas accompagnées par des réformes concrètes. De l'avis de l'analyste politique Ion Tăbârţă, la politique étrangère équilibrée que les autorités de Chişinău prétendent promouvoir n'est autre qu'une subordination aux intérêts de Moscou. 


La presse moldave cite en ce sens les propos du ministre des Affaires étrangères de Chişinău, Aureliu Ciocoi, au sujet du rôle « pacificateur » de l'armée russe dans le conflit de 1992, achevé par la sortie de facto de la région sécessionniste de Transnistrie de sous le contrôle de Chişinău. La Russie s'était engagée lors du Sommet de l'OSCE d'Istanbul en 1999 à retirer ses forces armées et ses dépôts de munitions du territoire de la République de Moldova, mais elle n'a accompli jusqu'à présent qu'une partie infime de ces engagements. Le mois dernier, l'Académie roumaine a également réagi au véritable florilège de déclarations faites par les responsables moldaves. 


L'institution roumaine se dit inquiète par la tentative du pouvoir de Chişinău de réintroduire la notion de langue moldave, inventée par la propagande soviétique. Selon l'Académie, officiellement il n'y a qu'une langue roumaine et le moldave n'est qu'une variante régionale de celle-ci. L'institution scientifique la plus importante de Roumanie demande alors aux autorités de République de Moldova de préserver l'utilisation des notions correctes et consacrées de « langue roumaine » et « d'histoire des Roumains ». 


Les notions de langue et de peuple moldaves ont été inventées et encouragées par le régime stalinien en 1940. Cela devait justifier l'annexion à l'URSS, suite à un ultimatum, de la région orientale de la Roumanie. C'est ce même territoire qui constitue, depuis 1991, l'actuelle République de Moldova. Selon un récent sondage, 34% des citoyens de ce pays sont favorables à une réunification de leur pays avec la Roumanie. 


www.rri.ro
Publicat: 2020-02-12 13:00:00
Vizualizari: 524
TiparesteTipareste