Disputes concernant l’enseignement roumain

disputes concernant l’enseignement roumain Situé au centre d’innombrables disputes partisanes depuis pas moins de 30 ans, l’enseignement roumain constitue aujourd’hui aussi une raison d’accusations réciproques entre le pouvoir et l’opposition.

Depuis le 11 mars dernier, en Roumanie, tous les cours se déroulent en ligne à cause de l'épidémie de coronavirus. C'est une solution improvisée qui s'avère une variante viable pour les uns et un pari perdu d'avance pour les autres, notamment pour les enfants qui ne disposent pas de tablettes ni de connexion à Internet. Soulignons que certains villages isolés de Roumanie et certaines communautés pauvres ne sont même pas branchés au réseau d'électricité. Confrontées à une situation sans précédent, les autorités de Bucarest ont décidé dans un premier temps de suspendre les cours dans pour une période limitée. Cette mesure a été ensuite prolongée et les cours en ligne, recommandés au début, sont ensuite devenus obligatoires. Enfin, les écoliers et étudiants roumains ne reviendront pas dans leurs salles de classe avant l'automne, ont décidé les autorités de Bucarest. Seule exception notable : les élèves en terminale de collège et de lycée qui commencent la semaine prochaine deux semaines de cours préparatoires pour les examens. Ces cours se dérouleront évidemment dans des conditions spéciales. 


C'est une situation inacceptable, accusent les partis d'opposition tels ProRomânia et PSD qui ont d'ailleurs initié une motion contre la titulaire du portefeuille de l'Education nationale, Monica Anisie. « Les déclarations contradictoires et confuses sur la manière dont les examens d'évaluation nationale, de baccalauréat et de titularisation se dérouleront ont semé la panique parmi les élèves et les enseignants et les décisions concernant l'organisation des cours en ligne donnent la mesure de l'irresponsabilité de la ministre de l'Education nationale », affirment les 93 députés signataires de la motion. Ils demandent la démission de Monica Anisie, qu'ils accusent de manque de vision et de stratégie sur toile de fond de crise sanitaire. 


Le texte de la motion a été lu devant le plénum de la Chambre des Députés par Mihaela Hunca, élue du parti ProRomania : « Qu'allons-nous faire des centaines de milliers d'élèves qui n'ont pas de tablettes, d'ordinateurs, ni d'accès à Internet ? Qu'allons nous faire de ceux qui ne se permettent pas de tels coûts ? Quelle est la stratégie du gouvernement Orban ? C'est à nous de le dire : ignorance totale », a martelé Mihaela Hunca. 


Les décisions ont été adoptées conformément à la situation épidémiologique et en partant des réalités du système d'éducation nationale, qui n'était pas préparé au passage immédiat aux cours en ligne, a répliqué la ministre Monica Anisie. Elle a rejeté toutes les accusations, affirmant que la situation actuelle de l'enseignement roumain est la conséquence des mesures introduites par les gouvernements précédents, ceux du PSD, qu'elle a accusés d'avoir maintenu un sous-financement chronique du système : « Qu'en est-il des projets prévus dès 2011 par la Loi de l'éducation nationale ? Que dois-je comprendre de tout cela ? Que vous m'accusez de ce que votre propre ignorance a produit par le passé ? Bref, les autorités achèteront des dispositifs branchés à Internet pour les quelque 250 mille enfants des milieux défavorisés », a déclaré Monica Anisie. 


Le vote concernant cette troisième motion simple contre un ministre du cabinet Orban doit être exprimé ce mercredi. Hormis les disputes politiques, la direction vers laquelle évoluera le processus d'examen des collégiens et lycéens roumains en année terminale est clair. Le calendrier du baccalauréat a été approuvé et il prévoit entre autres, l'élimination de toutes les épreuves orales. En plus, le calendrier et les règles d'organisation de l'admission aux lycées publics pour l'année 2020- 2021 vient lui aussi d'être annoncé. (trad. Alex Diaconescu)


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Publicat: 2020-05-26 12:06:00
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