Trois productions du Théâtre national radiophonique - Radio Roumanie sont nommées au Prix UNITER du Meilleur spectacle de théâtre radiophonique: « Un siècle de théâtre roumain à Chişinău - La revanche de la mémoire interdite », sur un scénario de Mariana Onceanu, « Radio Noir. Histoires policières (Saison 1) », une dramatisation radiophonique de Mihnea Chelaru, et « Le cas Tudor Vladimirescu », sur un scénario de Gavriil Pinte.
Gavriil Pinte a étudié l'art de l'acteur à Târgu-Mureș et la mise en scène à Bucarest. Il a réalisé des spectacles dans de nombreuses villes roumaines, dont Sibiu, Constanţa, Oradea, Timișoara et bien-sûr la capitale, Bucarest. En 1999, il a intégré la rédaction « Théâtre » de la Société roumaine de Radiodiffusion, où il continue à travailler, ses spectacles ayant été récompensés du Prix UNITER - Théâtre radiophonique en 2OO2, 2OO3 et 2O11. Gavriil Pinte s'est penché sur la vie et l'œuvre de nombreux écrivains, qui lui ont fourni du matériel pour ses productions: « Un tramvai numit Popescu/Un tramway appelé Popescu » - d'après la vie et l'œuvre du poète Cristian Popescu (un spectacle joué à Bucarest et Sibiu dans un tram qui circulait en ville), « Ispita Cioran/La tentation Cioran » - inspiré par la vie et l'œuvre d' Emil Cioran, « Ghidul copilăriei retrocedate/Le guide de l'enfance remise en possession » - d'après Andrei Codrescu, « Călătoria/Le voyage » - d'après Constantin Abăluță, et « Cei din urmă vor fi cei din urmă/Les derniers seront les derniers» - d'après Ioan Es. Pop.
Le spectacle radiophonique le plus récent de Gavriil Pinte s'appelle Cazul Tudor Vladimirescu/Le cas Tudor Vladimirescu et il est inspiré par la personnalité de Tudor Vladimirescu. Celui-ci, né en 1780, s'est trouvé à la tête de la principauté de Valachie et de la Révolution de 1821, l'un des événements à l'origine du processus de renaissance nationale roumaine. En 1821, Tudor Vladimireascu annonçait le programme de la révolution, intitulé « Cererile norodului românesc/Les demandes du peuple roumain», qui exigeait, avant tout, la non-intervention des puissances étrangères dans les affaires intérieures du pays et la mise en œuvre de plusieurs réformes. Ce programme est considéré comme le premier document à caractère constitutionnel des Principautés roumaines. « Vladimirescu a été parfois idéalisé, mortifié dans des clichés. Nous n'avons pas voulu créer un spectacle pathétique, mais en même temps il n'était pas non plus question d'enfoncer le grand Pandoure dans la parodie, dans l'ironie et le dérisoire. Nous étions intéressés par un héros qui a été avant tout un être humain, qui a joué un rôle historique de premier rang et qui s'est transformé en héros national. Le scénario raconte des scènes de la vie publique et de la vie privée de Vladimirescu, des scènes qui nous rendent l'être humain qu'il avait été. ». Voilà un concentré du spectacle, raconté par le metteur en scène Gavriil Pinte.
« La version radiophonique a été précédée par une autre, pour la scène, car le spectacle a tout d'abord été joué sur une île délimitée par les eaux de la rivière Jiu, à l'entrée de la ville de Târgu Jiu. Le spectacle a été joué le soir et la bande son a été fournie par le groupe Bucium, menée par Andi Dumitrescu. Tout a été en prise directe, comme une sorte d'opéra rock. J'ai trouvé que la musique du groupe était juste ce qu'il fallait, car le rock est un genre musical rebelle, révolutionnaire, comme Tudor Vladimirescu le personnage historique. La distribution a été nombreuse, rassemblant une soixantaine d'artistes, (dont Mihai Rădulea, Oana Marinescu, Cosmin Brehuță, Eugen Titu, Mădălina Ciobănuc, Monica Sfetcu, Georgiana Enache, Cornelia Diaconu, Adelina Puzdrea, Luminița Șorop), un nombre impossible à prendre en compte pour la version radiophonique du spectacle, mais les enregistrements ont été spécialement réalisés pour cette version, au théâtre de Târgu Jiu. Le scénario a été créé en fonction du spécifique et des rigueurs de la radio. Je suis très content que cette version existe, car c'est un spectacle important aussi bien pour moi que pour la troupe d'acteurs, que je remercie de tout mon cœur pour une collaboration extraordinaire. Je voudrais ajouter que la direction du Théâtre dramatique « Elvira Godeanu » de Târgu Jiu est assurée par Cosmin Brehuță, un être humain merveilleux et un directeur atypique dans le paysage théâtral de Roumanie. Les deux scénarios se revendiquent non pas de l'image - cliché de Tudor Vladimirescu, mais de la tragédie antique, de la dramaturgie shakespearienne, avec des accents de surréalisme. », a encore dit le metteur en scène Gavriil Pinte.
Le spectacle a été réalisé par Gavriil Pinte, en collaboration avec le Théâtre dramatique « Elvira Godeanu » de Târgu Jiu, à l'occasion du bicentenaire de Tudor Vladimirescu. (Trad. Ileana Ţăroi)