Tradition circulaire au Musée du Paysan roumain

tradition circulaire au musée du paysan roumain Le Musée national du Paysan roumain de Bucarest offre au public l’exposition d’art contemporain collaboratif «Tradition circulaire/Connexion avec la nature ».

En mai et juin 2022, le Musée national du Paysan roumain de Bucarest offre au public l'exposition d'art contemporain collaboratif « Tradiție circulară/Tradition circulaire (Conectat la natură/Connexion avec la nature) », qui rassemble des artistes contemporains et des maîtres artisans, gardiens de métiers et de savoir-faire archaïques, dans une imbrication de technologies, d'innovation, acte artistique et artisanat.  


Virgil Nițulescu, le directeur du musée, a présenté ce projet. « C'est un concept relativement différent des autres accueillis par notre musée. Le point de départ est une initiative de 2017, qui s'appelait  « România Tradițiilor Creative/La Roumanie des traditions créatives », lancée par l'ancien directeur, Vintilă Mihăilescu, et par Teodor Frolu. Ils essayaient de mettre ensemble des artistes contemporains particulièrement intéressés par la culture traditionnelle de Roumanie. L'exposition actuelle, « Tradition circulaire », s'appuie, en fait, sur un atelier ouvert à l'intérieur du musée, où travaillent ensemble six artistes contemporains (Teodor Graur, Mircea Cantor, Marius Alexe - Bean, Oláh Gyárfás, Virgil Scripcariu et Dan Vezentan) et six maîtres artisans (Viorel Gheorghe, Tănase Burnar, Adrian Mihaiu, Melinda-Maria Andras, Csaba Balint et Csaba Racz). Chaque artiste travaille avec un artisan spécialisé dans un certain métier traditionnel - la poterie, le textile, le cuir, le bois. Moi, je crois, qu'en fin de compte c'est un échange d'expérience ; les artistes montrent des techniques et des idées nouvelles, qui circulent dans l'art contemporain de Roumanie, tandis que les maîtres artisans mettent en lumière ce qui est essentiel dans l'art traditionnel. Les artistes savent pertinemment bien que, pour bénéficier d'une reconnaissance internationale, l'originalité et une identité bien définie doivent s'appuyer sur le spécifique de la communauté natale. », a-t-il expliqué.


Coorganisateur et coauteur du projet « La Roumanie des traditions créatives » de 2017, sur lequel repose l'actuelle exposition « Tradition circulaire », l'architecte et entrepreneur dans les industries créatives Teodor Frolu a parlé des ateliers-source de l'exposition, de l'implication des artisans et des artistes, ainsi que de la ligne de démarcation très fine qui sépare un artiste visuel d'un artisan traditionnel. « Certes, les ateliers pour les artisans et les artistes sont restés ouverts ici durant une semaine, mais il faut dire qu'ils sont nombreux à travailler ensemble depuis des années. Notre objectif est donc de montrer à quel point le métier traditionnel est contemporain et actuel, comment les artistes contemporains peuvent le transformer en œuvres d'art de haut niveau. Montrer aussi comment ces créations peuvent compléter des collections privées, et là je pense notamment à Mircea Cantor, Teodor Graur, Dan Vezentan, Oláh Gyárfás et Virgil Scripcariu, des artistes qui puisent déjà dans l'artisanat traditionnel. Et pas en dernier lieu, je pense aussi à Bean - Marius Alexe, membre du groupe musical « Subcarpați », qui a ravivé l'intérêt des jeunes pour l'instrument musical appelé kaval. Ces artistes ont récemment fondé « Le Centre culturel Subcarpați » où ils essaient, chacun à sa façon, à travers les ouvrages d'art contemporain, de rendre plus visibles et de confirmer la valeur de ces créateurs. Car, en fait, ici c'est le point de rencontre entre un maître artisan, qui est aussi un artiste, et un artiste, qui est aussi un très bon maître artisan. Parce que les artistes, tout comme les artisans, travaillent directement avec le matériel, employant différentes techniques et utilisant leurs mains, leur esprit et leur imagination. », a-t-il dit.


Mircea Cantor, artiste visuel roumain établi à Paris et un des représentants les plus importants de l'art visuel roumain, lauréat du prix « Marcel Duchamp » à la FIAC en 2011, a parlé de ce que signifie l'art traditionnel pour lui. « Je trouve que c'est un moment de collaboration entre les artistes et les artisans unique dans l'histoire de ce musée. Mais, en ce qui me concerne, travailler avec les artisans et reconnaître leur contribution à mon art constituent une démarche naturelle. Il est important de reconnaître que l'on travaille avec un artisan du cuir, de la laine, il faudrait que ça soit quelque chose de naturel, car nous en aurions tous à gagner. Une sorte de reconnaissance, de compréhension et de soutien mutuels du point de vue professionnel et financier, toutes ces choses devraient exister naturellement, pour un enrichissement intérieur, y compris du public, pour encourager de tels gens qui souhaitent travailler et se rendent compte qu'ils sont capables de porter plus loin le savoir-faire des maîtres artisans encore en vie. Ensuite, il faudrait éduquer le public, les enfants à travers des programmes éducationnels très bien conçus et appliqués dans les écoles par le ministère de l'éducation, à travers des programmes financiers, qui montrent que l'on peux travailler ainsi pour son propre plaisir, mais aussi pour vivre. On peut gagner sa vie en pratiquant ces métiers que nous découvrons au Musée du Paysan roumain. Je crois que ça aurait un effet domino inscrit dans la durée et profitable pour tous- artistes, artisans, société civile, enseignement-, avec une évolution uniquement ascendante. », a conclu Mircea Cantor. (Trad. Ileana Ţăroi)



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Publicat: 2022-09-03 11:30:00
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