Les castors sont de retour sur les cours d’eau des Monts Făgăraş

les castors sont de retour sur les cours d’eau des monts făgăraş Bonne nouvelle pour les écologistes de Roumanie : les castors sont de retour sur les cours supérieurs de trois rivières qui baignent les versants méridionaux des Monts Făgăraş.

La présence de ces animaux aquatiques en voie de disparition en Europe est due à un projet mis en place par la Fondation Conservation Carpathia, avec le soutien financier de la CE, autour du programme LIFE Nature et intitulé « La création en Roumanie d’une aire de nature sauvage dans le sud des Carpates ».

 

Faciles à piéger, les castors ont été chassés depuis l'antiquité pour leur fourrure, leur chair et pour le castoréum, une substance huileuse sécrétée par des glandes sexuelles situées en dessous de la queue, utilisée dans l’industrie pharmaceutique et dans celle des produits de beauté. Cette chasse les a conduits à l'extinction sur une grande partie de leur aire naturelle de répartition avant même le milieu du XXe siècle. Au Moyen Âge, le castor européen a été largement chassé pour sa fourrure dont on faisait des chapeaux, symbole d’appartenance à la grande noblesse, tandis qu’en Transylvanie, la coutume voulait que les mariées issues de la communauté magyare se voient offrir en cadeau des fourrures de castor. Ce fut en 1998 que l’Institut de Recherche et de Sylviculture de Brasov a mis en place sur les cours des rivières d’Olt, de Mures et de Ialomita, un programme de réintroduction des castors au cours duquel 182 exemplaires originaires d’Allemagne ont été relâchés en Roumanie. En moins de 15 ans, leur population a dépassé les 650 exemplaires dont une partie est arrivée même dans le Delta du Danube.

 

Un premier couple de castors a été déjà relâché dans la partie sud des Monts Fagaras avant que d’autres exemplaires ne le rejoignent sur place à partir du printemps prochain. Avec des détails, le zoologue Adrian Aldea, spécialiste de la faune sauvage au sein de la Fondation Conservation Carpathia :

 

« Les actions de restauration des populations de castors font partie d’un programme plus ample que notre fondation mène afin de repeupler la zone des Monts Făgăraş en espèces en voie de disparition. C’est un programme en déroulement jusqu’en 2024 qui se propose la relocation de 90 castors dont 70 originaires d’autres régions de Roumanie et 20 amenés de la population de l’Elbe, en Allemagne, issus d’une espèce dont les gênes diffèrent des celles des populations de castors de Roumanie. Les zones visées pour le retour des castors sont les lits de la Dambovita, du Râul Târgului et de l’Argesel, dans le département d’Arges. Chaque année, des castors qu’on surveille par la suite, sont reloqués dans les aires naturelles identifiées comme leur étant favorables».

 

Afin de leur assurer la survie dans les régions où ils sont réintroduits, les castors seront reloqués au printemps et pendant les deux premiers mois de l'automne, lorsque les interventions pourront être réalisées sans entraîner de déséquilibre au sein des familles de castors. Une fois relâchés sur les cours supérieurs des trois rivières des Monts de Fagaras, les rongeurs seront attentivement surveillés par les zoologues. Adrian Aldea explique :

 

 « Une partie des individus sera dans un premier temps équipée d'émetteurs radio afin de pouvoir être localisée par mes collègues. De cette manière, on pourra apprendre davantage sur les activités des castors et sur leur reproduction en liberté. Il est peut-être important à mentionner le fait qu’en dehors d’un suivi des castors, on mesure aussi les paramètres physiques, chimiques et biologiques de l’environnement où ils sont reloqués. On mesure la qualité de l’eau et on examine la végétation afin de voir l’impacte des castors sur leur milieu ».

 

Avec une durée de vie moyenne de 13 à 15 ans, le castor atteint à la maturité un mètre de long et il pèse jusqu’à 25 kilos. Véritables paysagistes, ils construisent leurs huttes, dont les entrées se trouvent sous l'eau, afin d’être protégés contre les prédateurs. Ils construisent des barrages et créent des réserves d’eau favorables aux plantes hydrophiles. Ils contribuent à revitaliser certains écosystèmes qui s’avèrent bénéfiques à d’autres espèces d’oiseaux, de poissons, d’insectes ou d’amphibiens.

                                                              (Trad.: Charlotte Fromenteaud)


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Publicat: 2021-12-04 18:03:00
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