«Casa Share» - plus qu’une association, un véritable état d’esprit !

«casa share» - plus qu’une association, un véritable état d’esprit ! L'association Casa Share rénove ou construit des maisons pour les plus vulnérables.

« Je ne suis pas Superman ou je ne sais quel autre super-héros. Mais avec un grand cœur, beaucoup de volonté et de compassion, j'essaie de changer la vie de ces enfants au destin tragique ». Voilà comment se décrit Bogdan Tănasă, qui avec son association « Casa Share », rénove ou construit des maisons pour les plus vulnérables. Il travaille aussi à la construction d'un Centre éducatif et professionnel pour les enfants défavorisés de la région de Moldavie.

« J'ai 48 ans et au départ je suis un entrepreneur à la tête de deux entreprises de production de briquets et de granulés de bois. J'ai grandi dans le département de Iași, juste en face d'un orphelinat. De là m'est venue l'envie de participer à la construction d'un monde meilleur. Petit, j'ai assisté à beaucoup de choses, et j'ai eu la chance de rencontrer des gens venus de l'étranger pour prêter main forte. J'ai beaucoup appris à leurs côtés. Je suis moi-même parti assez longtemps à l'étranger, et je me suis dit que si Dieu pouvait m'aider à trouver les financements nécessaires, j'aimerais aussi aider la société à mon tour. Et c'est ce que je fais depuis maintenant huit ans : je travaille dans mon usine, et je passe le peu de temps libre dont je dispose à travailler sur mon projet Casa Share. »

Peu de temps libre pour Bogdan Tănasă, mais beaucoup de succès malgré tout, d'après ce que nous avons pu constater. Pendant ces huit années, il a réussi à faire construire 30 maisons pour les gens les plus démunis des régions rurales.

 « On me demande souvent comment j'ai réussi à imaginer et à organiser tout ça. Eh bien, je n'ai fait ni l'un, ni l'autre. Je n'ai fait que partager mon envie de faire le bien autour de moi. Il y a huit ans j'ai lu un article dans un journal qui parlait de 6 enfants qui vivaient seuls avec leur père. Leur mère les avait quittés. Ils vivaient difficilement et l'un d'entre eux avait exprimé le désir d'avoir une petite voiture pour jouer. Et je me suis dit « mais ce n'est pas possible ! ». Je suis allé chez eux, car je devais leur installer un poêle à bois puisqu'ils n'avaient pas de chauffage. Ils n'habitaient pas une maison mais une cabane. Je n'ai finalement pas installé le poêle, je leur ai carrément construit une maison. C'était la première des trente que j'ai réussi à construire depuis. »

Les bénéficiaires de « Casa Share » sont ceux à qui la chance n'a jamais souri ou contre qui le sort s'acharne. Des mères célibataires avec plusieurs enfants dont le père est parti, les laissant avec le strict minimum ; des gens qui ont tout perdu lors d'un incendie ; des personnes âgées qui s'accrochent à la vie sans pouvoir travailler pour se procurer des biens de première nécessité. L'association de Bogdan Tănasă s'est progressivement fait connaître dans la région, mais aussi dans le reste du pays.

 « Nous choisissons les gens à qui nous venons en aide. Car nous devons discuter préalablement avec les services sociaux, la mairie  et le prêtre du village. Nous changeons le cours de leur vie. Voilà ce que nous faisons avec «Casa Share», changer des vies. Nous accompagnons les enfants jusqu'à l'âge de 18 ans, et même après. Nous gardons contact ensuite pour suivre leur parcours, savoir s'ils partent à l'étranger, s'ils signent des contrats de travail en bonne et due forme. Au cours de ces huit années, ces enfants, 16 d'entre eux, ont grandi. Ils sont devenus adultes et ont différents travails. Je suis très ferme et strict pour qu'ils restent ici dans le pays, pour qu'ils apportent leur pierre à l'édifice, car nous avons besoin de ces jeunes ici. Ils ont grandi dans l'esprit de « Casa  Share», celui de venir en aide à autrui. »

Tous ceux à qui Bogdan Tănasă vient en aide sont importants. Mais les enfants défavorisés occupent une place toute particulière dans son projet. Seuls l'éducation et un métier permettront à ces enfants issus de milieux pauvres de changer leur destin. C'est pour cette raison que « Casa Share » travaille à l'ouverture d'un Centre éducatif et professionnel dans le département de Iași.

 « Le centre fait 540 mètres carrés, c'est assez grand. Il ressemble à une école, avec deux étages. Il comporte quatre grandes classes pouvant accueillir 70 élèves ainsi que deux ateliers encore plus grands. Ces derniers accueilleront différents intervenants venus travailler avec les enfants pour leur enseigner les métiers d'électricien, de plombier, de charpentier etc. Après l'école (car la scolarité est aussi essentielle) nous emmenons ces enfants au centre, nous leur offrons à manger, nous leur dispensons des cours, et une fois leurs devoirs terminés, à l'aide de professeurs, nous les emmenons à l'atelier où nous les sensibilisons à la culture du travail. »

En d'autres termes, le Centre éducatif et professionnel de Bogdan Tănasă ira au-delà des simples activités d'après classe. Il s'agit de donner à ces enfants une chance d'avoir une vie meilleure.

De plus, avec son association « Casa Share », Bogdan Tănasă apporte de la nourriture aux plus défavorisés et conduit chaque semaine les personnes âgées qui en ont besoin chez le médecin. Pendant la pandémie, il a acheté pour l'Hôpital des maladies infectieuses de Iași un appareil pour faire des tests Covid, des tests, des masques ainsi que des combinaisons. Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il s'est aussi rendu à la frontière pour venir en aide aux réfugiés.

 « Je suis venu et j'ai vu ce qui se passait. Beaucoup de gens se sont précipités pour apporter de la nourriture et tout le nécessaire. Rien ne manque grâce à la générosité des Roumains. Personnellement je suis un homme plus pratique, c'est pour cette raison que je construis des maisons et que j'apprends aux autres à se débrouiller seuls. J'ai vu des mères franchir la frontière après être restées dans le froid pendant 14-20 heures, trainant derrière elles deux valises et trois enfants avec leurs peluches sous le bras. Ils devaient trouver rapidement un toit et un endroit pour se réchauffer. Alors avec l'une de mes amies de l'association « Gura Humorului », nous avons trouvé 14 maisons d'hôtes. Nous avons demandé aux propriétaires d'ouvrir leur porte aux réfugiés, nous nous sommes chargés d'apporter de la nourriture et des denrées non périssables. Nous avons transporté les réfugiés depuis la frontière jusqu'aux chambres d'hôtes avec nos minibus. Des dizaines de mères et leurs enfants sont aujourd'hui logés là-bas. »

En somme, Bogdan Tănasă et son association « Casa Share » est un exemple pour nous tous. Il a réussi à mobiliser chez certains des ressources insoupçonnées, essentielles dans une société chaque jour un peu plus individualiste et apathique. Il explique que cette démarche lui fait beaucoup de bien et lui réchauffe le cœur, et recommande à tout le monde de suivre son exemple. (Trad : Charlotte Fromenteaud)



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Publicat: 2022-03-30 12:39:00
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