Le projet « La culture dans la grange »

le projet « la culture dans la grange » A partir d'une idée du metteur en scène Victor Olahut, originaire de la ville de Cluj, le projet « Cultură’n Șură » (« La culture dans la grange ») a réussi à introduire le théâtre dans les villages de Roumanie.

« C'est un investissement dans l'avenir du village », dit l'équipe qui mène ce projet. Huit ans après s'être lancé dans cette aventure, le metteur en scène Victor Olahut, la comédienne Florentina Nastase et le dramaturge Flavius Lucacel ont réalisé une centaine de spectacles en milieu rural. Un véritable noyau composé de comédiens, plasticiens, bibliothécaires et autres partenaires et sponsors s'est constitué autour de cette idée. Ce genre de théâtre inédit s'est étendu en 2016 à 5 départements du pays. Des cours pleines de villageois, qui avaient pris place sur des bancs et sur des ballots de paille, avec des enfants regardant la pièce assis sur des couvertures juste devant la scène, c'est dans ce décor que se déroulent les pièces de théâtre dans le cadre du projet « La culture dans la grange ».

Comment se sont adaptés les initiateurs de ce projet au nouveau contexte de pandémie ? C'est Victor Olahut, initiateur et manager du projet, qui explique : « Cet été, il a fallu respecter un nombre fixe de places et des mesures de distanciation physique. Par conséquent, nous n'avons pas pu inviter tout le village au théâtre, comme ce fut le cas les années précédentes. Nous avons été heureux de rencontrer à nouveau notre public et le public a bénéficié d'un théâtre de qualité. Vu les conditions dans lesquelles tous les événements culturels ont été organisés en 2020, nous sommes très satisfaits de ces résultats. Certes, nous avons végété de mars à avril, mais lorsque nous avons commencé, nous l'avons fait en force. Nous avons aussi enregistré une première dans notre activité : nous avons réalisé un film impliquant un groupe interethnique d'enfants de la commune de Somes - Odorhei, du comté de Salaj. Les enfants ont participé deux mois durant à des ateliers de théâtre. Ils sont merveilleux et le titre du film est très suggestif : Pandelia. Parallèlement, nous avons porté le spectacle « Experimentul » (« L'expérience ») dans une douzaine de villages. Les astres ont été avec nous. Avec une centaine de représentations en milieu rural, il est clair que les gens apprécient ce que nous faisons. Autrement, nous aurons probablement renoncé. Vous savez, pour les hôtes, c'est un effort important de recevoir tant de gens dans leur cour et de transformer leur grange en scène. Et pourtant, à la fin du spectacle, nous arrivons à préparer le spectacle de l'année prochaine. Ce qui nous pousse le plus à continuer, ce qui nous motive, c'est l'enthousiasme des gens. »


Il faut avoir une réelle motivation pour constituer une équipe composée de personnes difficiles à remplacer, avoue notre interlocuteur. Et parmi ces personnes, Victor Olahut nomme Iulian Glita et Marin Grigore, deux comédiens qui passent une bonne partie de l'été à introduire le théâtre parmi les villageois. Comment est-ce de passer son été au service du théâtre ? En fait, ce n'est pas si romantique que cela semble à première vue, mais c'est plutôt quelque chose de pratique. Avant de s'exprimer sur scène, chaque membre de l'équipe doit passer un véritable test pluridisciplinaire. Il est tant chauffeur, spécialiste en lumières, costumier, responsable de la sonorisation, des communiqués de presse et même charpentier en charge de l'assemblage des bancs sur lesquels doit s'asseoir le public.


Et cette année, l'équipe du projet « La culture dans la grange » a-t-elle eu une expérience importante ? Une véritable leçon, selon Victor Olahut : « Nous avons appris qu'il fallait être beaucoup plus flexibles qu'auparavant. Nous, par exemple, nous avons trouvé une forme d'éducation par la culture. Lorsqu'on travaille beaucoup pour développer un projet, à partir d'un certain moment, les choses commencent à fonctionner indépendamment. Et il y a ce risque d'arriver à une sorte d'autosuffisance et à cesser toute quête du renouveau. Et lorsqu'une pandémie arrive et que l'on est dans l'impossibilité de dérouler son activité, que fait-on ? Il est difficile de dire quelque chose de nouveau lorsqu'on devient confortable avec la situation dans laquelle on se retrouve. Désormais, il faut être créatifs et essayer d'introduire constamment quelque chose de nouveau dans la relation avec le public, et non seulement lorsque la situation nous oblige à le faire. »


Et voilà qu'un nouveau projet a vu le jour, dont le spectacle inaugural aura lieu prochainement. Il s'agit d'un projet financé en partie par l'Administration du fonds culturel national en partenariat avec le Théâtre national « Radu Stanca » de Sibiu. Les répétitions ont lieu actuellement avec les comédiens Marin Grigore et Vlad Robas. Une musique assez futuriste, un spectacle live et un thème généralement humain, voici les principaux repères d'une production qui attend son public à partir du 5 octobre au Théâtre national de Sibiu, avant une tournée à travers la Roumanie.





www.rri.ro
Publicat: 2020-10-02 17:01:00
Vizualizari: 734
TiparesteTipareste