Le contrôle intégré de la pollution par les nutriments

le contrôle intégré de la pollution par les nutriments Un sujet technique, mais de grande importance : la gestion du fumier.

Récemment, les valeurs de l'indice de qualité de l'air à Bucarest ont dépassé, deux jours durant, les niveaux d'alerte. Et ce même si le trafic routier était presqu'inexistant : les indices en question étaient mesurés la nuit et aussi, par ces temps de pandémie, les Roumains sont eux aussi en confinement et le trafic a baissé dans la capitale de manière dramatique. La cause de ce nouvel épisode de pollution de l'air était un incendie de végétation provoqué délibérément pour libérer un terrain agricole à Periş, à une trentaine de kilomètres au nord de Bucarest. De tels épisodes sont assez fréquents au printemps en Roumanie, puisque la mise à feu de la végétation séchée est un moyen facile, rapide et à bas coûts pour libérer les terrains agricoles pour une nouvelle campagne agricole. En ce mois d'avril, l'incendie s'est propagé aussi vers les bassins d'accumulation des déjections produites par les anciennes fermes de cochons de la localité. La fumée dense et une odeur nauséabonde ont été ressenties non seulement par les habitants de Periş, mais aussi par ceux du nord de la capitale roumaine. Hormis les sanctions pécuniaires appliquées par les autorités, les propriétaires de l'ancienne ferme doivent aussi nettoyer le périmètre touché par l'incendie. 


Ce n'est qu'un des nombreux épisodes d'accidents écologiques que l'on pouvait facilement éviter. L'écologisation des fermes, y compris de celles qui sont fermées, et une bonne gestion des déchets qui résultent des opérations d'élevage, même dans les fermes de subsistance, sont extrêmement nécessaires afin de réduire la pollution des eaux par les nitrates. En 2013, la Roumanie s'est engagée à respecter la Directive cadre sur les nitrites et la Directive Nitrates. C'est pourquoi, par le biais du Programme national de développement rural pour la période 2014 - 2020 et à l'aide de plusieurs autres fonds de l'Etat, plusieurs projets de réduction de la pollution avec des nitrates ont bénéficié d'appui financier gouvernemental. Et pourtant, les critères d'éligibilité définis dans le cadre d'un programme national de développement rural pour la période 2014 - 2020 ont exclu en grande partie les fermiers dit de subsistance, les fermes de petites dimensions et l'infrastructure communale dédiée à la gestion des déchets d'origine animale. Un projet récemment lancé se propose de résoudre justement ce problème. Appelé « Le contrôle intégré de la pollution par des nutriments », le programme se propose d'aider des localités sélectionnées comme vulnérables ou potentiellement vulnérables à la pollution avec des nutriments et déroulé grâce à un prêt accordé par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et d'un financement non remboursable accordé par le Fonds pour l'environnement mondial jusqu'au 31 mai 2017.


En 2016, la Roumanie se voyait accorder un nouveau crédit de la part de la Banque Mondiale, assurant la poursuite de ce programme, sous une autre forme - celle visant à mettre en place les mesures nécessaires pour respecter les demandes de la Directive Nitrates de l'UE. Ce projet a financé plusieurs systèmes de collecte et de compostage des déchets et des déjections visant à en produire du biogaz. Et aussi des projets d'assainissement et de traitement des eaux usées dans des communes situées dans tous les bassins hydrographiques de la Roumanie, localités à haut risque face à la pollution avec des nitrates. 


Début avril, les localités de Mărăcineni et de Gherăseni, du département de Buzău, dans l'est, ont été munies dans le cadre de ce projet de plateformes de stockage du fumier. Chaque localité s'est également vu doter de toute une série d'outillages nécessaires à la collecte et à la manipulation du fumier. Il s'agit de tracteurs, remorques, chargeurs sur pneus, épandeurs à fumier et citernes.  Les deux plateformes ont une capacité de stockage de plus de 5800 mètres cubes de fumier par an et devront desservir les petits fermiers et les fermes familiales. L'investissement est couvert à 95% par le ministère de l'Environnement, alors que la contribution locale des bénéficiaires est d'environ 5%, soit le coût de conception des plateformes. Jusqu'à la fin du projet « Le contrôle intégré de la pollution par les nutriments » en mars 2022, pas moins de 86 communautés locales bénéficieront d'appui pour se doter de plates-formes de stockage du fumier. (Trad. Alex Diaconescu)



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Publicat: 2020-04-20 14:56:00
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