Forte concurrence à la Mairie de Bucarest

forte concurrence à la mairie de bucarest Dix-huit candidats, des poids lourds de la scène politique roumaine mais aussi des gens sans aucune notoriété, briguent le fauteuil de maire général de Bucarest.

Bucarest rassemble un dixième de l'électorat roumain, l'édile en chef de la capitale roumaine étant le responsable élu avec le plus grand nombre de voix, à l'exception du chef de l'Etat. La capitale est la ville la plus riche de Roumanie, avec des indicateurs économiques supérieurs à la moyenne de l'Union européenne, elle est aussi la ville qui affiche la démographie la plus dynamique du pays. Cette réalité transforme le poste de maire général en un trophée convoité par tous les partis politiques. Les élections locales de cette année, initialement programmées au mois de juin, ont été reportées au 27 septembre en raison de la pandémie de Covid-19, les mandats des élus locaux - maires, chefs et membres des conseils départementaux, membres des conseils locaux - ayant été prolongés de six mois. 


A Bucarest, dix-huit candidatures au poste de maire général ont été validées, représentant l'ensemble de l'échiquier politique, depuis la droite conservatrice à la gauche radicale, ainsi qu'une large panoplie de professions: économiste, ingénieur, mathématicien, philologue, comédien, journaliste, guide de montagne, médecin, médecin vétérinaire, contrôleur de trafic aérien, ou encore expert en relations internationales. Les sondages sur les intentions de vote de l'électorat privilégient, pour l'instant, une confrontation entre deux candidats. Ancienne vedette très visible et très vocale d'une chaîne de télévision arrimée à gauche, Gabriela Firea devenait, il y a quatre ans, la première femme et le premier adhérent du Parti social-démocrate à se faire élire au poste d'édile en chef de Bucarest. Dans le même sillage, le PSD adjugeait aussi les mairies des six arrondissements de la capitale roumaine. A présent candidate à sa propre succession et soutenue par le plus important parti politique de l'opposition parlementaire, la maire générale part en campagne avec un palmarès plutôt modeste et le handicap d'une inévitable usure du pouvoir. Bucarest est suffoquée par la pollution, paralysée par une circulation infernale, avec une régie de chauffage urbain en faillite et une infrastructure fragile. Son principal contre-candidat est le mathématicien et activiste civique Nicuşor Dan. L'« Union Sauvez Bucarest », l'organisation non-gouvernementale qu'il a fondée, a été le noyau autour duquel s'est construite l'Union Sauvez la Roumanie, devenue, depuis, la troisième force politique au Parlement roumain. Ultérieurement, Nicuşor Dan a quitté le parti, pour des divergences de doctrine, mais sa candidature actuelle est soutenue aussi bien par l'USR que par le Parti national libéral, au pouvoir. 


Parmi les autres candidats, les commentateurs remarquent au moins deux personnages qui ajouteront des couleurs à la campagne électorale: il s'agit du député européen Traian Băsescu et du sénateur Călin Popescu-Tăriceanu. Le premier avait déjà été élu à la tête de la mairie de Bucarest en 2000 et ensuite à la tête de l'Etat roumain pendant dix ans, tandis que le second a rempli un mandat de premier ministre. Camarades politiques dans un premier temps et ennemis jurés par après, Băsescu et Popescu-Tăriceanu sont considérés par certains analystes comme le tandem le plus efficace ayant géré l'administration roumaine. C'était eux qui  tenaient le gouvernail en 2007, lorsque la Roumanie a intégré l'Union européenne. Bientôt septuagénaires, l'ancien président et l'ancien premier ministre peuvent paraître ridicules en affichant leurs nouvelles ambitions de maires de Bucarest. Les commentateurs considèrent, néanmoins, que ce que les deux hommes sont en train de faire c'est de booster leurs partis politiques respectifs, le Parti du Mouvement populaire dans le cas de Traian Băsescu et l'Alliance des libéraux et des démocrates dans celui de Călin Popescu-Tăriceanu, à l'attente de l'autre scrutin, législatif, de l'automne. (Trad. Ileana Ţăroi)


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Publicat: 2020-08-26 12:56:00
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