Michal Wasiucionek, expat en Roumanie

michal wasiucionek, expat en roumanie L'historien polonais Michal Wasiucionek vit à Bucarest depuis quelques années

Michal Wasiucionek est né à Varsovie et c'est toujours là qu'il a fait ses études. C'est en 2006, à la fin du lycée, qu'il est venu pour la première fois en Roumanie, avec des amis. Au bout d'un mois, pendant lequel il a sillonné le pays, il est tombé amoureux de ces terres. Plus tard, lorsqu’il était étudiant, il a postulé pour une bourse Erasmus à l'Université de Bucarest. Ensuite, Michal a décidé de faire son doctorat en Italie, à Florence. Le thème de ses recherches doctorales c'est l'histoire des Principautés roumaines et leurs relations avec l'Empire ottoman. Il a choisi de revenir à Bucarest en 2015 pour continuer ses recherches et achever sa thèse de doctorat, bénéficiant aussi d'une bourse d'études. Ultérieurement, il s'est fait embaucher au Collège Nouvelle Europe. Passionné de langues étrangères, Michal Wasiucionek a vite appris le roumain et s'est bâti une nouvelle vie à Bucarest.

Invité de RRI en 2018 aussi, il revient devant le micro pour raconter ses deux dernières années et son confinement en temps de pandémie: « Ces dernières années ont été pour moi une période de continuité d'enracinement plus profond. Je travaille depuis une année aussi bien au Collège Nouvelle Europe qu'à l'Institut d'histoire Nicolae Iorga de Bucarest. Cela veut  dire que je me suis intégré encore plus dans la capitale et dans le pays . Je continue à travailler et à faire des recherches sur le même thème, à savoir les relations des Principautés roumaines avec l'Empire ottoman et leur rôle décisif dans l'histoire de la Roumanie. Bref, de ce côté là il s'agit de  continuité, d'épanouissement plutôt que d'un brusque changement de cap. En ce qui concerne votre question sur comment j'ai passé "la fin du monde", je peux dire que j'ai vécu une expérience assez intéressante. Comme je suis historien, mes recherches m'emmènent  très souvent loin de Bucarest. Au début de la pandémie, j'étais en Turquie. Il m'a été assez difficile d'évaluer les différentes options. J'ai décidé alors de retourner au plus vite en Roumanie, pour éviter la situation où je n'aurais plus  eu la possibilité de le faire, en raison des restrictions de voyage. De retour à Bucarest, vers la mi-mars, j'ai pris la décision de m'auto-isoler à domicile, même si aucun cas d'infection au nouveau coronavirus n'avait été rapporté jusque là. Je l'ai fait par précaution. J'ai donc passé deux semaines seul, à la maison. Juste à la fin de cette quatorzaine auto-imposée, les autorités ont mis en place des restrictions de déplacement. Cela s'est traduit pour moi par un confinement plus long que celui des autres. Je l'ai mis à profit en lisant les livres que je m'étais proposé de lire avant cette période, mais que je n'avais pas lus faute de temps. J'ai assez vite cessez de m'intéresser tant à la presse? Je n'y a pas totalement renoncé, mais j'ai brusquement réduit la consommation d'infos. Et ce pour la simple raison qu'à un moment donné je me suis senti comme accablé par la quantité d'informations et par l'attitude assez alarmiste des médias. Je crois avoir fait aussi des changements personnels en ce qui concerne l'emploi du temps. C'a été pour moi un bon moment pour mettre de l'ordre dans mon quotidien pour mieux m'organiser. Avant cette pandémie, j'étais toujours à court de temps. Pendant le confinement, j'ai cuisiné plus qu'avant et j'ai renoué avec l'apprentissage des langues étrangères. Bref, cette période a été bénéfique de ce point  de vue. »

 

En dernière année d'études doctorales, lorsque Michal a été obligé de choisir entre Florence et Bucarest, il a opté pour la capitale roumaine où il s'est installé. Il s'est vite intégré et a lié beaucoup d'amitiés. Cette année, il n' pas réussi à revoir sa famille de Pologne, à cause de la crise sanitaire, mais il pense le  faire dès que ce sera possible. Même si au début ses parents et son frère n'avaient pas été d'accord avec la décision de Michal, ils lui ont pourtant rendu visite à Bucarest, dans sa nouvelle habitation  qu'ils ont appréciée. En ce qui le concerne, Michal se déclare heureux ici, en Roumanie. Aurait-il l'intention d'y rester plus longtemps? Voici sa réponse: « Oui, absolument. Pour l'instant, je n'envisage pas de partir, puisque je me suis fait une vie, ici. Les miens ont eu quelques réserves lorsque j'ai choisi de vivre en Roumanie et il y a eu des tensions. Pourtant, quand ils m'ont rendu visite, ils se sont dits contents de ce qu'ils ont vu. Ils ont même dit comprendre  les raisons de mon choix, mais cela ne les empêche pas de me taquiner parfois. Ils me rappellent qu'à la fin de mes études doctorales en Italie ils auraient préféré que j'y reste, car pour me rejoindre ils auraient dû voyager à Rome ou à Florence.  Bien sûr que c'est une blague. Il y a certaines choses qui me retiennent ici La première c'est que les Roumains sont très gentils, très accueillants. J'ai retrouvé ici une atmosphère je dirais détendue, positive. J'ai toujours aimé la Roumanie et la ville de Bucarest, dont le charme  à part se laisse découvrir petit à petit. On peut toujours y trouver des choses nouvelles, d'autres dont on ignorait l'existence ou bien auxquelles on ne s'attendait pas. C'est vrai que la Roumanie a certains problèmes, mais en même temps ce pays représente pour moi un endroit fort accueillant et chargé d'énergies positives. »


www.rri.ro
Publicat: 2020-07-22 13:59:00
Vizualizari: 837
TiparesteTipareste