Projets pour les mères et les enfants

projets pour les mères et les enfants Le mois de juin est l'occasion de célébrer l'enfance et les enfants, notamment le 1er du mois, avec la « Journée de l'enfance ».

Chaque année, en Roumanie, le mois de juin est l'occasion de célébrer l'enfance et les enfants, notamment le 1er du mois, avec la « Journée de l'enfance ». Cette journée a été instaurée en 1925, après que se soient réunis à Genève les représentants de 54 Etats dans le cadre de la Conférence internationale pour la protection et le bien-être des enfants, à l'issue de laquelle ils adoptèrent la Déclaration sur les droits des enfants. Depuis, de nombreux pays fêtent la « Journée de l'enfance ».


Nous nous sommes rendus dans l'un des centres communautaires de Bucarest, dans lequel le bien-être des enfants et des parents est une priorité. Nous avons assisté à une série d'ateliers auxquels parents et enfants ont participé, et avons constaté les résultats.


Melania Medeleanu, l'une des fondatrices du centre, nous raconte : « Initialement, le Centre communautaire Zi de bine a ouvert ses portes pour les Ukrainiens. Mais le 1er juin, à l'occasion de la Journée de l'enfance, nous avons aussi choisi d'accueillir des Roumains. Nous avons accueilli des enfants accompagnés de leurs mères. Le matin, nous avons organisé un atelier de gymnastique pour les mères et leurs nourrissons. C'était vraiment chouette, les enfants n'ont presque pas pleuré. Ensuite, nous avons organisé un atelier de tambours africains. Mihai Axinte joue du tambour africain, et les enfants sont très impatients de jouer à leur tour. C'est le premier évènement de ce genre que nous organisons, même si le centre fonctionne sur ce modèle depuis déjà trois mois avec les réfugiés d'Ukraine. Ici ils peuvent suivre des cours de roumain, d'anglais, de yoga, et les enfants faire de l'art thérapie et prendre des cours de danse. Ils viennent au centre 4 fois par semaine et passent la journée ici. Nous accueillons plus de 500 Ukrainiens avec leurs enfants, et nous sommes vraiment ravis qu'ils se sentent bien chez nous, qu'ils disposent d'un lieu accueillant où se retrouver, où participer aux ateliers et, si besoin, où exprimer leurs émotions librement. »


Alexandra Axinte, organisatrice du « Lundi du bien-être » rajoute : « Aujourd'hui nous organisons plusieurs ateliers. Nous sommes lundi, et nous avons décidé de commencer la semaine du bon pied, c'est pour cette raison que nous avons appelé ça le « Lundi du bien-être » et le Centre communautaire Zi de bine. Nous cherchons à jeter les bases pour construire ensemble une communauté, dont nous avons commencé à semer les graines avec les parents et les enfants. Nous avons organisé plusieurs évènements pour apprendre à nous connaître. Un peu plus tôt aujourd'hui les mères et leur nourrisson sont venus danser et faire de la gymnastique. Nous avons ensuite accueilli un atelier autour du partage des émotions, pendant lequel nous avons construit ensemble une « carte des émotions » avec les enfants âgés de 5 à 8 ans. Maintenant vous pouvez entendre les sons de notre atelier de tambour africain, qui accueille petits et grands, tous âges confondus, et qui vont découvrir ensemble toutes sortes de rythmes. L'objectif est de créer du lien, de trouver des moyens de se réunir, au-delà des mots, en passant par le mouvement, la musique ou les émotions. Ensuite, de chercher ensemble quels sont les besoins de chacun à ce moment-là, et de choisir ce qu'il y a de mieux pour construire ensemble ce centre communautaire. »


Nous avons demandé à Alexandra Axinte quels retours elle a eu au sujet de cette journée : « Les mères qui sont venues le matin étaient ravies comme tout. Lorsque l'on vient tout juste de donner naissance à son enfant, c'est super de pouvoir rencontrer d'autres femmes dans la même situation, pour faire connaissance et échanger sur son expérience. Elles en ont vraiment besoin d'ailleurs ! Celles qui ont participé à l'atelier suivant, sur les émotions, ont pu se détendre pendant que nous prenions en charge leurs enfants. Elles ont pu profiter de la terrasse. Et maintenant on entend les applaudissements, les gens sont debout et semblent s'amuser, donc les retours jusqu'ici sont plutôt très positifs ! »


Alina Tofan, actrice et éco-performer, a partagé avec nous son expérience :  « J'ai animé un atelier d'art-thérapie. Nous avons travaillé autour de ce que j'appelle « la carte des émotions », qui permet aux enfants de prendre conscience des contours de leur corps. Ils sont encore petits, et commencent à appréhender l'espace, les limites de leur corps. Je les ai fait travailler avec leur imagination, en les encourageant à être créatifs et spontanés. L'atelier a été adapté aux besoins et aux exigences de chaque enfant. Aujourd'hui ils étaient quatre à participer. Souvent ils sont jusqu'à douze. C'est mieux d'être moins nombreux, cela permet de mieux les accompagner. Travailler avec un petit groupe présente des avantages. Car les enfants apprennent plus vite des uns des autres. Nous avons fait un autre exercice avec des pochettes cadeaux recyclées. Les enfants ont fabriqué un personnage en papier qui s'exprimait ensuite à leur place pour parler de ses émotions. Ils ont tout collé et monté ensemble. Cela leur a aussi permis d'apprendre à travailler en équipe, d'être attentifs aux besoins des autres, de s'inspirer du travail de leurs camarades. Ensuite chacun s'est présenté, en racontant l'histoire du personnage qu'il avait construit : son parcours, sa vie, ce qu'il représente de l'enfant, quelles sont ses peurs et ses préoccupations. C'est la partie créative, celle qui s'exprime par le langage. C'est fascinant de voir la vitesse à laquelle on apprend à se découvrir par ce biais, à découvrir comment chaque enfant créée des liens, à comprendre leur univers. C'est un très bon exercice pour apprendre à se faire confiance, mais aussi à faire confiance aux autres. C'est plus facile pour eux de travailler ça en groupe. »


Alina Tofan ajoute : « Nous avons observé que les enfants étaient très disponibles. Chaque groupe est différent, mais ceux que j'ai rencontrés aujourd'hui connaissent très bien leurs propres limites : ce qu'ils veulent et ne veulent pas. Je pense qu'ils peuvent encore être encouragés à exprimer davantage leur créativité.  J'ai remarqué quelques blocages dans l'expression de leur créativité. Elle existe dans le discours, dans l'intention, mais dès qu'il s'agit de passer à la pratique, j'ai observé beaucoup de blocages. Cela m'a beaucoup surprise car c'était le contraire avec les autres groupes avec lesquels j'avais travaillé auparavant. Ils sont souvent plus à l'aise dans la pratique, mais moins avec le langage. Chaque groupe a donc ses spécificités, et je pense que les enfants aujourd'hui connaissent et savent exprimer leurs besoins et leurs envies, et l'avenir leur tend les bras. »


Nous sommes ravis d'avoir découvert ce beau projet qui apporte la joie dans le cœur des enfants et des parents. Un projet qui permet aux petits et aux grands de se retrouver, d'échanger, de créer des liens et d'avoir un lieu pour exprimer des émotions parfois difficiles à gérer. (Trad. Charlotte Fromenteaud)



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Publicat: 2022-06-21 13:30:00
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